Thème 2: XVe-XVIe siècles : un nouveau rapport au monde, un temps de mutation intellectuelle

Chapitre 2. Renaissance, Humanisme et réformes religieuses: les mutations de l’Europe 
 
A - Vers la fin du Moyen-Âge. 
 
Après les croisades qui s'achèvent en 1291 (avec l'échec de la sauvegarde de la ville de Saint-Jean-d'Acre qui tombe la même année), l'Europe est divisée par de nouvelles guerres. En France, c'est la guerre de Cent Ans, entre 1337 et 1453 qui divisent le royaume. Surtout que l'affrontement entre les dynasties Plantagenêt et Capétiens (branche Valois) se double d'une guerre civile entre Bourguignons et Armagnacs. Le traité de Picquigny, signé en 1475, met fin officiellement à l'affrontement.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a3/Fran%C3%A7ais_5054%2C_fol._229v%2C_Bataille_de_Castillon_1453_-_d%C3%A9tail.jpg 

Enluminure représentant la bataille de Castillon (dernière grande bataille de la guerre de cent ans). 


https://i0.wp.com/www.salomepia.fr/wp-content/uploads/2020/06/moyen_age_tableau_1.jpg?fit=996%2C1145 Une vierge à l'enfant du XIVe siècle.

Le conflit qui a marqué la France pendant plus de cent ans, marque, avec en autre l'épopée de Jeanne d'Arc, la naissance d'un sentiment national populaire français, ainsi que la mise au centre de la vie politique de la figure du roi

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/d7/Louis_XI_of_France.jpg/220px-Louis_XI_of_France.jpgPortrait de Louis XI (XVe siècle). Louis XI, dit Louis le Prudent modernise la France. Il crée une poste royale et favorise la création d'imprimeries en France. En 1469, Guillaume Fichet et Jean Heynlin, docteurs en théologie auprès de la Sorbonne, avaient obtenu l'autorisation du roi d'y établir l'atelier d'imprimerie. Dans les années 1470, plusieurs villes françaises telles Lyon (), Albi () profitaient de cette nouvelle technique, sous protection du roi.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/03/Charles_the_Bold_1460.jpg/320px-Charles_the_Bold_1460.jpgCharles le téméraire. Le puissant duc de Bourgogne n'aura de cesse de restauré le royaume défunt de Lotharingie. Il crée donc une armée moderne, centralise l'administration, mais meurt, trahi, aux portes de Nancy, le 5 janvier 1477.

B - Premières ruptures avec l'Église.
À partir du XVe siècle, l’effervescence intellectuelle et artistique de l’époque aboutit à la volonté de rompre avec le «Moyen Âge» pour faire retour à l’Antiquité. 
Les enseignements de l'église sont contestés. Un nouveau rapport aux textes et la tradition s'affirme. Ce ne sont plus plus les textes des pères fondateurs de l'Église qui font autorité mais les manuscrits des auteurs antiques, découverts ou redécouverts via les manuscrits conservés dans l'empire byzantin, les bibliothèques monastiques et surtout, les collections arabes. 
Une vision renouvelée de l’homme qui se traduit bientôt dans les lettres, les arts, mais aussi les sciences. 


Un écorché dans les planches anatomiques d’André Vésale. 

https://fr.muzeo.com/sites/default/files/styles/image_basse_def/public/oeuvres/peinture/renaissance/la_naissance_de_venus133452.jpg?itok=ZoZwXn5X

La naissance de Vénus, par Sandro Botticelli, achevé en 1485. 

