PREMIERE GEOPOLITIQUE PRESSE ET MEDIAS DANS LES DEMOCRATIES CONTEMPORAINES


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Ned Parfett, le 16 avril 1912, Le petit vendeur de journaux, Londres (Angleterre)

1. Présentez le document (nature, auteur, date, intérêt-argument)
2. Quel événement amène les gens à se précipiter pour acheter le journal du soir (Evening News) à Londres ce 16 avril 1912? 
3. Pour quelles raisons peuvent-ils être intéressés par l'événement tragique en question? 
4. Quel canal d'information, central avant la Première guerre Mondiale, est mis en valeur ici?
5. Quel paradoxe est ici mis en évidence au sujet de ce qui fait parfois "vendre" les journaux, à l'époque comme aujourd'hui?

Vos réflexions, comme toujours, doivent démarrer par une réflexion sur le thème traité. Ici, notre thème est le thème IV du programme : "S’informer : un regard critique sur les sources et les modes de communication".

Il est important donc en premier lieu de réfléchir au terme central du sujet, et ici, clairement, c'est "s'informer" (il est placé en avant du sujet, avant les deux points, ce qui signifie que ce chapitre cherchera d'abord à analyser ce terme, qu'on est face à un sujet "notion à la une").

Donc, déjà, ça veut dire quoi, s'informer? S'informer, au sens général, c'est : acquérir des connaissances sur un sujet. Penser à la forme pronominale, le sujet ici c'est "s'informer" et non "informer". Donc on adoptera le point de vue du citoyen qui cherche à acquérir des connaissances, et donc des connaissances fiables, sérieuses.
Dans un sens plus géopolitique (dans le sens de votre matière), c'est plutôt, si on ressert : acquérir des connaissances fiables sur les phénomènes contemporains
D'où l'idée derrière de "regard critique". Être critique c'est être aigu dans ses jugements, avoir du recul, de la perspicacité. 

Donc derrière c'est la question des sources (origines) et canaux (transmissions) de l'information qui doivent nous occuper : 
- Qui informe les citoyens? 
- Comment? 
- Qui s'informe et pourquoi?
- Quels sont les grands canaux de transmission de l'information? Sont-ils les mêmes aujourd'hui que par le passé? 
- Quelle pression peuvent subir les journaux? 
- Fake news ou informations vérifiées, comment faire la différence? 
- Qui lit / écoute / regarde / quoi? 

Le chapitre doit explorer toutes ces questions. 

L'importance de la presse, qu'elle soit papier, ou numérique et des émissions d'informations audiovisuelles ou radio libres et fiables c'est qu'elles permettent ensembles la diffusion d'informations plurielles, libres, et vérifiées, donc fiables. C'est la vision idyllique. Nous allons le voir la presse subit des presse, et elle est aussi le jeux d'intérêts personnels et économiques qui l'amènent

Dès lors des milliers d'exemples sont mobilisables. Quelques exemples clefs doivent être connus. 

Un cadrage historique (source : France Inter)

De l’Ancien Régime à la Révolution
Dès le XVe siècle se multiplient les « occasionnels », des pièces d’actualité de large diffusion sous forme de plaquettes ou de placards, des chroniques, rassemblements de nouvelles diverses initialement recopiées à la main et souvent compilées en volume. 

Ces présentations stéréotypées, au discours formalisé, annoncent les grands événements comme les faits divers, avec un goût pour l’extraordinaire. On les retrouve placardées sur les piliers des halles des marchés, elle sont alors publiques, mais aussi vendues à la criée. 

C’est sous forme d’une suite chronologique de dépêches venues de villes d’Europe, qu’apparaissent au XVIIe siècle les premiers périodiques d’information français. On peut noter en 1631 notamment la Gazette de Théophraste Renaudot. Pendant cette période, très encadrée par le pouvoir royal, la presse se développe lentement dans les sociétés de cour. Elle profite bien sûr des progrès de l'imprimerie.


Elle connaît avec « les Lumières » un premier essor, marqué par le premier quotidien d’information, le Journal de Paris qui paraît à partir 1777.

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"Join or die"
Le premier dessin de presse, par Benjamin Franklin, lors des prémices de la guerre d'Indépendance américaine (9 mai 1754 pour la première publication).

