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PREMIERE STMG 2022-2023 La Révolution française (partie 1)

 

CHAPITRE 1 - LA RÉVOLUTION ET L’EMPIRE (1789-1815)


PROBLÉMATIQUE : Comme la révolution française bouleverse-t-elle l'Europe entière, à partir de 1989 ?  


A. 1789-1790 : vers l'Égalité


La première partie de la Révolution française (1789-1791) est marquée par un objectif de rationalisation et de lutte pour l'égalité en France. 


Dans quel contexte apparaît la Révolution ?


Ce sont d'abord les problèmes financiers de la couronne qui amèneront les premières réformes.  


En 1788 le déficit financier est colossal. Louis XVI (monté sur le trône en 1774) ne peut plus honorer ses dettes. Pour résoudre ses difficultés financières le roi accepte de convoquer les États Généraux pour le 5 mai 1789. 


Plusieurs raisons à cette faillite toute proche des comptes royaux : 

  • le financement des guerres contre l’Angleterre au XVIIIème siècle,

  • le soutien militaire et financier apporté aux insurgés américains (la guerre d’indépendance des Etats-Unis a démarré en 1776), 

  • le train de vie de la Cour de Versailles et les pensions octroyées par le roi, aux nobles. L’affaire dite “du collier de la reine” à beaucoup choqué les Français.

  • De plus, les impôts récupérés par le trésor royal ont été faibles en 1787 et 1788 du fait des mauvaises récoltes.


Pour le roi, l’idée est de faire enregistrer par des représentants élus dans les provinces de nouveaux impôts et ainsi d’éviter au pouvoir royal la faillite. Comme il est d’usage de profiter  des États Généraux pour remonter au roi des revendications, les Français rédigent donc au cours de l’hiver des Cahiers de doléances dans lesquels ils synthétisent leurs difficultés et revendications dans l'attente du mois de mai 1789 et l’ouverture des États Généraux. Sur le conseil de Jacques Necker, son ministre des finances, Louis XVI a accepté pendant l’hiver l’idée du doublement des députés du Tiers-État.  


Le Tiers-État aura autant de députés (600 députés) que les deux autres ordres (la Noblesse et le Clergé, dont les membres sont également souvent nobles) réunis. Mais le vote se fera toujours par ordre (un ordre égal une voix).


La mise en place de réformes : le temps de la Constituante.


Dès la première séance du 5 mai, les ordres s’affrontent. Les députés du Tiers-État refusent le vote par ordre et le 17 juin les députés du Tiers-État font sécession et se déclarent Assemblée nationale. Ils considèrent désormais qu'ils sont les seuls représentants de la Nation. Ils invitent chaque député des autres ordres à les rejoindre dans leur salle, dite du “jeu de Paume” (un jeu de tennis primitif).


1.Localisez le roi, les représentants du Clergé, les représentants de la Noblesse et ceux du Tiers-État. 

2.Pourquoi l’organisation des États Généraux est-elle défavorable au Tiers-État? 


Le 20 juin, réunis dans la salle du jeu de paume, ils prêtent serment de ne pas se séparer avant d’avoir élaboré une constitution pour la France. L’Assemblée se déclare alors Assemblée nationale constituante et dans Paris on parle de “Constituante” pour la désigner.


Le 23 juin, les députés du Tiers refusent tout travail par ordre. Alors qu’un courtisan envoyé par le roi demande qu’ils quittent la salle le député du Tiers, Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau l'apostrophe : 

« Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple, et qu'on ne nous ne sortirons que par la force des baïonnettes! » 

Louis XVI aurait alors répondu très vulgairement:

« Hé bien, foutre! Qu’ils restent! » 


Pour soutenir cette nouvelle assemblée que Louis XVI tarde à reconnaître, des milices se  forment dans Paris, les gardes françaises. Des émeutes éclatent dans les faubourgs et des magasins sont pillés. Beaucoup de parisiens sont affamés car le blé coûte de plus en plus cher. 