C'est dans l'Art que les changements dans les mentalités apparaissent les plus caractéristiques. Usage de la perspective, copies de l'Antique et sujets profanes et mythologiques plus nombreux, représentation du corps plus fidèle et nus, les artistes de la Renaissance s'affranchissent des dogmes de l'Église. 
L'Art également se nourrit de sciences. Des artistes comme Raphaël, Michel-Ange ou Léonard de Vinci lisent voire produisent des traités scientifiques. L'Art se veut réaliste, l'Art se veut une représentation de plus en plus fidèle du Monde. 
En 1508, Michel-Ange peint les fresques de la chapelle Sixtine dans le palais du Pape, le Vatican. Le sommet de l'Église lui-même est séduit par cette nouvelle forme d'Art. Même si l'Église refuse en 1633 les thèses de Galilée sur l'héliocentrisme. 
Les réformes protestante et catholique s’inscrivent dans ce contexte de bouleversement des sciences et des mentalités.  
ÉTUDE : Le cœur, de l’Antiquité à la Renaissance
Document 1.
Pourquoi le cœur a-t-il cette forme? Il faut en fait remonter à l’Antiquité afin de comprendre les origines du symbole du cœur, qui est en réalité bien différent de l’organe qu’il est censé représenter. 
C’est en réalité à la feuille de lierre que l’on doit cette forme, née sous la Grèce antique. À cette époque, des feuilles de lierre étaient souvent  représentées mêlées avec des feuilles de vigne sur des vases et des poteries. Lié à Dionysos, Dieu du vin et de la bonne chère, le lierre était alors réputé pour sa longévité et évoquait un amour durable. Avec le temps, la feuille de sa feuille devient celle que l’on connaît.
Au Moyen-Âge, on lui a associé plus clairement l’ima­ge de notre cœur. Une représentation popularisée par les grands peintres italiens, qui donnèrent à cette forme la couleur rouge, en référence à notre sang. Toute dissection étant interdite, les savants du Moyen-Âge lui associent la forme du cœur sans jamais observer l’organe directement. 
D’après un reportage passé sur la chaîne télévisée CNews. 
Document 2. L’une des seules représentations médiévales du cœur connues. 


Document 3. Une page de manuscrit rédigée par Léonard de Vinci. 

Léonard de Vinci a réalisé des croquis anatomiques d’une incroyable précision pour l’époque. Des dessins aujourd’hui conservés outre-manche dans le Codex Windsor. 

" La force de Léonard de Vinci résidait dans le fait qu’il n’avait pas un regard médical ", explique admiratif Philippe Charlier, médecin légiste et directeur du Département de la recherche et de l’enseignement au Quai Branly. “Il n'appartient pas aux médecins galénistes (qui suivaient aveuglément les thèses du médecin antique Galien), il ne faisait pas partie des anatomistes de l’université de Padoue, Il n’avait pas d’idées préconçues et ne suivait pas les dogmes de l’époque et donc, il n’a pas répété les erreurs de sa génération. Ses observations étaient plus objectives, car plus indépendantes. L’autre impression, c’est qu’il a réalisé, pour pouvoir dessiner de tels documents, des dissections. Et en cela, il serait sorti de la morale défendue par l’Église pour devenir un savant. "


QUESTIONS: 

  1. Présentez les documents. 

  2. La représentation symbolique du cœur, telle que connue à l’Antiquité et au Moyen-Âge, est-elle liée à l’observation de l’organe humain réel? Justifiez.

  3. Dans quelle mesure le document 2 représente-t-il le cœur lié à la religion chrétienne? En quoi cela est-il une idée très liée au Moyen-Âge? 

  4. Que dessine lui Léonard de Vinci?

  5. En quoi cela fait-il de lui un homme de la Renaissance? Un artiste qui s’appuie sur l’observation scientifique, bien plus que sur les théories et les dogmes de l’Église catholique?

 

Érasme, prince des humanistes. 

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portrait d'Érasme, peint par  Hans Holbein le Jeune, en 1523.

Q: Dans quelle mesure Érasme de Rotterdam peut-il être considéré comme un humaniste (au sens de la Renaissance)?
Pour répondre : A - Définissez "Humanisme" (au sens que le mot a à la Renaissance).
B - Cherchez dans la biographie d'Érasme les éléments qui permettent de rattacher Érasme au courant de pensées humaniste. 
 

Correction : 

Érasme (Didier Érasme), également appelé Érasme de Rotterdam (Desiderius Erasmus Roterodamus), né dans la nuit vers1467 à Rotterdam (au Pays-Bas), mort le à Bâle (Suisse), est un chanoine régulier de saint Augustin, philosophe, humaniste et théologien, considéré comme l'une des figures majeures de la culture européenne.

Il reste essentiellement connu aujourd'hui pour son Éloge de la Folie (1511) une critique humoristique mais surtout acerbe de l'Église, des puissants et des vanités de son temps, dans une moindre mesure, il est également traducteur d'écrivains antiques dont il tire une anthologie de plus de quatre mille citations grecques et latines, ils publient également un résumé de sa pensée dans ses Colloques (1522), un recueil d'essais aux thèmes variés, dans ses lettres et discours, Érasme s'est intéressé aux théories de l'art, de l'éducation, à la religion, à la guerre ou encore à la philosophie, son œuvre est marquée par la variété des sujets, un éclectisme général.