C’est avec la Révolution française et la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, qu’est consacrée, le 24 août 1789, la libre communication des pensées et la liberté d’imprimer ses opinions. En 1791, l’Assemblée Constituante réglemente la liberté de la presse alors en plein essor, les journaux de toutes tendances prolifèrent, et le lectorat s’accroit.


La mise en page est très austère et calquée sur les volumes in folio habituels.
 

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Ici un exemplaire de l'Ami du peuple, septembre 1789, rédacteur Jean-Paul Marat. 

La censure se durcit toutefois sous la Terreur, et se prolonge, de manière plus ou moins atténuée sous le Directoire et l’Empire, période qui voit s’effondrer le nombre de journaux autorisés.
Napoléon Ier fait drastiquement contrôler la presse. C'est le cas de l'ensemble des régimes autoritaires.

Le XIXe siècle : l’âge d’or de la presse

L’Aurore, 13 janvier 1898, article d’Emile Zola : « J’accuse …! » © BnF, département Droit, économie, politique – 2012L’Aurore, une du 13 janvier 1898 ouvrant sur un article d’Emile Zola : « J’accuse …! » © BnF

Au cours du XIXe siècle, la presse se développe en France et devient un canal d’information de masse. De nouveaux dispositifs économiques et des formes éditoriales inédites bouleversent les modalités de la communication. Ainsi nomme-t-on « Civilisation du journal » la période qui court de la monarchie de Juillet (1830-1848) à 1914. Concentrée sur les « grands boulevards » parisiens, la vie qui émane des journaux se répand dans les rues par le biais de crieurs, des brasseries où de célèbres chroniqueurs tels Alphonse Karr ou Aurélien Scholl animent des débats en prise directe avec l’actualité. 

D’abord oratoire le métier de journaliste connaît une évolution vers 1885 avec l’émergence du modèle rédactionnel anglo-saxon et d’une professionnalisation de la transmission de l’information. Les figures du journaliste, puis du grand reporter, apparaissent, ainsi que des formes nouvelles, comme l’interview. Gravures puis photographies font leur apparition.

Diverses innovations industrielles et économiques telles les rotatives ou la linotypie font du journal vers 1900 un produit rentable et de bonne facture. Mais c’est la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse qui permet aux journaux d’acquérir une place prépondérante dans la cité entre 1881 et 1914. Les principaux journaux se dotent alors souvent d’un appareil complet incluant typographie, imprimerie, portage, transmission, correspondants. Le journal s’adresse désormais à toutes les classes sociales, propose jeux ou feuilletons et couvre les faits divers. La presse est devenue ce « quatrième pouvoir » redouté des politiques. La culture du journal est à son apogée : après le premier conflit mondial, la presse ne retrouvera jamais le même niveau de diffusion et d’influence. Elle est concurrencée désormais par la radio et les actualités filmées (diffusées dans les cinémas).


D’une guerre à l’autre (1914-1945)

Une de Ouest-France, 7 août 1944, © Ouest France - BnF, département Droit, économie, politique – 2012
La une de Ouest-France, le 7 août 1944,
© Ouest France 


La guerre de 1914-1918 marque une première césure. Les difficultés furent nombreuses :
main-d’œuvre mobilisée, pénurie de papier, inflation.


Le ministère de la Guerre impose un contrôle préalable et prend des sanctions, censure voire interdit des titres. Le refus de l’accès au front aux agences et aux photographes amène enfin une pénurie d’images. Cette censure se double d’une participation de la presse à la propagande, le « bourrage de crâne », qui jette un discrédit durable sur la profession.

La presse entre-deux-guerres, stagner sa diffusion et baisser le nombre de ses titres. La crise économique post-1929 la fragilise : hausse du prix au numéro et crise du lectorat touchent les quotidiens politiques, mais épargnent plus largement quotidiens régionaux et hebdomadaires. Du nationaliste Je suis partout au communiste Regards, nombre de titres apparaissent exprimant des positions radicalement opposées dans un contexte de tensions politiques, sociales et internationales.


