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HGGSP éléments "histoire et mémoires"

 Introduction : Histoire et mémoire, histoire et justice.


- La différence entre histoire et mémoire.


Histoire : récit construit par des historiens et transmis dans le but de rendre compte de faits historiques, également, l’histoire à pour but d’expliquer l’histoire. La rédaction du récit historique peut prêter à des conflits, mais aussi à des censures. 


Les mémoires : ensemble de témoignages reliés aux expériences, vécus par les participants d’événements historiques. Les mémoires sont donc des récits personnels, ou communautaires, souvent partielles, mais sur certains, plus précis. 


Axe 1 - Histoire et mémoires des conflits.


A - La construction d’une mémoire franco-allemande autour de la Première Guerre mondiale.


Après l’armistice du 11 novembre 1918, puis du traité de Versailles, en 1919. Les mémoires françaises et allemandes sont divergentes et affrontées. 


Les écrivains populaires mettent en avant les prouesses des armées, pour chaque camp. Un exemple, le Verdun de Jacques Péricard, édité en 1933. L’ouvrage met en avant le sacrifice, les prouesses et l’abnégation des soldats français de Verdun. Il écrira et fera éditer également Le soldat de Verdun, ouvrage du même type. 


Les populations sont encore marquées par le “bourrage de crâne” expression popularisé par Jean Galtier-Boissière et la rédaction du Crapouillot dans l’entre-deux guerres. Ci-dessous un exemplaire du Crapouillot


Par ailleurs, en Allemagne, le parti nazi appuie la théorie du “coup de poignard dans le dos”. L’armée allemande aurait pu vaincre si elle n’avait pas été trahie par les politiciens et les juifs.


Ce sont les témoignages, donc les mémoires transmises par les “écrivains témoins” de la guerre qui fissurent une première fois ces thèses concurrentes apologétiques. 


L’expression “écrivain témoin” naît d’un livre de Jean Norton Cru, Témoins, paru en 1929. 


Erich Maria Remarque, avec à l’Ouest rien de nouveau, Henri Barbusse avec Le Feu, Pierre Mac Orlan avec Les Poisson morts, Louis-Ferdinand Céline Voyage au bout de la nuit rendent compte des horreurs des tranchées. Les lecteurs se rendent alors compte que cette expérience a été commune du côté allemand comme du côté français. 


Un livre Ce qu’ils ont vu, met ainsi à part égal expériences françaises et allemandes en présentant des archives et des photographies issues des deux camps.


Mais les commémorations politiques restent elles nationales. 


Dans les années 1960, à la faveur du cinquantenaire de la Première Guerre mondiale, de nouveaux témoignages émergent. De nouveaux ouvrages d’historiens sont publiés sur le conflit comme Vie et Mort des Français 1914-1918, préfacé par Maurice Genevoix (l’auteur de Ceux de 14). En Allemagne, Les buts de Guerre de l’Allemagne impériale (Fritz Fischer, 1961) renouvelle l’historiographie allemande. 


En pleine construction européenne (traité de Rome 1957), les controverses historiques amènent à la formation d’une mémoire apaisée. Le 22 septembre 1984, François Mitterrand et Helmut Kohl commémorent ensemble les morts de Verdun. C’est le point d’orgue de l’apaisement politique entre Français et Allemand autour de la “Grande Guerre”. 


Exposé : Construction de l’histoire et judiciarisation de celle-ci.

Exposé sur un fait qui a prêté ou devrait prêter à une procédure judiciaire.

Votre rôle : 

  • Rappel des faits historiques (dates, responsables, faits, crimes) qui concernent votre exposé et des rôles des acteurs en jeu.

  • Mise en évidence du processus d’écriture de l’histoire et de l’émergence de mémoires contraires à celui-ci.

  • Réécriture ou non du récit historique national. 

  • Le cas échéant jugement, procédure pénale. 


Les notions de crime contre l’humanité et de génocide, et le contexte de leur élaboration doivent être abordées.


Entraînement Bac blanc HGGSP

 1 - Art et connaissance de la Renaissance à notre monde


Art: Domaine de la création humaine dont le but est de produire des œuvres matérielles ou immatérielles  sans destination opérationnelle ayant pour objet des sentiments et un jugement esthétique.


Connaissance: Ensemble des savoirs humains pouvant être hiérarchisés et codifiés et transmis à un individu ou un groupe


Monde contemporain: L’expression “monde contemporain” nous renvoie à l'époque contemporaine dans sa dimension mondialisée.


Problématique : Peut-on faire une typologie  des rapports entre Art et connaissance sur la période donnée et hiérarchiser ceux-ci ?