L'humanisme : L'humanisme est un mouvement culturel, philosophique et artistique prenant naissance au XIVe siècle dans l'Italie de la Renaissance, puis se développant dans le reste de l’Europe. Moment charnière entre le Moyen Âge aux Temps modernes, ce mouvement est caractérisé par le retour aux modèles antiques, le mouvement est pour partie porté par un esprit de laïcité qui resurgit alors, point de départ d’une crise de confiance profonde qui affecte l'Église catholique.

Les penseurs humanistes de la Renaissance, renouvellent considérablement l'approche de la civilisation antique européenne ils cherchent plutôt à produire une synthèse du double héritage gréco-romain et chrétien, en insistant non plus sur l'observation du monde compris comme création divine, mais sur le rôle actif des capacités intellectuelles humaines à élaborer de la réalité de toute chose, par l'observation sensible.

C - Le temps de la Réforme : La rupture radicale avec le Pape. 
 
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b0/MartinLuther-workshopCranachElder.jpg 

Martin Luther, peint en 1528 par Lucas Cranach l'Ancien. Lucas Cranach l'Ancien est le premier grand peintre à rompre avec l'Église et les pouvoirs catholiques pour rejoindre la Réforme luthérienne. Il rencontre Martin Luther à Wittemberg, avec qui il se lie d’amitié il en réalisera de nombreux portraits. Luther et lui étaient amis intimes, chacun sera le parrain d'un des enfants de l'autre.

Acquis aux idées de Luther, Cranach participera dès lors à la création de l’iconographie protestante en représentant des thèmes chers à la Réforme, thèmes tirés de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament, introduisant quelquefois des citations de la Bible. Il peint également de nombreux portraits et scènes religieuses qui lui assurent célébrité et reconnaissance dans toute l’Europe, et à partir de 1525, intensifie son activité avec l’aide de ses fils, Hans et Lucas.

Lucas Cranach sera également propriétaire d’une pharmacie et d’une imprimerie, il s'engage en politique et sera élu à trois reprises bourgmestre de Wittemberg, peintre de la cour de l'électeur de Saxe il peint d’innombrables nus bibliques et mythologiques à l’érotisme allusif, comme Adam et Êve. Dévoué à son protecteur l'électeur Jean-Frédéric, Cranach accompagne sa captivité de 1550 à 1552 (il avait été capturé après la bataille de Mühlberg), il reviendra à Weimar pour y mourir l’année suivante.

Préoccupé par les questions de la mort et du salut qui caractérisent le christianisme du Moyen Âge tardif, il puise des réponses dans la Bible, particulièrement dans l'épître de Paul aux Romains. Selon Luther, le salut de l'âme est un libre don de Dieu, reçu par la repentance sincère et la foi authentique en Jésus-Christ comme le Messie, sans intercession possible de l'Église. Il défie l'autorité papale en tenant la Bible pour seule source légitime d'autorité chrétienne. 

Luther naît en 1483 à Eisleben en Allemagne, dans une région rurale et dans une famille paysanne. Le père de Luther décide de quitter l'agriculture et devient mineur de cuivre puis gérant d'une mine. Il s'engage en politique et de se nouveau statut de bourgeois retire l'idée que ses fils doivent faire des études. De son fils Martin il attend que celui-ci devienne juriste. Il le pousse dès lors à entreprendre des études poussées qui mèneront Martin jusqu'à la maîtrise. Mais loin d'être séduit par les études de droit, Luther se passionne pour la philosophie. Mais celle-ci, ne répondant pas à ses angoisses existentielles et étant déliée de l'amour de Dieu, et de la recherche du Salut. Luther s'en détourne. Pour lui, l'exercice de la raison est important pour régler les affaires des hommes et de la nature, mais ne permet pas d'approcher Dieu et de se consacrer au Salut. Selon Luther, la raison peut être utilisée afin de remettre en question les hommes et les institutions, mais non pas Dieu lui-même : l'homme ne peut étudier Dieu qu'à travers la révélation divine et, par conséquent, par l'étude des textes saints. Luther devient moine et se consacre aux mortifications, au jeûne, à toutes les pratiques d'ascèse mises en avant par l'Église pour aider au Salut des âmes. 
 
Pourtant, messes et pratiques d'ascèse et de mortification ne permettent pas à Luther de se sentir serein et sauvé. C'est la connaissance des textes sacrés, leur prêche et l'enseignement qui apaisent finalement Martin Luther. Étudiant et enseignant la Bible, Martin Luther entre de plus en plus en contradiction avec les pratiques de l'Église apostolique et romaine dirigée par le Pape. Il a soif de réforme et cherche à retrouver une pratique sain et dégagée des superstitions.
 