La débâcle de juin 1940 plonge la presse dans une crise sans précédent. La quasi-totalité des grands titres disparaissent, par sabordage, par mesure de l’occupant ou du gouvernement de Vichy. Attentisme, collaboration, censure, propagande étatique et contrôle strict de l’opinion précipitent le déclin de la presse. Le public se détourne de journaux jugés pro-allemands. Il manifeste son intérêt pour toute information non officielle, faisant ainsi le succès de la presse résistante, pourtant illégale : Défense de la France, Combat, Libération ou Le Franc-Tireur, distribués clandestinement et lus malgré la répression par plusieurs centaines de milliers de personne en 1944. C’est à ces titres, qui portent une exigence de rupture et de renouveau, que la presse doit son salut après-guerre.


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Un exemplaire de Combat daté de 1943


De l’après-guerre à Internet

Photographie d’un kiosque à journaux, vers 1950 © Fonds du Journal L’Aurore BnF, département desEstampes et de la photographie – 2012
Photographie d’un kiosque à journaux,
vers 1950 © Fonds du Journal L’Aurore
BnF, département desEstampes et de la photographie – 2012
Lois de la Libération, l’épuration entraîne un immense transfert de propriété des journaux, dont le nombre explose grâce au rétablissement de la liberté de la presse. Pour rompre avec les dérives des précédents régimes, la presse obtient un statut garantissant son indépendance vis-à-vis des pouvoirs. Les nouveaux titres, souvent engagés, favorisent l’avènement de chroniqueurs et d’éditorialistes, journalistes d’avant-guerre tels Pierre Lazareff et Hubert Beuve-Méry, ou de nouveaux venus tels Françoise Giroud ou Raymond Aron. Le succès est là pour les titres associés aux conflits de l’époque: L’Express et l’Indochine, France Observateur et Témoignage chrétien et l’Algérie. Parallèlement à la presse d’information se développe une presse spécialisée illustrée alors que la télévision ne s’impose que lentement. Cette presse de loisirs, tels L’Équipe, Elle, ou la presse à destination des jeunes publics (Spirou, Tintin, Cœur Vaillant, Pif), accompagne les mutations sociales du pays.

La qualité du journalisme permet alors d’endiguer une crise latente de la presse. Outre l’apport des éditorialistes et chroniqueurs, le succès des journaux d’information provient du reportage, surtout social et politique, au tournant des années 1960. La libéralisation progressive des mœurs, l’accélération des événements sur fond de guerre froide et de luttes sociales amènent la couverture de sujets plus diversifiés répondant aux nouvelles aspirations culturelles. 


https://letempspasse.fr/1660/paris-match-de-1963.jpg
La Une de Paris-Match le 30 novembre 1963, la photographie est au cœur de ce titre de presse apparu en 1949.

Reflet de cette évolution, L’Express et Le Nouvel Observateur bien sûr, ou encore Le Point créé en 1972. Mai 1968 provoque la création de titres irrévérencieux (Hara-kiri hebdo, Charlie Hebdo) mais aussi d’une nouvelle presse militante et, quelques années après, de journaux issus de la contre-culture (Actuel, Libération).

Ce renouveau éditorial ne saurait cacher la persistance de la crise : le tirage des quotidiens diminue dès 1969, et de grands titres disparaissent (Combat). Le renouveau attendu des mutations technologiques n’a pas lieu, et celles-ci sont un facteur supplémentaire de fragilisation. Pourtant, de nouveaux titres naissent encore : Politis, ou encore XXI, vendu en librairie uniquement.



XXI. Premier numéro, hiver 2008 © XXI / Beb-Deum / Quintin Leeds © Rollin publication, Paris 2008 BnF, département Droit, économie, politique – 2012XXI. Premier numéro, hiver 2008 © XXI 
 
La fin du XXe siècle n'a guère été propice à la presse généraliste qui s’installe petit à petit sur Internet et aligne insensiblement son format papier sur les pratiques en ligne : plus d’illustrations, articles plus courts, goût croissant pour les sujets anecdotiques, commentaires. 


En 2002, le succès des journaux « gratuits » (Métro, 20 Minutes), entièrement financés par la publicité, ravive les inquiétudes des quotidiens payants dont le lectorat diminue. 

Afin d’enrayer ce mouvement, beaucoup développent des suppléments (Le Figaro magazine, Le M le magazine du Monde) qui se concentrent sur des sujets de société ou de loisirs, la consommation. Ce climat morose affecte peu toutefois la presse spécialisée. Dans ce paysage, certains tentent d’exister uniquement sur Internet (Rue 89, Bakchich, etc.) tandis que d’autres projets journalistiques se détournent du numérique comme le Canard Enchaîné.
Certains titres mettent en leur cœur des reportages déconnectés des temporalités de l'actualité (XXI, Le Tigre, Six mois) ou misent sur la photographie (Polka) en espérant ainsi redonner du sens à l’information.


La théorie de l'information de Claude Shannon
Attention aux confusions, la théorie de l'information est une théorie mathématique permettant de prévoir la quantité d'information contenu dans un texte (via l'observation de la redondance des mots)

La presse sous les coups du pouvoir : Les écoutes au Canard enchaîné

EXERCICE : 
1. Faites un résumé personnel de l'histoire du Canard Enchaîné depuis sa création.
2. Je vous invite à écouter la série de France Culture consacrée à Claude Angeli, le patron du Canard Enchaîné de 1971 à 2012 et à synthétiser en les expliquant l'ensemble des moments de frictions entre la rédaction du Canard Enchaîné et les pouvoirs politiques en place (de Pompidou à François Mitterrand)
https://www.franceculture.fr/emissions/series/claude-angeli-le-canard-et-la-plume

ÉTUDE DE CAS SECONDE (SECONDE PARTIE) EAU

ÉTUDE DE CAS SECONDE (SECONDE PARTIE)

Deuxième partie de notre étude de cas sur le Lot-et-Garonne. 

L'eau en Lot-et-Garonne : une ressource et un risque

https://www.communes.com/images/orig/aquitaine/lot-et-garonne/fumel_47500/fumel_211876.jpg 
Le Lot à Fumel (été 2013)


https://images.sudouest.fr/2019/12/16/5df73c3866a4bde70179ab6a/widescreen/1000x500/des-images-impressionnante.jpg
Inondations de la Garonne à Agen (décembre 2019)

En utilisant les ressources suivantes (lisez-les et prenez des notes) vous répondrez aux questions placées en fin de paragraphes: 

Document 1.
https://www.sudouest.fr/2019/12/15/lot-et-garonne-les-inondations-en-images-6959332-3603.php

Document 2.
https://www.ouest-france.fr/nouvelle-aquitaine/lot-et-garonne/lot-et-garonne-des-communes-privees-d-eau-pendant-plusieurs-jours-l-agglomeration-d-agen-pointe-du-6756971

Document 3.
https://charliehebdo.fr/2020/03/ecologie/lot-et-garonne-un-lac-illegal-creuse-par-le-lobby-agricole/

Document 4.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/lot-et-garonne/agen/lot-garonne-du-tritium-eau-potable-faut-il-s-inquieter-1701766.html

Document 5. 
https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/lot-et-garonne/agen/lot-garonne-du-tritium-eau-potable-faut-il-s-inquieter-1701766.html

QUESTIONS:
1. Présentez les documents (Nature, Auteur, Date, Intérêt ou argument).
Ici vous me dites d'où viennent les documents et ce qu'ils vont s'en doute vous donner comme informations : déjà qui les a écrit? d'où viennent-ils (journal, radio, oeuvre de fiction ou autres)? Quel ton est employé?
2. Classez les documents.
Je vous aide un peu: Nous travaillons sur les ressources et les risques. Ici, la question, c'est l'accès à l'eau. Et il est intéressant de constater que l'eau est à la fois une ressource, et en même temps, un risque. 
Du coup, vous devez ici classez les documents entre ceux qui considèrent l'eau sous son aspect "ressource" et ceux qui présentent l'eau sous l'angle d'un "risque".  Faites un tableau à deux colonnes par exemple pour les séparer.
3. Tirez le bilan de la question 2. Présentez ce que vous avez extrait et compris des documents. Quels sont les "risques" liés à l'eau (l'eau comme risque, menace) et les problèmes d'accès à l'eau "ressource" (accès à l'eau pour irriguer, éviter la présence de polluant dans l'eau, entretenir le réseau de l'eau potable de consommation humaine). 
Ici n'oubliez pas de présenter les acteurs, qui a besoin d'eau et pourquoi? Qui amène l'eau à qui et comment? Et les problèmes d'accès et les risques sont-ils les mêmes l'été ou l'hiver? Quel temporalité a la question de l'eau?  
4. Rédigez une petite synthèse. 
Vous produisez ici un paragraphe argumenté pour synthétiser toutes les informations vues.  

Cours Terminale L Gouverner la France depuis 1946 (Partie II)



II - La Ve République : un régime présidentielle

  1. Une nouvelle constitution voulue par le Général De Gaulle
La constitution de la cinquième république est établie par référendum en 
septembre 1958 pour remplacer la constitution de 1946. 80 % des votants s’y 
prononcent favorablement. 
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 < Une affiche de promotion du "Oui" à la constitution, signée Lefor Openo, 1958.

1. Présentez l'image (nature, auteur, date, idée et argument).
2. Cette affiche est-elle favorable ou défavorable à la nouvelle constitution de 1958?
3. Vous avez (grâce à plusieurs objets et vêtements présents) identifié au cours de la première question le personnage. Quelle double allégorie est ici présentée via cette figure féminine? 
4. Du coup quelle analogie est ici faite? 
5. Et finalement derrière cette représentation romantique et virginale, que propose-t-on aux Français?

Si le préambule de la constitution de 1946 (et donc la Déclarations des Droits de l’Homme 
et du Citoyen de 1789 qui y était intégrée) sont conservés, la forme des institutions 
change radicalement

Pour son portrait officiel le général de Gaulle décide 
de poser dans la bibliothèque de l’Élysée, la main reposant sur un volume contenant la 
constitution de la cinquième république et en dessous, une histoire de la Légion d’Honneur. 
Il porte un spencer rehaussé de ses épaulettes de général. Il ne porte pas l’habit 
traditionnel des présidents de la République et pour la première fois la photographie,
 prise par Jean-Marie Marcel en 1958.

1. Présentez le document (N,A,D,I,A).
2. Pourquoi choisir d'utiliser la couleur?
3. Quelle raison d'après vous dans ce choix inédit de costume (un élégant spencer de soirée rehaussé de galons de général associé aux insignes de grand-croix de la Légion d’Honneur)? 
4. Le cadre de la photographie est inédit, pourquoi avoir choisi cet endroit et ces livres? 
5. Quel autre président de la République avait posé ainsi, la main appuyée sur des livres? 
6. Quelles idées et valeurs défend ainsi De Gaulle? 
7. Quel autre portrait célèbre est ici rappelé?

Le Président élu pour sept ans, puis pour cinq ans depuis 2000, est la clef de voûte 
du système. D’abord élu au suffrage indirect, il est, à partir de 1962 élu par le 
peuple français. Il veille au respect de la Constitution, dispose de droit de grâce,
 commande les armées, signe les traités. Il peut s'adresser directement au peuple
 par référendum et a le droit de dissoudre l'Assemblée nationale.
L'article 16 lui donne temporairement le droit d'user de pouvoirs exceptionnels en cas
 de menace pesant sur la sécurité de l'Etat. Le poids du président est encore renforcé
 en 1962, quand de Gaulle fait adopter par référendum l'élection de celui-ci au suffrage
 universel. Auparavant, il était élu par un collège de grands électeurs. Au total on parle
 d'un régime semi-présidentiel.
En premier lieu, les prérogatives du Parlement (le pouvoir législatif) sont 
drastiquement limitées. Le président devient le centre du nouveau régime. 
Il peut dissoudre l’Assemblée Nationale. Il est le chef incontesté de l’Armée et peut l
’engager sur simple décision personnelle, sans convoquer les députés et sans vote 
de leur part. Il nomme les ministres par décret et le premier ministre est responsable 
devant lui. 

La composition des chambres est revues. Si les membres de l’Assemblée nationale 
(les députés) sont élus pour cinq ans par les citoyens français, les sénateurs, 
quant à eux, sont élus au suffrage indirect (le Sénat est le représentant des 
collectivités de métropole et d'outre-mer, et des Français établis hors de France).  
En cas de désaccord entre les deux chambres l’Assemblée Nationale à la 
prééminence. Les députés ont le dernier mot. Elle peut désavouer le Sénat.  
Le bicamérisme en France est donc favorable à la la chambre basse, l’Assemblée 
Nationale. Dans la Constitution du 5 fructidor an III (celle du Directoire) de 1795, 
les deux assemblées élues : le Conseil des Anciens et le Conseil des Cinq-Cents 
voit s’affirmer la proéminence du Conseil des anciens. Le rapporteur du projet de 
cette constitution François-Antoine de Boissy d'Anglas déclarait à l’époque vouloir 
empêcher la dictature d’une assemblée sur l’ensemble de l’État, prenant en exemple 
les excès de la Convention. Il déclare en 1795 : « Je m’arrêterai peu de temps à 
retracer les dangers inséparables de l’existence d’une seule assemblée, j’ai pour 
moi votre propre histoire et le sentiment de vos consciences. [...] Il faut opposer 
une digue puissante à l’impétuosité du corps législatif, cette digue, c’est la division 
des deux Assemblées. »

Le Sénat, constituant la “chambre haute” du système législatif français est 
en retrait, les 348 sénateurs sont élus au suffrage universel indirect par environ 
162 000 grands électeurs (des élus de cette circonscription : députés et sénateurs, 
conseillers régionaux, conseillers départementaux, conseillers municipaux, élus, 
eux à leur poste au suffrage universel). Le nombre de sénateurs élus par chaque 
circonscription est déterminé par la population de la circonscription. On compte 
par exemple : 1 sénateur pour la Lozère, 5 dans le Bas-Rhin et 12 à Paris. Si 
chaque sénateur est élu pour 6 ans, le renouvellement des sénateurs est effectué 
aujourd’hui par tranche de 178 et 170 sièges (2 tranches) depuis 2008. En 1958, 
les élus du Sénat étaient renouvelés par tiers tous les 3 ans. Les sénateurs 
sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours dans les circonscriptions 
désignant 1 ou 2 sénateurs ou au scrutin de liste à la représentation proportionnelle 
dans les circonscriptions qui doivent désigner 3 sénateurs ou plus.

Dans la constitution de la Ve République, les députés peuvent renverser le 
gouvernement en votant une motion de censure, mais celle doit être votée à la 
majorité des élus, il faut donc réunir le vote de plus de 50% des députés élus.

Le gouvernement peut mettre fin au débat parlementaire et imposer certains 
textes de loi sans discussion de l’ensemble des amendements (article 49-3 
de la constitution). Il peut également recourir au besoin au référendum. 

Le pouvoir exécutif (Gouvernement et Présidence) est donc renforcé.  
 Le Premier ministre (chef du gouvernement) est nommé par le président de la 
république (chef de l'Etat).
  1. La république gaullienne

Dans Histoire politique de la Ve République paru chez Armand-Colin en 2008), 
l’historien Mathias Bernard, historien, s’interroge sur les base de la 
“République gaullienne” (1958-1969) c’est son expression.

Quels sont les fondements du régime sous De Gaulle? 
En premier lieu il s’applique à résoudre la crise algérienne. S’il se dit favorable le 
5 juin 1958 à “L’Algérie française”, face au refus de “paix des braves” du FLN et face
 à la création d’un gouvernement provisoire de la République Algérienne il accepte 
l’idée d’indépendance. Le 8 janvier les Français de métropole se prononcent 
favorablement à l’autodétermination en Algérie. Suite au vote du 8 janvier les 
troubles se renforcent en Algérie, le 11 février 1961 est fondée l’OAS (Organisation 
Armée Secrète) la conciliation entre FLN et colons est impossibles. 
Le 1er juillet 1962, 99% des votants se prononcent, en Algérie, favorablement à 
l’indépendance (le vote faisait suite au accords d’Évian du 18 mars 1962). 
Dès le lendemain le général De Gaulle reconnaît l’indépendance de l’Algérie.

Le président de la République devient rapidement le centre du pouvoir. En avril 1962, 
le général De Gaulle nomme un premier ministre qui n’est pas député : Georges 
Pompidou. C’est un désaveux pour l’Assemblée Nationale. 
À la suite de l’attentat du Petit-Clamart, le général De Gaulle fait réviser la constitution
en faveur de l’élection au suffrage universel du président de la République. Les députés 
lui répondent par une motion de censure contre Georges Pompidou, votée par eux. 
En réponse, De Gaulle maintient Pompidou à son poste et dissout l’Assemblée 
Nationale et fait valider par référendum sa modification constitutionnelle. Les Français 
votent oui à l’élection du président au suffrage universel et en novembre 1962 le vote 
gaulliste est majoritaire aux législatives. Le général De Gaulle s’est imposé face 
aux députés. 

Le général de Gaulle n’hésite pas à mobiliser l’article 16 de la Constitution, qui 
déclare : “Lorsque les institutions de la République, l'indépendance de la Nation, 
l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux 
sont menacés d'une manière grave et immédiate et que le fonctionnement 
régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de 
la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après 
consultation officielle du Premier ministre, des Présidents des Assemblées 
ainsi que du Conseil constitutionnel.”
“Il en informe la Nation par un message.” L’état d’exception ne peut durer plus 
de 30 jours.  
Pour René Capitant, juriste et compagnon de la Libération, compagnon de De Gaulle, 
l'article 16 constitue la « constitutionnalisation de l'appel du 18 juin 1940 ».

Le général de De Gaulle réforme le Franc, stabilise le change et le budget de l’État. 
Le pays devient indépendant militairement des États-Unis. Les bases militaires 
américaines sont fermées. Le 13 avril 1960 la première bombe atomique française 
explose. En mars 1966, De Gaulle retire la France du commandement intégré de 
l’OTAN. En 1960 De Gaulle reçoit Nikita Kroutchev en pleine guerre froide. En 1963 
il refuse l’entrée de l’Angleterre dans la CEE car pour lui, “l’Angleterre est le cheval de 
Troie des Américains”. En 1964 le gouvernement français reconnaît la République 
Populaire de Chine. 

Après une première partie d’union sacrée pour la paix en Algérie et une forme de 
sidération politique, l’opposition se reconstitue. En 1963, les agriculteurs manifestent 
pour protester contre la chute des prix agricoles, les mineurs également. 
Ils obtiennent satisfaction. En 1965 François Mitterrand s’impose comme 
“candidat unique de la gauche”. Le jeune Jean Lecanuet (MRP) met en ballottage 
De Gaulle aux élections de 1965. Le général est apparu comme un président en 
décalage avec les jeunes. 

Une barricade en mai 1968.

La rupture est consommée en 1968. À partir de mars, grèves, occupations de foyers 
étudiants et d’usines se multiplient en France. À partir du 3 mai la Sorbonne est occupée 
(jusqu’au 15 juin 1968). Des barricades sont dressées dans le quartier latin dans la nuit 
du 3 mai au 4. Jets de pierre et émeutes opposent étudiants et CRS. Le 13 mai, 
syndicats ouvrier et étudiants défilent, plus de 10 millions de personnes sont dans la rue. 
Le 27 mai sont signés les accords de Grenelle : les salaires (particulièrement des 
fonctionnaires et des ouvriers) sont revus à la hausse. 

La rupture semble totale et pourtant en juin, les élections consacrent les candidats 
gaullistes. De Gaulle conserve le pouvoir. Il semble inébranlable quand en 1969, 
suite un la victoire du non lors d’un référendum sur la décentralisation il décide de 
démissionner. 
Il meurt le 9 novembre 1970. Il est enterré à Colombey les deux églises 
(en Haute-Marne, région Grand-Est).

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Le mémorial de Gaulle à Colombey
1. Comparez les constitutions de la IVe République et de la Ve République (après 1962). Dans quelle mesure les pouvoirs du président sont-ils considérablement renforcés avec la nouvelle constitution? 
2. En quoi ce pouvoir demeure-t-il néanmoins démocratique?
3. Quels évènements montrent que le pouvoir gaulliste s'affaiblit après 1963?
4. Faites une présentation synthétique de la crise ouvrière et étudiante de 1968. 
Quelles en sont aujourd'hui les avatars, les héritages, parfois contestés, 
dans la France contemporaine?