I- A la Renaissance, la connaissance au service de l’Art

a-Redécouverte de l’Art Antique

b-Les grandes découvertes

c-La connaissance scientifique au service de l’Art

(Perspective)


II-Europe des Lumières et XIXème siècle


a-La fin de l’Art rationnel(Romantisme)

b-La Technique au service de la reproduction de l’oeuvre ( Les progrès de la gravure et des reproductions)

c-Alphabétisation et accès aux sciences littéraires


III-Bouleversement des rapports Art/Connaissance aux XXe et XXIe siècles


a-Dématérialisation de l’Art(Apparition de l’Art numérique et des NFT)

b-Destruction de l’artiste(Arrivée Intelligence Artificielle)

c-Remise en cause du mouvement absolu de l’Art

Musée d’Orsay: Oeuvres d’art classiques anciennes mises en avant sur les réseaux sociaux et refus d’artistes


2 - Technique et Connaissance de la Renaissance à notre monde


I. La technique au service de production de connaissance (exemple : la lunette astronomique qui permet à Galilée d’observer le soleil et de défendre l’héliocentrisme).

II. La technique au service de la diffusion de la connaissance (axe II : les techniques de diffusion).

III. La connaissance au service du progrès technique (la physique des lentilles, de l’optique au service des observations astronomiques, la connaissance des radiations va permettre la production d’électricité, de la bombe atomique, mais aussi des progrès médicaux).   




3 - Environnement planétaire : protection et dangers


Accroche : 50 degrés Celsius à Marrakech à l’été 2022. Politique de restriction d’usage de l’eau.


Déf : Environnement ensemble de ce qui entoure un individu ou une espèce, planétaire = global, à l’échelle de la planète. Un danger : c’est ce qui menace quelque chose, ici, l’environnement. La protection = notion qui vise à organiser des moyens de défense, de se prémunir, d’un danger, mais aussi d’en diminuer les effets. Prise de conscience globale, les dangers sont planétaires et globalisés, les prises de conscience également (Naissance d'icônes du climat comme Greta Thunberg : née le 3 janvier 2003 à Stockholm (Suède), est une militante écologiste suédoise engagée dans la lutte contre le réchauffement climatique. Elle proteste durant l’été 2018 devant le Parlement suédois, à l'âge de 15 ans, contre l'inaction face au changement climatique. En novembre 2018, elle lance la grève scolaire pour le climat (Skolstrejk för klimatet).) Les marches pour le climat. 

Les grands enjeux, notions : Changement climatique global, pollution de l’air de l’eau des sols, la déforestation, la destruction des écosystèmes.

  

Le plan 

(I) : énoncer les dangers (A) et l’émergence de la prise de conscience planétaire mais aussi de mobilisations (B) contre les menaces et pour la protection du climat. 

(II) Les politiques mises en place (A) création de sanctuaires marins, créations de parcs naturels (1872 : Yosemite). (B) Leurs insuffisances. Échec des COP, pays franc-tireurs comme la Chine ou la Russie. 


Ouverture : film “Don’t look up” (2022), l’absolu besoin de changement : coopération, planification face à un danger inéluctable.  


Le patrimoine : construction, intérêt, dangers, pouvoirs. 


Accroche : Incendie de Notre-Dame, 


Déf : patrimoine, au départ ce sont les biens du père légués au sein d’une famille, aujourd'hui la notion est plus large : patrimoine immatériel, patrimoines nationaux voire un patrimoine mondial, naturel et artificiel. Construction : la construction du patrimoine et la construction de la notion. On doit réfléchir à ce qui fait patrimoine, la “patrimonialisation”, mais aussi à la protection de biens anciens et fragiles. Intérêt : ce qui sert quelque chose ou quelqu’un ce qui enrichit, qu’est-ce qu’on garde, pourquoi, les intérêts économiques avec le tourisme, moraux, politiques, artistiques. Les dangers : menaces sur le patrimoine (talibans, pollution), conflit entre les pays et les communautés pour le contrôle et l’attribution, l’inclusion. Le poids du patrimoine. 


Tirer de ces sujets des définitions, des articulations réflexives, une progression, un paradoxe, pour en tirer une problématique, un plan, une accroche, une ouverture


SUJET ETUDE DE DOCUMENTS : 

Le patrimoine : construction, intérêt, héritage et conflits. 


Document 1. Le mémorial de la paix d'Hiroshima, connu sous le nom de dôme Genbaku, est l'une des rares structures ayant survécu à la bombe atomique qui a frappé la ville en 1945. Ses ruines témoignent de la mort de 140 000 personnes. Metrotrekker, CC BY-NC-SA


Document 2.