Le 14 juillet 1789, craignant que le roi n’étouffe la révolution naissante une foule de parisiens et de miliciens s’empare de la Bastille, symbole royal de l’oppression dans le but de trouver des armes pour défendre l’Assemblée nationale constituante d’une possible attaque des troupes royales.


1.Que venaient chercher les citoyens à la Bastille?

2.Pourquoi la chute de la Bastille symbolise-t-elle la chute

de l’arbitraire royal? 


Au cours de l’été la Révolution s’accélère. 

Dans les campagnes, c’est la Grande Peur, des paysans affamés pillent les magasins et attaquent également les châteaux seigneuriaux pour brûler les registres où sont conservés les impôts et tous droits seigneuriaux.


La nuit du 4 au 5 août 1789, l’assemblée constituante confirme cette destruction des impôts et droits seigneuriaux entamés dans les campagnes en abolissant l’ensemble des privilèges et des droits seigneuriaux pour l’ensemble du territoire français. En une nuit, l’Ancien Régime, l’ordre organisationnel du royaume de France né au début du Moyen-Âge disparaît.


Le 26 août 1789, l’Assemblée Nationale constituante proclame l’égalité entre tous les citoyens dans un texte fondateur des droits humains : la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, où sont affirmés les principes d’une société juste : liberté, égalité, fraternité.  



1.Que font les personnages représentés?

2.Retrouvez : les représentants de l’Assemblée Nationale, les membres de la Garde Française, les sans-culottes, le chœur des femmes, les musiciens, l’arbre de la Liberté avec sa cocarde?

3.En quoi les cérémonies de plantations d’arbres de la Liberté (entre 1790 et 1794) permettent-elles d’affirmer (d'enraciner) la Révolution au cœur du territoire français? Quel idée symbolique est défendue ?


B. 1790-1792 : La fin de la royauté


À partir de l’été 1789, Paris, où siège l’Assemblée nationale redevient le centre de la vie politique française. 

Le 14 juillet, la Bastille est tombée. 


Au début de l'automne, (le 6 octobre) le roi et la famille royale s'installent à Paris dans le château des Tuileries (près du Louvre) sous la contrainte de l’Assemblée et d'une marche de femmes venues réclamer du grain et une audience royale. Le 12 octobre 1789, l'Assemblée s'installe également à Paris (dans le manège des Tuileries

contre le palais du roi).


L’Assemblée nationale devenue assemblée constituante (puisque qu’elle s’est donnée la mission de “donner à la France une constitution” le 20 juin lors du serment du jeu de Paume) réorganise la France. 


Quelques grandes réformes de la “Constituante”:

- Nationalisation des biens du clergé (2 novembre 1789) et création du “domaine national” par agglomération des biens du clergé et des biens de la Couronne dans le but de rembourser les dettes de la couronne et de gager les “assignats” (la première monnaie papier nationale). 

- Suppression des rentes, redevances et des dîmes (impôts payés à l'Église) et création de nouveaux impôts payés par tous.

- La Constituante affirme l’unité du pays. 83 départements sont créés afin de simplifier l'administration.

- Suppression des corporations et des associations professionnelles.  

- Interdiction de la torture.

- Création du mariage civil, de l’état civil et autorisation du divorce. 

- Constitution civile du clergé (12 juillet 1790), les prêtres doivent prêter serment au nouveau pouvoir.

- Rationalisation et unification des poids et mesures (adoption du mètre le 26 mars 1791).

- Fin des discriminations légales à l’endroit des protestants et citoyenneté octroyée aux juifs.



Cette carte montre bien l'objectif de rationalisation tous azimuts de l'Assemblée Nationale constituante. Cette carte, présentant une ébauche de départements de forme carré est présentée à l'Assemblée le 29 septembre 1789.



1.Dans quelle mesure cet assignat, un moyen de paiement, apparaît-il également comme un outil d’affirmation de la nation? 

