A - Les sociétés européennes vont être déstabilisées et profondément modifiées par la Première Guerre mondiale.
C - Les économies européennes sont frappées par les conséquences de la crise de 1929
Des "Marcheurs" Chemises Noires, à Rome, en 1922.
“Führer wir folgen dir. Alle sagen ja!”
“Guide nous te suivons! Tout le monde dit oui!” affiche du début des années 1930.
1) Présentez le document.
2) Par quels moyens cette affiche met-elle en avant une dimension de fidélité quasi féodale au régime et même, au personnage d'Hitler?
3) En quoi ce phénomène est-il inquiétant pour la suite démocratie (la République de Weimar) en Allemagne?
“En avant, pour la victoire du communisme!”
1) Présentez le document.
2) Quel personnage est mis en avant ici et comment?
3) Peut-on rapprocher cette affiche de l'affiche précédente? Pourquoi?
Un régime totalitaire est un régime politique basé sur le contrôle le plus complet possible et l’encadrement le plus strict possible de ses citoyens.
Les régimes totalitaires sont caractérisés par l’affirmation d’un parti unique, qui n'admet aucune opposition, et dont l'État (dont l’expression est de plus en plus totale dans la société) tend à confisquer la totalité des activités publiques et privées de la société (politique, économique, artistique et même familial).
L’ambition de l’état totalitaire est de tendre à contrôler l’ensemble des champs sociaux (économie, culture, organisation de la société) jusque dans la sphère privée (famille, religion). Pour y parvenir, les régimes totalitaires tendent à supprimer toute expression qui leur est opposée, ou étrangère et à faire disparaître toute opposition.
FOCUS
D’où vient l’expression régime totalitaire? Quand apparaît-elle?
L’expression s’impose après la Seconde Guerre Mondiale lorsque la philosophe Hannah Arendt publie Les Origines du totalitarisme, en 1951 (The Origins of Totalitarianism). Le but du mot “totalitarisme” est de mettre en évidence combien les régimes totalitaires n’ont pas seulement comme objectif de s’exprimer et de contrôler la sphère publique politique comme sociale mais aussi la sphère privée (familiale et intime). Pour Hannah Arendt, les états totalitaires ont à cœur de quadriller progressivement toute la société et tout le territoire, en imposant à tous les citoyens, jeunes comme âgés, l'adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle tout individu est considéré comme ennemi de l’état et du peuple.
Hannah Arendt exilée à Paris en 1933 (tourmentée, cigarette en main)
Hannah Arendt (à la cool, couchée sur sa moquette) en 1944, émigrée aux États-Unis.
Hannah Arendt à la fin des années 1960. (FUMER C'EST MAL mais c'est pour le style)
Deux régimes constituent pour Hannah Arendt les régimes totalitaires les plus absolus : L’URSS de Staline et l’Allemagne nazi.
Quels sont pour Hannah Arendt les processus ou facteurs d’installation du totalitarisme?
Hannah Arendt appuie sa théorie sur plusieurs concept :
La dynamique : le régime totalitaire tend à circonscrire la société et à se construire progressivement par des actions et des mobilisations plurielles (journées à thèmes dans l’Allemagne nazi comme la journée de la famille aryenne ou “front du travail”, meetings de Nuremberg, en URSS les différentes campagnes de mobilisation de la jeunesse, les grands défilés).
La dictature d’un parti unique (parti communiste en URSS et parti nazi en Allemagne).
La désignation et la lutte contre un ennemi (réel ou supposé) : juifs en Allemagne et “koulaks” (riches fermiers), capitalistes et anti-communistes en URSS.
Les purges. Polices politiques (“Gestapo” “Geheime Staatspolizei” en Allemagne et NKVD “Naródnyy Komissariát Vnútrennikh Del” en URSS) sont chargées de traquer et d'éliminer les ennemis réels ou supposés de l’état totalitaire.
Le rêve d’un pays ou d’un monde remodelé par l’idéologie : “victoire mondiale du communisme et dictature du prolétariat” pour l’URSS et “Reich millénaire épuré” pour la doctrine nazie.
L’omniprésence de la bureaucratie. Les représentants élus ne sont plus au centre de la vie politique. Les administrations publiques, entièrement et directement dépendantes du chef suprême enflent, deviennent redondantes, et constituent petit à petit le cœur de l'administration du régime (SA puis SS en Allemagne, NKVD devenant KGB et komsomols en URSS).
La politique de la peur. La population est invitée à dénoncer les opposants, supposés ou réels dont la traque et les jugements sont mis en scène. Opposants ou suspects sont regroupés dans des camps (“goulags” “Glavnoe Upravlenie Lagerei” en URSS, camps de concentration et d’extermination en Allemagne nazie).
Nommé chancelier le 30 janvier 1933, dès le 1er février, Adolf Hitler fait dissoudre le parlement allemand, ou "Reichstag" par le président Paul Von Hindenburg.