La conservation du patrimoine face aux défis d’un monde en mutation

Publié: 28 septembre 2022, 23:29 CEST

in The Conversation

Par Sonia Zannad

Cheffe de rubrique Culture

Guerres, pandémies, intelligence artificielle, crise climatique galopante… Le monde évolue rapidement et les communautés humaines doivent s’adapter à de nombreux défis. Dans ce contexte, le patrimoine mondial présente une sorte de double paradoxe : alors que le monde a besoin de solidarité et de collaboration à l’échelle mondiale, les sites du patrimoine mondial servent de totems culturels aux différents États-nations, qui peuvent eux-mêmes être en conflit. Alors que nous anticipons le changement et nous y adaptons, le patrimoine mondial regarde en arrière. Cinquante ans après la création de la Convention du patrimoine mondial de l’Unesco, il est temps de regarder vers l’avenir.


À cette fin, au cours de la dernière décennie, notre équipe a contribué à un ambitieux programme de recherche sur « l’avenir du patrimoine », qui vise à étudier le rôle du patrimoine dans la gestion des relations entre les sociétés actuelles et futures, et a créé une Chaire Unesco. Après avoir publié une série d’articles et de livres décrivant tout ce que nous avons appris, nous faisons maintenant le point.


Le patrimoine mondial a un long avenir devant lui. Mais sa gestion et ses messages peuvent-ils rester inchangés, alors que des gens sont contraints de quitter leur terre natale, que les machines que nous créons contrôlent de plus en plus nos vies, et qu’une plus grande confiance humaine dans (et entre) les sociétés est nécessaire ? Dans le demi-siècle à venir, l’Unesco gagnerait à imaginer et mettre en application des stratégies prometteuses qui répondent aux besoins des générations futures. Voici comment.


Étape 1 : reconnaître les dangers du « présentisme »

Lorsque mon collègue Anders Högberg et moi-même avons commencé à travailler sur l’avenir du patrimoine, nous avons interrogé plus de 60 gestionnaires expérimentés du patrimoine culturel dans plusieurs pays, des municipalités locales à l’Unesco elle-même. En collaboration avec Sarah May et Gustav Wollentz, nous avons été surpris de constater que personne ne s’était jamais demandé systématiquement pour quel(s) futur(s) ils géraient le patrimoine et quel rôle pourrait jouer ce patrimoine dans ces futurs. Ils supposaient simplement que les utilisations et les bénéfices actuels du patrimoine se poursuivraient d’une manière ou d’une autre dans le futur, ou que les générations futures se débrouilleraient toutes seules. En effet, une grande partie de la politique actuelle en matière de patrimoine mondial est fondée sur l’hypothèse que l’avenir ressemblera au présent – même si nous savons qu’il sera différent.


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Par exemple, la Convention du patrimoine mondial exige que les biens inscrits sur la liste répondent à la condition d’« authenticité ». Si l’importance de la prise en compte de la diversité culturelle « dans le temps et dans l’espace » a été reconnue dans le Document de Nara sur l’authenticité de 1994, les applications du terme authenticité restent fermement ancrées dans les conceptions du présent. Cela soulève la question de savoir dans quelle mesure le concept sous-jacent de la convention de valeur universelle exceptionnelle sera toujours « universel » dans le futur.


Étape 2 : imaginer des futurs alternatifs

La prospective nous permet de penser à l’avenir en des termes différents de ceux de notre présent, et nous permet également d’imaginer des avenirs différents. Ces avenirs sont multiples et alternatifs, et ne sont pas nécessairement bénéfiques et souhaitables pour tous. C’est pourquoi nos choix et nos décisions, maintenant et à court terme, sont importants. L’avenir n’est pas prédéterminé mais se dessine progressivement – en fait, de nombreux avenirs différents se dessinent, divisés par le temps et l’espace. Nous avons le pouvoir d’influencer ces futurs, et c’est là que le patrimoine mondial entre en jeu.



Les talibans ont pris le contrôle de l’Afghanistan pour la première fois en 1996 ; cinq ans plus tard, ils détruisaient les Bouddhas de Bamiyan, aujourd’hui site du patrimoine mondial. La photo montre le plus grand des deux bouddhas avant sa destruction. James Gordon/Wikipedia, CC BY

Le patrimoine mondial est souvent lié à la manière dont les gens perçoivent le monde : il peut évoquer des identités collectives profondément ancrées, des émotions et des valeurs culturelles associées. La manière dont les sites du patrimoine mondial sont gérés aujourd’hui influence la façon dont les gens donnent un sens au monde dans lequel ils vivent, et les valeurs qu’ils considèrent comme importantes dans leur vie.


La Convention du patrimoine mondial de 1972 s’inscrit dans le cadre des efforts de l’Unesco, exprimés dans son Acte constitutif de 1945, pour promouvoir la paix et la sécurité dans le monde en favorisant la connaissance et la compréhension entre les peuples. Cette mission est palpable sur des sites tels que le Mémorial de la paix d’Hiroshima et son musée, qui expliquent aux visiteurs les horreurs des armes nucléaires et propagent le message « plus jamais d’Hiroshima ».


La crise climatique a mis les questions de durabilité et d’adaptation à l’ordre du jour des sociétés du monde entier. Le discours sur le patrimoine culturel, le changement climatique et le développement durable, qui évolue rapidement, devrait accorder plus d’attention à la façon dont les gens pensent et agissent en réponse à cette situation, qui est liée à des contextes culturels particuliers et donc spécifique en termes d’époques et de lieux géographiques. Comme les circonstances changent au fil du temps, le patrimoine culturel et sa gestion devront également changer.


Lorsque les institutions patrimoniales réfléchissent à l’avenir, leur horizon temporel tend à être court – l’objectif est de soutenir les politiques actuelles, après tout. À titre d’exemple, une étude de 2015 réalisée par Historic England reconnaît qu’il est essentiel d’être « mieux préparé au changement », mais il est plutôt question de la manière dont les tendances perceptibles peuvent avoir un impact sur les programmes actuels plutôt que d’exploration des possibles programmes futurs. Ce faisant, le risque existe de perdre des occasions de faire la différence pour les générations futures en poursuivant sans critique les pratiques patrimoniales actuelles.


Pour augmenter les chances que le patrimoine atteigne les résultats escomptés, les gestionnaires peuvent s’appuyer sur l’anticipation et la prospective stratégique. Les futurs que nous pouvons anticiper comprennent les impacts significatifs non seulement de l’accélération du changement climatique, mais aussi de la pollution, des guerres, des pandémies, de l’IA, des tendances démographiques actuelles et des conflits sociaux. Les Objectifs stratégiques pour le bénéfice de l’humanité incluent :


le bien-être humain


la cohésion et la sécurité sociales


la confiance au sein des sociétés et entre elles


la paix


une planète et un environnement sains.


Malheureusement, les perceptions et utilisations courantes du patrimoine culturel ne favorisent pas nécessairement ces résultats. Pire, dans certains cas, elles peuvent même menacer les droits de l’homme et réduire la cohésion et la résilience socioculturelles en exacerbant la discrimination, en alimentant les conflits violents pour le pouvoir ou le territoire, et en rendant généralement plus difficiles les transformations nécessaires. Nous ne devons pas considérer la valeur et les avantages du patrimoine culturel comme acquis. Après tout, les talibans, eux aussi, fondent leur programme sur un patrimoine culturel particulier, ce qui les a conduits en 2001 à détruire les statues de Bouddha à Bamiyan.


L’une des aspirations centrales de l’Unesco est de favoriser la paix dans le monde, et un exemple concret de la nécessité croissante de prévoir la nature changeante des conflits dans le monde.


Plutôt que des conflits purement étatiques, on observe une tendance claire vers des conflits civils impliquant, par exemple, des groupes ethniques ou religieux qui sont parfois soutenus par les forces d’États étrangers. Le système du patrimoine mondial « à l’ancienne », qui se fondait sur une cohésion à l’échelle des états, n’unit plus toutes les parties en guerre, ce qui réduit son potentiel de promotion de la paix par la compréhension culturelle mutuelle. Ce qu’il faut, c’est concevoir un patrimoine mondial en faisant potentiellement avancer des agendas locaux ou mondiaux plutôt que des agendas essentiellement nationaux.


Les enjeux contemporains de l’environnement et leur construction historique HGGSP Terminales 2022-2023




 Manuel de révision : 

Fiches bac Hatier HGGSP

Manuel Ellipses HGGSP


Les enjeux contemporains de l’environnement et leur construction historique.


Accroche : 


En 2021, le chercheur en sciences de l’environnement à l’Institute for Social Futures at Lancaster University (Angleterre) Lan Mike Berners-Lee publie un ouvrage à fort retentissement énonçant une série de constats mais aussi des solutions apportées par le chercheur pour lutter contre le réchauffement climatique : There Is No Planet B : A Handbook for the Make Or Break Years.


Le slogan “there is no planet B” sera repris dans le monde entier, entre autres par la militante écologiste Greta Thunberg. 


Définitions ( réflexion sur les termes du sujet ) : 


Ce slogan dit bien ce qu’il veut dire, l’humanité n’aura pas de planète de rechange. Si un frein n’est pas mis par les sociétés humaines à l’exploitation et à la dégradation de leur environnement commun, autrement dit ici, le monde physique qui entoure les hommes, pour reprendre un concept religieux le “Création”, les conditions de vie de nos sociétés risquent d’être compromises dans le futur : irrémédiablement. 


Les grands enjeux contemporains, c’est-à-dire les questions importantes qui agitent les penseurs, les décideurs et les citoyens, aujourd’hui, dans le monde, au sujet de l’environnement, de la gestion et de la protection de la Nature, ce sont les menaces qui pèsent sur lui. Mais ces menaces sont d’abord humaines, anthropiques. Ce qui nous amène à nous poser la question de l’histoire de l’anthropisation de l’environnement et des menaces nés de cette anthropisation et qui le menacent aujourd’hui.  


Autrement formulé : quelles ont été les étapes de l'anthropisation du monde et quelles menaces pèsent sur l’environnement aujourd’hui ? 


Au brouillon on note tout ce que le thème de l’environnement nous évoque : menaces (inondations, feux de forêt, avalanches, les animaux dangereux, les maladies, volcanisme, tsunamis, glissement de terrain, tremblement de terre, chute de météorite) exploitation, pollutions, réchauffement climatique, destruction du patrimoine naturel (déforestation), limite des ressources (pénuries : eau; pétrole, charbon, la question du partage des ressources, partage du partage des richesses), montée des eaux-fonte des glaces, acidification des océans, fontes du pergélisol, espèces disparues, incendies.


Le paradoxe né de notre réflexion c’est : le passage d’un environnement menaçant la vie des hommes et l’exploitation des ressources (1) à des humains exploitant tellement l’environnement que celui-ci s’en trouve menacé (2). 


PROBLÉMATIQUE : Comment, dans le cadre d’une réflexion géohistorique, l’environnement, qui entoure les sociétés humaines, est devenu, du cadre menaçant et du lieu d’exploitation de ressources qu’il était pour ces sociétés, un espace menacé, sur lequel les humains, posent un regard inquiet ?


DES LIENS ENTRE HUMAINS ET ENVIRONNEMENT CONSTRUITS PAR LE BINÔME EXPLOITATION / MENACE


Perspective historique : Les humains de la préhistoire ancienne (le paléolithique moyen et supérieur européen, Le Paléolithique moyen (environ de – 300000 à – 40000) et supérieur, systématisation et complexification des outils en pierre taillée, grotte de Lascaux, transition vers le mésolithique en - 10 000 ans) percevait leur environnement via le cadre mental d’un binôme dominant exploitation / menace (Jean-Loïc Le Quellec, 2022, La Caverne originelle: Art, mythes et premières humanités, collection Sciences sociales du vivant, Paris, éditions, La Découverte, ouvrage dans lequel J-L Le Quellec rappelle que l’homme préhistorique est d’abord un chasseur, mais aussi un individu dont la vie est fragile, anxieux, dont l’art même rend compte des difficultés quotidiennes, les figures peintes dans l’art pariétal montre du gibiers, peut-être pour provoquer la régénération des populations de gibiers, et des prédateurs, peut-être pour se prémunir de leur morsure). 


Tout change au néolithique (en Europe, autour de entre 5800 et 2500 ans avant notre ère environ), les humains deviennent sédentaires, défrichent massivement les forêts, cultivent, et élèvent des animaux. Notre binôme est bouleversé. L’empreinte humaine devient plus forte, les dangers, particulièrement les espèces menaçantes sont repoussées hors des espaces de vie. Demeurent des menaces naturelles (inondations, hivers rudes). 


Plus les sciences et les techniques se développent dans les empires antiques puis les états modernes et plus les menaces environnementales sont jugulées, dominées. On peut citer l’exemple dans l’Empire romain des aménagements de digues, créés le long du Rhin par l’Empire romain, au premier siècle après J.-C. (Source : L'implantation romaine dans le delta rhénan au Ier siècle de notre ère : transformation du paysage deltaïque par Mélissa S.-MORIN, université de Laval, 2014). 


Les trois révolutions industrielles (foyer : l’Angleterre du XVIIIème siècle) sont marquées par l’exploitation de nouvelles énergies : les énergies fossiles, le charbon de terre, puis le pétrole, et dans une moindre mesure, l’uranium, avec l’apparition de la production d’électricité d’origine nucléaire. 


PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT ET CRISE CONTEMPORAINE


L’ordonnance  des  Eaux  et  Forêts de  1669, dans le royaume de France, montre néanmoins que, dans le contexte d’affirmation du pouvoir absolutiste et centralisme fort, cherche à concilier exploitation et  préservation du milieu forestier, alors que celui-ci, sous la pression des déboisements, a tendance à reculer.


Mais, aujourd’hui, la surexploitation de ces ressources entraîne une généralisation de tension, de conflits et d’externalités négatives : pollutions, réchauffement climatique, conflits d’usage et de partage, inégalités d’accès, et épuisement des ressources. Autre problème, les humains, via la technique, sont aptes à provoquer des événements environnementaux dangereux comme des tremblements de terre (Le Teil en 2020 en Ardèche) ou des glissements de terrain (glissement de terrain à Joshimath en Inde en 2023). Nous pouvons également citer le sixième continent de plastique (découvert en 1997, il est localisé dans le Pacifique, 3,4 millions de km2, 110 fois la taille de la Belgique). Par ailleurs, le rythme de régénération des ressources naturelles renouvelables (comme les populations de poissons des océans, par exemple) n’est pas respecté.


Source : Cellule investigation de Radio France, Quand l'homme provoque des tremblements de terre, par Benoît Collombat, 

Publié le vendredi 14 février 2020 à 17h15 sur le site de France Culture. 


Pour aller plus loin : 

(Sur les tremblements de terre provoqués sans doute par les activités humaines en France)

https://www.radiofrance.fr/franceculture/quand-l-homme-provoque-des-tremblements-de-terre-3892409


Sur les glissements de terrain intervenus dans la ville himalayenne de Joshimath en Inde (Uttarakhand). Source : Le Monde, janvier 2023. Cette ville de 20 000 habitants située sur une pente, à près de 1 900 mètres d’altitude dans l’Uttarakhand, au cœur de l’Himalaya indien, menace de s’effondrer, en raison d’un affaissement de terrain. Au total, 678 maisons et hôtels présentent déjà d’énormes fissures qui s’agrandissent chaque jour, les routes sont fendues comme après un tremblement de terre. Toutes les activités de construction autour de la ville ont été arrêtées. Les résidents ont commencé à être évacués. Un temple s’est effondré vendredi 6 janvier 2023. Les causes, le gouvernement indien, conduit par le nationaliste hindou Narendra Modi, s’est engagé dans un développement effréné des infrastructures pour favoriser le tourisme religieux. Il a fait construire, malgré l’avis des experts, sur des terrains instables, des routes, des barrages, des bâtiments, des tunnels, pour accueillir l’énorme flux de pèlerins et de touristes. Les habitants avaient pourtant alerté les autorités depuis plusieurs mois sur l’apparition de fissures et le ruissellement d’une eau boueuse. Mais l’ensemble de leurs avertissements sont restés sans réponse.


Un responsable de la gestion des catastrophes de l’Uttarakhand a invoqué comme origine des fissures un système de drainage défectueux, qui aurait entraîné des infiltrations d’eau sous les maisons et conduit à leur enfoncement. Mais les habitants et les écologistes mettent en cause les énormes travaux entrepris pour la construction d’un barrage hydroélectrique (Tapovan-Vishnugad), sur la rivière Dhauliganga, qui nécessite de creuser, à l’explosif, un tunnel de 12 kilomètres dans la montagne sous Joshimath coupables selon eux de provoquer des glissements de terrain voire des tremblements de terre, dans cette zone montagneuse sismiquement forte. Les experts indépendants soulignent également le rôle de l’aménagement d’une autoroute (Char dham), lancée en 2016 et destinée à relier les divers lieux de pèlerinage hindous et faciliter l’acheminement des soldats vers la frontière chinoise. L’ensemble des travaux d’aménagement affaiblit la stabilité des sols, mais également sont pointés de possibles tremblements de terres anthropiques. 


LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : APPROCHE GÉOHISTORIQUE


Le climat est fluctuant sur la planète depuis des millions d’années. Ainsi, au Crétacé, il y a plus de 65 millions d’années, les calottes glaciaires étaient absentes de la planète. Le Moyen Âge et l'époque moderne sont marqués par des épisodes de fluctuations climatiques particuliers : le petit optimum climatique médiéval et le nouvel âge glaciaire. Le premier épisode se situe autour de l’an mil et définit une période de climat particulièrement chaud sur les régions de l’Atlantique Nord entre le Xe et le XIVe siècle alors que le second désigne une période de refroidissement climatique entre le  XIVe  et  le  XIXe  siècle en Europe. Ces  deux  grandes  périodes  ne changent toutefois pas fondamentalement le caractère relativement tempéré des climats européens et ont été elles-mêmes traversées par d’importantes fluctuations.   Néanmoins, le nouvel âge glaciaire a entraîné les premières crises de subsistances et les premières formes de migrations climatiques. Ainsi, des paysans d’Islande qui migrent vers le Sud durant le Moyen-Âge. En effet, à partir de 1220, les luttes internes connues sous le nom d'âge des Sturlungar mettent fin à l'État libre d’Islande et place l'île sous la couronne norvégienne. L'Islande conserve cependant son autonomie. Mais dans les siècles qui suivirent, l'Islande est devenue l'un des pays les plus pauvres d'Europe. Le sol infertile, les éruptions volcaniques, la déforestation et le climat impitoyable rendirent la vie dure dans une société où la subsistance dépendait presque entièrement de l'agriculture. Dans cette société affaiblie, la peste noire fait des ravages. En 1402-1404 et de nouveau en 1494-1495, la première épidémie tue 50 % à 60 % de la population et la deuxième de 30 % à 50 %. 


Les disettes voire les crises frumentaires entraînent parfois des agitations sociales et politiques (jacqueries du Moyen Âge par exemple). C’est lors d’un ces épisodes qu’ont éclaté les révolutions européennes (Glorieuse Révolution de 1688 en Angleterre, Révolution française et révolutions du XIXe siècle).


LE  CLIMAT,  ENJEU  DES  RELATIONS  INTERNATIONALES


Les questions environnementales sont devenues des sujets de préoccupations politiques et médiatiques majeures, quand on pourrait les croire éloignées des questions géopolitiques traditionnelles. Les mouvements radicaux ou de masse comme le mouvement  Extinction  Rébellion,  Sea Shepherd et la Marche  pour  le Climat montre que l’environnement  est  donc également  le  théâtre  d’un  rapport  de  forces politiques. La création des premiers mouvements écologistes : l'ONG WWF (World Wide Fund for Nature) en 1961 ; l'ONG Greenpeace en 1971, fondée par un groupe de 14 militants pacifistes et écologistes. En France, le premier ministère de l'Environnement est créé en 1971. La première candidature à l'élection présidentielle française d'un écologiste, l'agronome René Dumont (1904-2001) en 1974. Il obtient un résultat faible (1,32 %) mais ses idées vont progresser dans la société (abandon de l'automobile, désurbanisation, limitation des naissances, etc.). La première victoire de l'écologie politique : en Allemagne, le parti écologiste « Die Grünen » entre au Parlement en 1983. Les premiers films d'anticipation qui ont pour thème la destruction de la planète par l'être humain : Soleil vert de Richard Fleischer, en 1973, met en scène un monde situé en 2022 et marqué par la surpopulation, la pollution, la canicule et l'euthanasie volontaire. Ce film remporte un grand succès.


La géopolitique actuelle interroge donc les jeux d’acteurs qui se nouent autour des politiques environnementales, afin de limiter les impacts négatifs de l’activité humaine. La sonnette d'alarme est tirée une première fois avec le rapport du Club de Rome, « The limits to growth », dit rapport Meadows, en 1972. À partir de 5 paramètres, il met en garde contre l'épuisement des ressources si l'être humain ne change pas son modèle économique.


Le rapport de l'ONU, dit rapport Brundtland, « Notre avenir à tous », en 1987, permet l'institutionnalisation du terme de « développement durable » qui prône une croissance économique soucieuse à la fois d'équité sociale et de respect de l'environnement.

Les scientifiques mandatés par l’ONU dans le cadre du GIEC depuis 1988 observent un réchauffement climatique depuis l’industrialisation et une accélération de celui-ci depuis les années 1970. 


Les spécialistes du climat attirent sur de multiples conséquences déjà visibles localement : disparition d’espèces et de milieux, épisodes de fortes chaleurs, moyennes annuelles de température de plus en plus forte. Le changement climatique global entraîne une multiplication des risques pour les sociétés humaines, accentuant  les conflits d’usage et ayant des conséquences géopolitiques majeures. On prévoit ainsi 140 millions de réfugiés climatiques en 2050 - auront des conséquences majeures sur les ressources, dans un contexte de pénurie et d’épuisement des ressources. 