Le conflit avec la papauté éclate en 1517, à propos de la politique des indulgences décrétée par le pape Jules II et relancée sous le pape Léon X pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre, à Rome, indulgences soutenues dans le Saint-Empire par l'archevêque-électeur de Mayence, Albert de Brandebourg. Le , Luther écrit à l'archevêque pour lui demander de ne pas cautionner ce qu'il qualifie d'indulgences impies et joint à sa lettre 95 thèses qui auraient principalement été inspirées par les abus du dominicain Johann Tetzel, grand vendeur d'indulgences. Luther aurait également placardé sur les portes de l'église de la Toussaint de Wittemberg ses 95 thèses condamnant violemment le commerce des indulgences pratiqué par l’Église catholique, et plus durement encore les pratiques du haut clergé et principalement les pratiques de la papauté. Après plusieurs controverses et discussions, entre autres contre Johann Eck, il est excommunié le 3 janvier 1521. En avril, devant Charles Quint il refuse de se rétracter et est "mis au ban de l'Empire". Dès lors, n'importe qui peut le mettre à mort sans risque d'être jugé. 
 
Mais Martin Luther a des soutiens en Allemagne, en premier lieu l'électeur de Saxe Frédéric III le Sage qui le fait enlever pour le dissimuler dans l'un de ses châteaux. Reclus, Martin Luther y démarre une traduction de la Bible en Allemand. Martin Luther revient ensuite à Wittemberg ou il jette les base du protestantisme et où il épouse Catherine de Bore, une jeune nonne ayant fui son monastère dissimulée dans une barrique de poisson, en 1525. 
 
Étude des textes sacrés, piété centrée sur l'étude des textes sacrés et la foi en Jésus-Christ. Le protestantisme refuse le culte des saints, et rejette célibat des prêtres et vœux monastique.   

Un temple protestant lyonnais, peinture du XVIe siècle

https://journals.openedition.org/chretienssocietes/docannexe/image/2736/img-1.png
 
Le plafond d'une église baroque, catholique, à Rome (début du XVIe siècle)
https://www.hisour.com/wp-content/uploads/2018/04/Italian-Baroque.jpg
QUESTION : Comparer l'intérieur des deux édifices. Qu'en conclure en termes de différence des valeurs affichées?

MOI, COMLAN, 13 ANS, ESCLAVE (PARTIE QUATRE)

 

https://www.francetvinfo.fr/pictures/cEWzE-yE5ZoHFglZag18rRSndU4/fit-in/720x/filters:format(webp)/2018/11/27/esclavage-antilles5.jpg 

Vente d'esclaves, gravure anglaise du début du XIXe siècle

MOI COMLAN, 13 ANS, ESCLAVE (PARTIE QUATRE)


Esclave, cela voulait dire que j’appartenais 

désormais à un maître, à un blanc, qui était le 

propriétaire d’une plantation c’est à dire 

une grande exploitation agricole. 

C’est là d’ailleurs que l’on me conduisait en 

chariot. 


Une plantation? Esclave? 

Je ne comprenais pas tout et me laissais 

entraîner par le rouli de l’attelage sur la route. 

J’étais déjà heureux d’être en vie. 

À l’avant, les deux blancs discouraient dans 

une langue inconnue. Un homme noir en 

uniforme conduisait l’atelage. 

Je refusais de me poser trop de questions 

et rapidement, épuisé, je m’endormais. 

Je me réveillais à l’arrivée, auprès d’un 

grand bâtiment blanc, une espèce d’entrepôt, 

en réalité une distillerie de rhum. 

Je l’appris plus tard, notre propriétaire 

exploitait la canne à sucre pour en tirer de 

l’alcool qu’il exportait jusqu’en Europe. 

Toutes les armées du monde étaient friandes 

de rhum, il en produisaient des litres et 

des litres qui étaient ensuite vendus partout.


Une fois dans la plantation on me remit 

une chemise crasseuse, un pantalon 

de lin et une ficelle en guise de ceinture. 

Un homme, d’une trentaine d’années, 

un fanti comme moi, Kwamé, 

m’expliqua les règles. Ici, nous étions 

des esclaves, nous ne valions pas plus 

cher qu’une chèvre, nous étions comme 

des meubles, achetables et vendables 

à plaisir. Kwamé m’expliqua encore que 

nous étions ici sur l’île de la Guadeloupe, 

et que notre maître était un français, la 

Guadeloupe étant une colonie française, 

de l’autre côté du grand océan qu’ils 

appelaient “Atlantique”. La France était 

selon lui un pays très puissant, 

dont les hommes, très cupides, 

étaient prêts à tout pour gagner de l’argent 

et conquérir de nouvelles terres. 