Lors de la campagne électorale qui précède les élections de mars 1933, les deux milices du parti nazi (SA et SS), reçoivent des pouvoirs d'auxiliaires de la police pour pouvoir intimider les électeurs en faveur du vote nazi. Les réunions des Parti communiste (KPD), Parti social-démocrate (SPD) et des autres partis d'opposition sont émaillées d’incidents provoqués par les nazis, les opposants du NSDAP sont brutalisés, assassinés. Pour marquer les esprits : SA, SS, et jeunesses hitlériennes multiplient défilés et retraites nocturnes aux flambeaux. Pourtant l'opposition à Hitler demeure forte au Reichstag après les élections.
Définitions :
SA : Sturmabteilung, “détachement tempête”, dirigé par Ernst Röhm et formé dès 1920 est la première milice du parti nazi, initialement chargée de la sécurité des meetings elle devient une force d’intimidation dans les années 1920 et participe au putsch de la brasserie).
SS : Schutzstaffel, ou “section de protection” créée en 1925 la SS est chargée de protéger les dirigeants du parti, de fait, sous la direction de Himmler elle devient une milice nazi entièrement inféodée au Führer et bien plus malléable que l’ancienne SA).
Mais dans la nuit du 27 au 28 février 1933 survient l'incendie du Reichstag. S’appuyant sur une possible responsabilité communiste, Adolf Hitler fait adopter par le président Hindenburg le « décret pour la protection du peuple allemand » ou Reichstagsbrandverordnung qui supprime toutes les libertés individuelles garanties par la Constitution de la Répubique de Weimar.
Par ailleurs, Paul Von Hinderburg légalise par décret la Schutzhaft ou « détention de protection » qui permet d'arrêter et d'emprisonner sans aucun contrôle ni limite de temps un suspect.
En à peine un mois la démocratie est détruite en Allemagne, plus de 10 000 communistes sont arrêtés en Prusse, dont le chef du parti communiste, Ernst Thälmann. À l’été 1933 ce sont 200 000 personnes qui sont internées, entre 7000 et 9000 seront tuées. De nombreux militants de gauche fuient l’Allemagne et de nombreuses figures allemandes s'exilent, comme Thomas Mann, Bertolt Brecht ou Albert Einstein, et cela dès 1933.
Les premiers camps de concentration nazis provisoires apparaissent pour internés les militants communistes, socialistes, et sociaux-démocrates. Le 20 mars 1933, moins d’un mois après l’incendie du Reichstag Heinrich Himmler, le chef de la SS et des polices du Reich, inaugure le premier camp de concentration (de Dachau près de Munich en Bavière).
En 1937 c’est au camp de Buchenwald d’ouvrir ses portes et en 1939 le camp féminin de Ravensbrück est inauguré. En 1939, sept camps existent : Dachau, Sachsenhausen (1936) au nord de Berlin, Buchenwald (1937) près de Weimar, Neuengamme (1938) près de Hambourg, Flossenbürg (1938), Mauthausen (1938) et Ravensbrück (1939). Ils remplacent les multiples camps locaux et prisons politiques ouverts à la suite de la répression démarrée en février 1933.
En 1934, après la mort du président du Reich Paul von Hindenburg, Hitler prend officiellement le titre de Führer, et en 1935 le drapeau nazi devient l'unique drapeau national de l'Allemagne. L'ancien pays est balayé.
Des sections SA (Sturmabteilung) défilent dans Dortmund en 1933 (Rhénanie-du-Nord-Westphalie). La démocratie allemande est déjà mise au pas
La 1re division SS Leibstandarte SS Adolf Hitler entre 1935 et 1942
Dans chaque école, famille, la délation règne. Les opposants au nazisme sont traqués et toute manifestation publique ou privée d'opposition ou de réserve face au régime hitlérien est proscrit.
Enfin, un dirigisme économique est mis en place, Hitler, avec l'appui des grands patrons allemands fait supprimé les syndicats au profit d'une organisation unique : le "front du travail". Pour soutenir l'économie le parti nazi s'appuie sur la "théorie de l'espace vital" : l'Allemagne doit agrandir son territoire pour augmenter sa production agricole et les consommateurs allemands doivent acheter allemand pour soutenir l'économie nationale, l'idée étant de permettre un fonctionnement autarcique du régime.
Par ailleurs, Hitler pratique une coûteuse politique de relance basée sur le réarmement et l'équipement (comme la construction d'autoroutes) à crédit. Ainsi, en 1937, naît la Coccinelle, née de la volonté d'Hitler de créer une automobile familiale bon marché. Cette planification et ce dirigisme d'état économique est financé largement par l'épargne forcée, la hausse des impôts et le crédit. En 1939 les finances du Reich sont proches de la banqueroute.
D - Les juifs : de la discrimination au génocide
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire