Cours en ligne Histoire-Géographie Xavier Daban: GEOGRAPHIE CLASSE DE SIXIEME CHAPITRE 2 - HABITER UNE MÉTROPOLE C. Métropole et développement durable

CHAPITRE 2 - HABITER UNE MÉTROPOLE

C. Métropole et développement durable.

L'agglomération parisienne : l'enjeu des dépôts sauvages

Une zone de dépôts sauvages à Poissy dans les Yvelines, en 2017

Des montagnes de déchets en bord de route, près de la Seine ou en pleine forêt: les dépôts sauvages par des particuliers et surtout par des entreprises sont une maladie récurrente en Île-de-France, accentuée par la difficile application des sanctions.

Des sites pollués

"Il y avait ici beaucoup d'activité agricole. La plaine a donné à manger à Paris pendant des décennies". Debout sur la lande, Alban Bernard raconte l'histoire d'un bout de terre devenu une décharge sauvage. Ce terrain de 330 hectares à Carrières-sous-Poissy (Yvelines) est aujourd'hui en partie recouvert d'une "mer de déchets": plus de 7.000 tonnes, selon les calculs de ce riverain.

A perte de vue s'étalent des sacs de gravats éventrés, des pots de peinture, des montants de fenêtres, de la tôle, des planches, une baignoire et un radiateur, des tiroirs de bureau, un canapé.

"On a laissé faire", s'agace M. Bernard, qui a lancé une pétition et organisé deux rassemblements sur place. "Il faut se mobiliser pour vraiment dire stop" et "trouver un vrai projet pour la plaine", dit-il. La communauté urbaine et le maire assurent avoir pris en main le problème mais habitants et associations, insatisfaits, en appellent à l'État. Une plainte contre X a été déposée mi-avril, notamment pour "gestion irrégulière de déchets" et "mise en danger de la vie d'autrui".

Intérêt financier

Cet "océan de déchets" est le symptôme d'une maladie chronique en région parisienne: dans la forêt de Saint-Germain ou de Fontainebleau, sur les rives de la Marne et de la Seine, au bord de la nationale à Noisy-le-Sec, les dépôts sauvages font partie du paysage.

"Le déchet appelle le déchet. Un petit tas peut devenir énorme en peu de temps", résume Adeline Gerritsen, de l'association Organe de sauvetage écologique (OSE), qui organise des ramassages depuis 1990.

Mais face à ce "fléau", les sanctions restent trop rares, estime Pascal Thévenot, maire de Vélizy-Villacoublay (Yvelines), qui juge les édiles "démunis" et estime qu'une verbalisation directe, "comme pour un tapage nocturne", serait plus efficace.

La sanction encourue est une contravention de 5e classe de 1.500 euros, cinq fois plus pour les entreprises, avec possible confiscation du véhicule et dédommagement des collectivités. "On reçoit un certain nombre de PV établis par des gardes champêtres ou des employés de mairie, mais c'est très rare qu'on arrive à identifier réellement l'auteur des faits", explique un magistrat spécialisé.

De leur côté, artisans et entrepreneurs du bâtiment invitent à regarder en amont et en aval, du côté du maître d'ouvrage et du client qui cherchent parfois à faire "sauter" ce poste de dépenses. L'association Environnement 93 appelle, elle, à "d'avantage de déchetteries" et à leur "gratuité" pour tous, avec plus de "traçabilité".

"Pour respecter la réglementation", le "maillage du territoire" et l'accès aux déchetteries est "important", souligne Jean Passini de la Fédération française du bâtiment (FFB), qui insiste sur la nécessité de "valoriser les déchets" et de "recycler": la clé est dans "l'économie circulaire", estime aussi Mme Deschiens.

Source: France 3 région (Paris, Île-de-France, Centre), avril 2018.

1) Dans quelle partie de l'agglomération sont localisées la majorité de ces dépôts sauvages?

2) Quelle activité occupait auparavant ces espaces?

3) D'après les documents, quel type de déchets sont en majorité concernés?

4) Quelles causes favorisent ces types de dépôts sauvages?

5) Quelles pourraient-être les solutions envisagées pour mettre fin à cette crise des dépôts sauvages en Île-de-France?

D. Saturation des réseaux, pollutions, habitat dégradé : des problèmes urbains.

1) Classez les documents suivants.
Identifiez dans un tableau les problèmes urbains apparaissant dans les documents et liés :
- à une saturation des réseaux,
- à la pollution (rejets polluants),
- à la gestion des déchets,
- à la dégradation de l'habitat,
- au coût du logement (prix du foncier).

Document 1: Témoignage
"Je prends ma voiture chaque matin pour aller de Villeron (mon domicile) à Palaiseau (où je travaille). Je suis obligé de prendre ma voiture car il n'y a pas d'arrêt de bus près de mon pavillon. Je suis obligé de passer par l'A86 ou le périphérique.
Je fais ce travail depuis 20 ans. Et donc je fais le même trajet depuis 20 ans.
Et depuis 20 ans, avec la hausse du prix du carburant, tout ça me coûte plus cher, et le trajet s'est considérablement allongé, du fait des bouchons.
Je roule de 3 à 4 heures par jour aujourd'hui."
Sonia, habitante de Villeron, près de Roissy

Document 2: carte de la pollution atmosphérique en Île-de-France en 2017