2.Quelles mesures sont prises (dans sa fabrication) pour empêcher les contrefaçons?


Le 14 juillet 1790 le gouvernement célèbre lors de la fête de la Fédération l’unité et la réconciliation des Français mais les difficultés demeurent. Les célébrations sont présidées 

par le marquis de Lafayette, homme faisant le lien entre la Révolution et la famille royale.

L’Église est divisée face à la constitution civile du clergé  et face au salariat des prêtres. 

Par ailleurs Louis XVI est de plus en plus hostile à la Révolution. 



1.En quoi le marquis de La Fayette s’affirme-t-il ici, dans ce portrait (peint en 1834 mais le représentant en 1791) comme un soutien de la Révolution?


Le 3 septembre 1791, la constitution est enfin adoptée. Olympe de Gouges, une femme politique et également célèbre pour ses écrits de théâtre rédige et publie en septembre 1791 une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Elle réclame l’égalité des droits; comme elle soutient l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. 


La France devient une monarchie constitutionnelle où le pouvoir est partagé entre le roi et une assemblée élue. Mais dès le début de son application, le système fonctionne mal. Louis XVI s’oppose par veto à l’assemblée et freine l’application des lois votées. Il soutient publiquement les prêtres réfractaires, il est ouvertement opposé à l’abolition des privilèges. De plus en plus isolée, effrayée par les "Sans-Culottes" (les partisans les plus radicaux de la Révolution, qui souhaitent une république) opposée à l’Assemblée et aux réformes, la famille royale organise une tentative de fuite pour le printemps 1791. 


Le 20 juin 1791 le roi et la famille royale ont quitté Paris déguisés en direction de la frontière de l’Est. Louis XVI et la famille royale sont reconnus et arrêtés à Varennes, en Argonne le 21 juin 1791 (Louis XVI a été reconnu par le maître de poste, Jean-Baptiste Drouet, à l’aide d’un assignat ou d’une pièce de monnaie portant son portrait, comme ci-dessous).




Dans les clubs politiques l’idée s’impose de la déchéance du roi. Les clubs sont des endroits publics ou des questions politiques et philosophiques sont débattues, les plus célèbres sont le club des Jacobins et celui des Cordeliers à Paris). Celle-ci est votée le 10 août 1792 la monarchie constitutionnelle est suspendue. La France est de fait, désormais, une république. 



Deux portraits de révolutionnaires. Robespierre “l’Incorruptible” à gauche et Danton à droite, deux Jacobins favorables à l’instauration de la République.

Deux portraits de révolutionnaires. Robespierre “l’Incorruptible” à gauche et Danton à droite, deux Jacobins favorables à l’instauration de la République. 


Mais depuis l’étranger, la réaction des nobles s’organise. 

Les monarchies (Prusse et Autriche) soutiennent les “émigrés” (des nobles qui ont quitté la France à partir de l’été 1789 et qui complotent et s'arment contre la Révolution).  

Le 20 Avril 1792, l’Assemblée vote la déclaration de guerre contre l’Autriche et organise le combat contre les émigrés. 


C. La Première République


Le 20 septembre 1792, l’armée prussienne alliée de l’Autriche attaque la France et est vaincue à Valmy. C’est une grande victoire pour les soutiens de la Révolution.


Le général Kellermann harangue ses troupes à Valmy le 20 septembre 1792 (affiche scolaire des années 1950.

Le 22 septembre 1792 l’Assemblée législative proclame officiellement la République et le 21 janvier 1793, le roi est guillotiné à Paris. L’Assemblée prend le nom de Convention nationale et devient le centre unique du pouvoir.

En Europe, suite à la mort du roi, une nouvelle coalition se forme parmi les souverains étrangers contre la France. Dans l’Ouest, en Vendée et en Bretagne, aidés par l’Angleterre, des paysans, des bourgeois et des nobles se soulèvent contre la République: c'est l'insurrection de Vendée (celle-ci durera jusqu'en 1796), les insurgés se surnomment eux-mêmes les Chouans.

La guerre et les révoltes intérieures affaiblissent l’économie française. Les Sans-culottes réclament alors des décisions radicales pour sauver la République. Un gouvernement révolutionnaire, le Comité du Salut Public est créé, il est dirigé par Maximilien de Robespierre, une figure du parti des “montagnards”, un Jacobin.

La loi des suspects et la mise en place d’un tribunal révolutionnaire permettent d’arrêter, de juger et d’exécuter sans appel les personnes désignées comme ennemis de la Révolution.

Les députés les plus modérés sont arrêtés à partir du mois de juin 1793 et exécutés (comme les Girondins arrêtés collectivement et guillotinés le 31 octobre 1793, comme Jacques-Pierre Brissot de Warville). 

Robespierre, assisté de Saint-Just et de Billaud-Varenne a instauré un gouvernement révolutionnaire et décrète la Terreur, instaurée par la loi des suspects le 17 septembre 1793 puis par la loi du 22 prairial an II qui ouvre  la période de “Grande Terreur”. Ce gouvernement d'exception sauvegarde la République mais il est marqué par une répression importante et souvent injustifiée.

Quelles décisions marquent la radicalité du gouvernement de Robespierre?

- Le commerce et l’industrie sont encadrés. On parle de “dirigisme économique”.

- Les lois sur le "maximum des prix" encadrent les prix et les sans-culottes surveillent le commerce des grains pour permettre d’écarter la famine. 

- Des mesures sociales sont prises : aides et assistances aux pauvres, aux veuves. Le 5 octobre 1793, le calendrier est déchristianisé, l’année 1792 devient l’an 1 de la liberté. Les mois portent des noms de phénomènes naturels. La décade est adoptée.

Mais la répression est terrible, 17 000 personnes sont guillotinées, 20 000 sont fusillées, dont de nombreuses femmes. On estime que les répressions de la Terreur entraîneront la mort d’environ 100 000 personnes en France, hommes, femmes et enfants.

1) Comment est mis en scène dans cette gravure le soutien populaire à l’exécution de Louis XVI? 


Robespierre fait interdire la religion chrétienne et instaure un nouveau culte dédié à l’Être Suprême. Des églises sont profanées, transformées en ateliers ou en prisons. Le mariage est uniquement civil et désormais le divorce est autorisé. 


En octobre 1793 les tombeaux royaux de l’abbaye de Saint-Denis sont profanés. 


Le 16 pluviôse an II (selon le calendrier révolutionnaire) soit le 4 février 1794, l’esclavage est aboli. 


Isolé à la Convention, affaibli, Robespierre est accusé le 27 juillet 1794 (9 thermidor an II). Il est guillotiné le 28 juillet 1794 sans jugement après avoir été arrêté dans les locaux de la maire de Paris, où le maire est favorable à la Terreur. Avec sa mort et celle de ses derniers partisans, c’est la fin de la Terreur. 


TERMINALES STMG HISTOIRE THEME I - TOTALITARISMES ET GUERRE MONDIALE

THEME 1 - TOTALITARISMES ET SECONDE GUERRE MONDIALE

Comment les totalitarismes ont-ils participé à jeter le Monde dans une guerre totale, une guerre d'anéantissement ? 

CHAPITRE I - Naissance, épanouissement et fonctionnement des régimes autoritaires et des totalitarismes en Europe entre 1918 et 1939

I - L'épanouissement des régimes autoritaires en Europe après la Première Guerre mondiale, contexte de naissance des totalitarismes européens

Plusieurs éléments se conjuguent à la fin de la Première Guerre mondiale pour que s'installent en Europe une série de régimes autoritaires et plus tard totalitaires. 

A - Les sociétés européennes vont être déstabilisées et profondément modifiées par la Première Guerre mondiale. 

L'Europe est bouleversée dans ses structures politiques, sociales, géopolitiques, militaires et même familiales et artistiques. 

Les grands empires européens disparaissent : 

- Les grandes structures de la Russie impériale sont balayées par la révolution de février 1917, puis, par la révolution de 1917 et un régime communiste naît en Russie : l'URSS. 

En effet, le gouvernement impérial russe est remplacé en février 1917 par un gouvernement républicain socialiste réformiste. Mais le 25 octobre 1917 (7 novembre 1917 dans le calendrier grégorien) Lénine prend la tête d'une insurrection ouvrière et militaire des conseils ouvriers et de soldats de Petrograd (ou "soviets"). Une fois la capitale de l'empire prise, partout dans l'ex-empire russe, les soviets, dirigés par les membres du parti bolchevik prennent le pouvoir. Une guerre civile éclate au cours de laquelle s'oppose les Rouges les communistes et les Blancs, les partisans du Tsar Nicolas II et de sa famille. Tous sont d'ailleurs exécutés dans l'Oural avec toute la famille impériale (le couple impérial et ses 5 enfants, dont la jeune princesse Anastasia) le 17 juillet 1918, à 50 ans.
Naît ainsi de cette guerre civile (1917-1921), un nouvel état, dirigé par Lénine, chef du parti bolchevik : l'URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques). 

Lénine dans sa datcha, en retraite et isolé, vers 1922

 - L'Empire allemand disparaît, l'Empire d'Autriche-Hongrie disparaît (démantelé au profit de la création de nouveaux états comme la Tchécoslovaquie, l'Autriche et la Hongrie) et le gouvernement italien est déstabilisé. 
Le 9 novembre 1918, le gouvernement impérial du Kaiser Guillaume II est balayé mais l'Allemagne républicaine née de cette révolution n'est pas stable et plusieurs coups de force l'ébranle en 1919 (comme celle menée par les Spartakistes à Berlin en janvier 1919 où à la fin de l'insurrection, le 15 janvier 1919, le lieutenant de cavalerie nationaliste et réactionnaire Vogel assassine la révolutionnaire et militante féministe et internationaliste juive Rosa Luxemburg. Son compagnon Karl Liebknecht est également assassiné.

Membres des corps-francs dans les rue de Berlin en janvier 1919, extrait du livre "Ehrenbuch des Deutschen Heeres" ou "Le livre d'honneur de l'armée allemande" par le major Major Alwin Fröhlich, paru en 1926.

1. Présentez le document (Nature, Auteur, Date)
2. Décrivez le document. Comment sont vêtus et équipés les hommes visibles sur la photographie. 
3. Au regard de la date du cliché, cette photographie date-elle de la Première Guerre mondiale ? Dès lors qu'en conclure vis-à-vis du rôle politique de l'armée en Allemagne au sortir de la Première Guerre mondiale ? 

En Allemagne comme en Italie, la violence politique devient la norme. Intimidations et assassinats politiques se multiplient. Et les groupes armés paramilitaires (comme les corps francs en Allemagne) multiplient les actions violentes. La guerre continent d'ailleurs à l'Est ou les corp-francs affrontent jusqu'au début des années 1920 contre des tentatives d'extensions polonaises. La violence armée continue donc de s'exprimer, avec l'appui du gouvernement conservateur.
 
Rosa Luxemburg en 1915.

- En Allemagne et en Italie le ressentiment est très fort. 
L'armée allemande est rentrée en Allemagne avec armes et bagages et en 1918, le sol allemand n'a pas été marqué par le conflit. Pourtant le pays est humilié. Les territoires des empires centraux européens démantelés par une série de traités de paix signés en 1919 dont le plus célèbre est le traité de Versailles, signé le 28 juin 1919. L'Italie n'a pas obtenu les "terres irrédentes", les territoire slovènes au Nord-Est de l'Italie. 

B - Les structures d'autorité traditionnelles (religieuses, artistiques, économiques, politiques et sociales) ébranlées partout en Europe 

Au cours des années 1920 de nouvelles formes de libertés apparaissent de nouvelles formes artistiques naissent comme le surréalisme ou l'expressionnisme qui rendent comptent de cette libéralisation des mœurs et de cette contestation des principes et des autorités anciennes. 


"Deux garçons s'aimant", Christian Schad, Allemagne, 1929.


C - Les économies européennes sont frappées par les conséquences de la crise de 1929

 Les taux de chômage bondissent en Europe. 

Cette déstabilisation du continent dans la majorité des aspects de la vie facilite l'émergence de partis politiques radicaux qui vont petit à petit s'imposer en Europe.

D - Entre 1920 et 1933 la majorité des pays d'Europe bascule dans l'autoritarisme voire le totalitarisme

Avec le soutien des classes possédantes les plus réactionnaires, favorables, dans leur intérêt, à un retour à l'ordre ancien, des régimes anti-démocratiques s'imposent largement dans le continent. 

Quelques exemples : en 1920, l'amiral Horthy, un militaire nationaliste, prend le pouvoir en Hongrie. 

Le 30 octobre 1922, Benito Mussolini prend le pouvoir en Italie après l'épisode de la "marche sur Rome" où ses partisans, armés, marchent vers le siège du gouvernement italien pour demander les pleins pouvoirs pour Mussolini, qui les obtient. 

Benito Mussolini avec les chefs squadristes en 1920.

Des "Marcheurs" Chemises Noires, à Rome, en 1922.


En 1926, en Pologne, le Maréchal Pilsudski devient l'homme fort d'un nouveau régime autoritaire soutenu par les grands propriétaires polonais qui craignent une révolution communiste en Pologne. 

Le 22 janvier 1933, Hitler est appelé à la tête du gouvernement allemand par le président de la république allemande Von Hindenburg. 

En Espagne, la guerre civile (1936-1939) amène au pouvoir le général Franco, qui gouverne au nom du roi d'Espagne quasi sans partage. 

Ainsi, les démocraties sont ainsi minoritaires en Europe jusqu'en 1945 minoritaires.

Mais qu'est-ce qu'un régime totalitaire?   
Quels en sont les principes ? 

II - Les régimes totalitaires européens : doctrines, fonctionnement et répression.

Exercice introductif : Commentaire d'image

“Führer wir folgen dir. Alle sagen ja!” 

“Guide nous te suivons! Tout le monde dit oui!” affiche du début des années 1930.


1) Présentez le document.

2) Par quels moyens cette affiche met-elle en avant une dimension de fidélité quasi féodale au régime et même, au personnage d'Hitler?

3) En quoi ce phénomène est-il inquiétant pour la suite démocratie (la République de Weimar) en Allemagne?


“En avant, pour la victoire du communisme!” 


1) Présentez le document.

2) Quel personnage est mis en avant ici et comment?

3) Peut-on rapprocher cette affiche de l'affiche précédente? Pourquoi?


Un régime totalitaire est un régime politique basé sur le contrôle le plus complet possible et l’encadrement le plus strict possible de ses citoyens.


Les régimes totalitaires sont caractérisés par l’affirmation d’un parti unique, qui n'admet aucune opposition, et dont l'État (dont l’expression est de plus en plus totale dans la société) tend à confisquer la totalité des activités publiques et privées de la société (politique, économique, artistique et même familial). 


L’ambition de l’état totalitaire est de tendre à contrôler l’ensemble des champs sociaux (économie, culture, organisation de la société) jusque dans la sphère privée (famille, religion). Pour y parvenir, les régimes totalitaires tendent à supprimer toute expression qui leur est opposée, ou étrangère et à faire disparaître toute opposition. 


FOCUS


D’où vient l’expression régime totalitaire? Quand apparaît-elle?


L’expression s’impose après la Seconde Guerre Mondiale lorsque la philosophe Hannah Arendt publie Les Origines du totalitarisme, en 1951 (The Origins of Totalitarianism). Le but du mot “totalitarisme” est de mettre en évidence combien les régimes totalitaires n’ont pas seulement comme objectif de s’exprimer et de contrôler la sphère publique politique comme sociale mais aussi la sphère privée (familiale et intime). Pour Hannah Arendt, les états totalitaires ont à cœur de quadriller progressivement toute la société et tout le territoire, en imposant à tous les citoyens, jeunes comme âgés, l'adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle tout individu est considéré comme ennemi de l’état et du peuple. 


Hannah Arendt exilée à Paris en 1933 (tourmentée, cigarette en main)


Hannah Arendt (à la cool, couchée sur sa moquette) en 1944, émigrée aux États-Unis.


Hannah Arendt à la fin des années 1960. (FUMER C'EST MAL mais c'est pour le style)


Deux régimes constituent pour Hannah Arendt les régimes totalitaires les plus absolus : L’URSS de Staline et l’Allemagne nazi.


Quels sont pour Hannah Arendt les processus ou facteurs d’installation du totalitarisme? 


Hannah Arendt appuie sa théorie sur plusieurs concept : 

  • La dynamique : le régime totalitaire tend à circonscrire la société et à se construire progressivement par des actions et des mobilisations plurielles (journées à thèmes dans l’Allemagne nazi comme la journée de la famille aryenne ou “front du travail”, meetings de Nuremberg, en URSS les différentes campagnes de mobilisation de la jeunesse, les grands défilés).

  • La dictature d’un parti unique (parti communiste en URSS et parti nazi en Allemagne). 

  • La désignation et la lutte contre un ennemi (réel ou supposé) : juifs en Allemagne et “koulaks” (riches fermiers), capitalistes et anti-communistes en URSS.

  • Les purges. Polices politiques (“Gestapo” “Geheime Staatspolizei” en Allemagne et NKVD “Naródnyy Komissariát Vnútrennikh Del” en URSS) sont chargées de traquer et d'éliminer les ennemis réels ou supposés de l’état totalitaire.

  • Le rêve d’un pays ou d’un monde remodelé par l’idéologie : “victoire mondiale du communisme et dictature du prolétariat” pour l’URSS et “Reich millénaire épuré” pour la doctrine nazie. 

  • L’omniprésence de la bureaucratie. Les représentants élus ne sont plus au centre de la vie politique. Les administrations publiques, entièrement et directement dépendantes du chef suprême enflent, deviennent redondantes, et constituent petit à petit le cœur de l'administration du régime (SA puis SS en Allemagne, NKVD devenant KGB et komsomols en URSS). 

  • La politique de la peur. La population est invitée à dénoncer les opposants, supposés ou réels dont la traque et les jugements sont mis en scène. Opposants ou suspects sont regroupés dans des camps (“goulags” “Glavnoe Upravlenie Lagerei” en URSS, camps de concentration et d’extermination en Allemagne nazie).  


A - L'installation du régime totalitaire nazi : chronologie

Nommé chancelier le 30 janvier 1933, dès le 1er février, Adolf Hitler fait dissoudre le parlement allemand, ou "Reichstag" par le président Paul Von Hindenburg.

Lors de la campagne électorale qui précède les élections de mars 1933, les deux milices du parti nazi (SA et SS), reçoivent des pouvoirs d'auxiliaires de la police pour pouvoir intimider les électeurs en faveur du vote nazi. Les réunions des Parti communiste (KPD), Parti social-démocrate (SPD) et des autres partis d'opposition sont émaillées d’incidents provoqués par les nazis, les opposants du NSDAP sont brutalisés, assassinés. Pour marquer les esprits : SA, SS, et jeunesses hitlériennes multiplient défilés et retraites nocturnes aux flambeaux. Pourtant l'opposition à Hitler demeure forte au Reichstag après les élections.

Définitions :

SA : Sturmabteilung, “détachement tempête”, dirigé par Ernst Röhm et formé dès 1920 est la première milice du parti nazi, initialement chargée de la sécurité des meetings elle devient une force d’intimidation dans les années 1920 et participe au putsch de la brasserie).