Malgré quelques travaux précurseurs (autour, en France, par exemple, de la réduction du journal “La gueule ouverte”), la prise de conscience du réchauffement climatique par la communauté internationale apparaît dans  les  années 1970 - 1980 et s’inscrit dans un contexte général de réflexion sur les risques environnementaux générés par  le modèle de croissance économique choisi par les sociétés industrielles. Le sommet de la Terre de Rio en 1992 est un premier tournant : des États s’engagent  plus concrètement sur une nouvelle forme de gouvernance, la Conférence des Parties (COP). Le protocole de Kyoto en 1997 puis la COP 21 de Paris en 2015 sont d’autres étapes-clefs qui mettent le changement climatique anthropique au cœur des  relations internationales. Les Agendas 21 déclinent localement les objectifs des COP 21 et permettent des réalisations locales. Les collectivités locales semblent  avoir  une  marge  de  manœuvre  plus  importante en termes d’environnement. Mais les positions climatosceptiques de certains États comme les États-Unis de Donald Trump ou le Brésil de Jair Bolsonaro, pourtant importants pollueurs, freinent la mise en place d’une gouvernance globale en matière de protection de l’environnement.


LA NATURE ET L’ART


L’esthétisme romantique : un nouveau rapport artistique à la Nature, à l’environnement qui apparaît alors que les humains prennent conscience, avec les prémices de la révolution industrielle, qu'ils modifient, au moins à l’échelle régionale, leur environnement.


Le romantisme apparaît en Allemagne et en Angleterre à la fin du XVIIIème siècle, en réaction au classicisme et au siècle des Lumières dominé par la France. C’est à partir de contributions de nombreux philosophes allemands (incluant Hegel, Schopenhauer, Nietzsche et bien d’autres) avec des interprétations souvent contradictoires que l’esthétique romantique est d’abord apparue. 

Le Romantisme proclame le triomphe du moi et l’expression exacerbée des sentiments ainsi que la glorification du passé et de la nature. C’est en réaction à la révolution industrielle, à l’aristocratie des normes sociales et politiques de l’époque des Lumières, à l’influence de la méthode scientifique et de tous les composants de la modernité que le romantisme se développe.

La nature, violente et sauvage, est exaltée : comme une image de la liberté.

Des écrivains comme Goethe, une partie de l'œuvre de Jean-Jacques Rousseau (Les rêveries du promeneur solitaire), les peintres anglais John Martin ou William Turner et John Constable annoncent dans leurs créations la mise en avant d’une nature libre voire déchaînée.

John Martin - La Destruction de Pompéi et d’Herculanum, 1822. Huile sur toile.Tate gallery.


John Constable, Wivenhoe Park, Essex, 1816, Huile sur toile, National Gallery of Art, Washington D. C, Etats-Unis.


PLANS POSSIBLES : 


I) De la Préhistoire à l'époque moderne : l'environnement entre exploitation et menace. 


a) L’environnement comme menace (tremblement de terre de Lisbonne, 1755).

b) Un lieu d’exploitation indispensable (mines de silex préhistoriques aux trappeurs du XVIIIe siècle au Canada). 

c) Des sociétés régulées par la Nature (les épisodes climatiques glaciaires du paléolithique, épidémies comme la peste noire en Europe (1347-1352)) en équilibre avec elle ?



II) A partir du XIXe siècle, l’environnement, un espace menacé et un lieu de surexploitation.


a) La Révolution industrielle, un point de bascule (car passage à l’exploitation de ressources fossiles non renouvelables). L’homme impose son temps, ses techniques. 

b) Un environnement menacé (pollutions, réchauffement climatique). 


III) Une difficile réunion entre l’exploitation et la protection.


a) Les entreprises et le green shaming. 

b) L’écologie politique. 

c) Les climato-sceptiques. 




I) Un espace à conquérir, à exploiter, mais également, un espace producteur (de la Préhistoire aux sociétés modernes)

  1. L’environnement : le lieu de la survie des hommes du paléolithique.

  2. Un bouleversement l’exploitation de l’environnement par l’homme au néolithique.

  3. Les grands cataclysmes environnementaux : une menace pour les sociétés anciennes.


II) Le romantisme et la révolution industrielle (XVIIIème siècle) 


  1. Jean-Jacques Rousseau et les romantiques, un nouveau regard sur l’environnement.

  2. La révolution industrielle, un bouleversement en matière d’exploitation de l’environnement. 

  3. L’émergence de l’écologie.


III) L’ère de l'anthropocène : l’Homme menace pour son environnement.


  1. La menace des polluants d’origine humaine.

  2. Le danger du réchauffement climatique.

  3. Des mobilisations encore éparses et désunies.