Je pensais que partout les hommes étaient 

cupides malheureusement, mais que les 

Français devaient être bien terribles en effet 

pour autoriser un tel commerce d’hommes. 

Je me mettais à nourrir contre les blancs 

une haine farouche. 


Dans la plantation, le travail était harassant. 

Dès le matin nous étions conduits dans les 

champs pour nettoyer les allées, désherber, 

couper les cannes quand elles étaient assez 

grandes pour les rassembler en paquets et 

les redescendre des collines vers les 

bâtiments de la distillerie où ils étaient 

transformés en alcool.


Dans la plantation notre maître applicait les 

règles du code noir (titre qui a été donné à 

l’Ordonnance royale de Louis XIV ou Édit 

royal de mars 1685 touchant la police des 

îles de l'Amérique française, puis aux édits 

similaires de 1723 sur les Mascareignes et 

de 1724 sur la Louisiane, et enfin, à partir 

du milieu du XVIIIe siècle, aux recueils de 

textes juridiques relatifs aux colonies françaises).

Kwamé m’expliqua que le simple vol d’une 

vache était passible de mort, et en cas de 

fuite une oreille ou le tendon à l’arrière du talon 

pouvait nous être coupé. Le marquage au fer 

chauffé au rouge et la mort étaient prévues 

en cas de récidive ou si l’on cherchait à 

frapper blanc : un maître, son ami, sa femme 

ou ses enfants. 


La majorité des esclaves de la plantation 

portaient des noms d’européens et étaient 

baptisés : Christophe, Paul, Madeleine ou 

Toussaint. Beaucoup étaient nés dans la 

plantation. Pour certains ils étaient la cinquième,

la sixième génération d'esclaves de leur famille. 

Nombreux aussi étaient ceux qui ne savaient 

même plus d’où venaient leurs ancêtres africains, de quelles ethnies et clan ou famille ils étaient, 

de quel pays du continent africain étaient venus 

leurs ancêtres. Ils étaient de vrais déracinés. 

Des femmes et des hommes sans plus aucune 

histoire derrière eux. Beaucoup étaient noirs 

mais assez clairs de peau, on m’expliqua qu’il 

s’agissait là de métis. Souvent, des employés, 

et même des maîtres, blancs, comme je l’avais 

vu sur le bateau, séduisaient des femmes noires,

esclaves sur la plantation. Mais même si le code 

noir les obligeait alors à vivre avec ces femmes, 

à les affranchirs et à élever les enfants nés de 

ces unions dans des conditions d’hommes libres, 

peu de blancs assumaient leur responsabilité. 

Beaucoup de ces enfants restaient donc esclaves,

mais souvent ils jouissaient quand même d’un 

certain prestige, on leur octroyait souvent une 

meilleure éducation, et des tâches moins rudes. 

Pour les autres, comme moi. La vie n’était faite 

que de tâches répétitives et difficiles, épuisantes. Les employés blancs, et même ces employés 

noirs dressés contre nous, nous harcelaient, 

pour nous faire travailler toujours plus. 

Le dimanche, pourtant, les esclaves pouvaient 

célébrer un office chrétien. Malgré le métissage 

et cette religion, la religion chrétienne, 

que les esclaves avaient adoptée de leurs 

maîtres, l’esclavage demerait la règle et la 

ségrégation entre noirs et blancs dominait. 


Pendant le premier mois, je ne revis pas notre 

maître, ce blanc en habit rouge qui m’avait 

acheté et qui m’avait semblé bon. Chaque 

matin quand je m’éveillais je maudissais le jour 

qui m’avait volé à l’Afrique, et je maudissais les 

blancs. 


QUESTIONS : 

  1. Dans quelle île arrive Comlan? 

  2. Dans quel archipel et près de quel continent? 

  3. De quelle puissance européenne cette île est-elle une colonie? 

  4. Dans quel type d’exploitation agricole Comlan est-il emmené pour travailler?

  5. Quelle ressource est exploitée dans la plantation? Pour fabriquer quoi? 

  6. Qui sont les métis? Pourquoi leur position est-elle souvent meilleure? 

  7. Pourquoi les conditions de vie et de travail de Comlan dans la plantation peuvent-elles être qualifiées d’inhumaines? 

  8. Qu’est-ce que le code noir? 

  9. Pourquoi le code noir est-il une législation draconienne? 

  10. Que partagent noirs et blancs (à la fin du texte)? Mais cela remet-il en cause l’esclavage?