SS : Schutzstaffel, ou “section de protection” créée en 1925 la SS est chargée de protéger les dirigeants du parti, de fait, sous la direction de Himmler elle devient une milice nazi entièrement inféodée au Führer et bien plus malléable que l’ancienne SA).

Mais dans la nuit du 27 au 28 février 1933 survient l'incendie du Reichstag. S’appuyant sur une possible responsabilité communiste, Adolf Hitler fait adopter par le président Hindenburg le « décret pour la protection du peuple allemand » ou Reichstagsbrandverordnung qui supprime toutes les libertés individuelles garanties par la Constitution de la Répubique de Weimar.

Par ailleurs, Paul Von Hinderburg légalise par décret la Schutzhaft ou « détention de protection » qui permet d'arrêter et d'emprisonner sans aucun contrôle ni limite de temps un suspect.

En à peine un mois la démocratie est détruite en Allemagne, plus de 10 000 communistes sont arrêtés en Prusse, dont le chef du parti communiste, Ernst Thälmann. À l’été 1933 ce sont 200 000 personnes qui sont internées, entre 7000 et 9000 seront tuées. De nombreux militants de gauche fuient l’Allemagne et de nombreuses figures allemandes s'exilent, comme Thomas Mann, Bertolt Brecht ou Albert Einstein, et cela dès 1933.

Les premiers camps de concentration nazis provisoires apparaissent pour internés les militants communistes, socialistes, et sociaux-démocrates. Le 20 mars 1933, moins d’un mois après l’incendie du Reichstag Heinrich Himmler, le chef de la SS et des polices du Reich, inaugure le premier camp de concentration (de Dachau près de Munich en Bavière).

En 1937 c’est au camp de Buchenwald d’ouvrir ses portes et en 1939 le camp féminin de Ravensbrück est inauguré. En 1939, sept camps existent : Dachau, Sachsenhausen (1936) au nord de Berlin, Buchenwald (1937) près de Weimar, Neuengamme (1938) près de Hambourg, Flossenbürg (1938), Mauthausen (1938) et Ravensbrück (1939). Ils remplacent les multiples camps locaux et prisons politiques ouverts à la suite de la répression démarrée en février 1933.

En 1934, après la mort du président du Reich Paul von Hindenburg, Hitler prend officiellement le titre de Führer, et en 1935 le drapeau nazi devient l'unique drapeau national de l'Allemagne. L'ancien pays est balayé.

Des sections SA (Sturmabteilung) défilent dans Dortmund en 1933 (Rhénanie-du-Nord-Westphalie). La démocratie allemande est déjà mise au pas


La 1re division SS Leibstandarte SS Adolf Hitler entre 1935 et 1942


Dans chaque école, famille, la délation règne. Les opposants au nazisme sont traqués et toute manifestation publique ou privée d'opposition ou de réserve face au régime hitlérien est proscrit.


Enfin, un dirigisme économique est mis en place, Hitler, avec l'appui des grands patrons allemands fait supprimé les syndicats au profit d'une organisation unique : le "front du travail". Pour soutenir l'économie le parti nazi s'appuie sur la "théorie de l'espace vital" : l'Allemagne doit agrandir son territoire pour augmenter sa production agricole et les consommateurs allemands doivent acheter allemand pour soutenir l'économie nationale, l'idée étant de permettre un fonctionnement autarcique du régime.


Par ailleurs, Hitler pratique une coûteuse politique de relance basée sur le réarmement et l'équipement (comme la construction d'autoroutes) à crédit. Ainsi, en 1937, naît la Coccinelle, née de la volonté d'Hitler de créer une automobile familiale bon marché. Cette planification et ce dirigisme d'état économique est financé largement par l'épargne forcée, la hausse des impôts et le crédit. En 1939 les finances du Reich sont proches de la banqueroute.


D - Les juifs : de la discrimination au génocide