LA SECONDE GUERRE MONDIALE - UNE GUERRE D’ANNIHILATION?
1/ Les origines de la Seconde Guerre Mondiale : révisionnisme des pays vaincus lors de la Première Guerre Mondiale et convergence de conflits régionaux d'annexion.
Le gouvernement italien qui s'était engagé aux côtés de l'Entente en 1915 n'a pas obtenu satisfaction lors de l'armistice de 1918. Benito Mussolini a prit acte de l'échec de d'Annunzio à Fiume et tourne l'expansionnisme italien vers l'Afrique. En 1935 l'Italie, qui a colonisé l'Érythrée à partir de 1869 se lance dans la conquête de l’Éthiopie. En Asie, le Japon qui occupe entièrement la Corée depuis 1905 se lance dans la conquête du Nord de la Chine à partir de 1937.
En Europe encore, l'Allemagne nazi se lance dans une politique de conquête des territoires peuplés de minorités ou à majorité germanophones et ou d'ethnies germaniques.
Pour mener à bien ce projet la conscription est réintroduite le 16 mars 1935, en violation ouverte du Traité de Versailles les effectifs de l'armée allemande sont augmentés à plus de 500 000 hommes.
Hitler dénonce le traité Versailles mais aussi les traités ayant aménagé celui-ci. Ainsi, contrairement aux dispositions du Traité de Locarno de 1925, par lequel le gouvernement allemand reconnaissait à la fois l'inviolabilité de ses frontières Ouest (avec la France le Luxembourg, la Hollande et la Belgique) et la démilitarisation de la Rhénanie, Hitler dénonce le traité et 7 mars 1936, ordonne à l'armée allemande (renommée Wehrmacht) d'entrer en Rhénanie démilitarisée. Cette décision d'Hitler est fermement condamnée par la Grande-Bretagne et la France, mais aucune des deux puissances n'intervint.
Le 12 mars 1938, c'est l'Anschluss, où, recevant le soutien enthousiaste de la plus grande partie de la population l'armée allemande entre en Autriche, après cette incursion de la Wehrmacht, le pays est incorporée à l'Allemagne le jour suivant.Du 29 au
1. Présentez le document.
2. Interprétez-le. Quel est le message de ce document?
2. La guerre : le déroulé des opérations
A / Consolidation des alliances (1937-1939)
Le 19 janvier 1937, le gouvernement de l'Empire du Japon avait dénoncé le traité naval de Washington qui limitait la taille et l'armement de sa marine. L'Italie et l'Allemagne s'étaient lancées dans une remilitarisation effrénée. Le 6 novembre 1937 Mussolini signe le pacte anti-Komintern. Le régent de Hongrie Miklós Horthy signe à son tour le et l'Espagne de Franco le .
Carte postale célébrant l'alliance du Japon, de l'Allemagne et de l'Italie (vers 1939).
B/ 1939-1942 : Une expansion de l'Axe qui semble inexorable
Les prémices
Avril 1939 : l'armée italienne envahit l'Albanie qui devient territoire italien.
22 mai1939 :
Signature à Berlin du Pacte d'acier, l'Allemagne et l'Italie sont désormais alliées dans l'idée d'une guerre offensive.
23 août 1939 : après l'échec des négociations entre les représentants de l'Angleterre, de la France et de l'URSS, Von Ribentropp et Molotov, les ministres des affaires étrangères du Reich et de l'URSS signé à Moscou un pacte de non-agression, le Pacte germano-soviétique, d'une durée de dix ans. Un protocole secret additionnel trace les zones d’influence soviétique et allemande en Europe de l’Est actant le partage de la Pologne en cas de guerre.
Le 31 août 1939 est déclenchée l'Opération Himmler, un simulacre d'opération polonaise de prise de contrôle de la tour hertzienne de Gliwice, près de la frontière polonaise, prétexte à l'invasion de la Pologne dont l'ordre d'invasion a déjà été signé par Adolf Hitler.
Guerre à l'Est et guerre à l'Ouest:
Le 1er septembre la Wehrmacht franchit la frontière polonaise. Malgré des épisodes de défense flamboyants, comme la résistance de la garnison de Varsovie, dont témoignera le colonel polonais Stanislas Ordon, la Pologne est vaincue en 36 jours. Les gouvernements de France et d'Angleterre, malgré leur déclarations de guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939 et la mobilisation générale, n'ont pas bougé (mise à part une offensive sur la Sarre très réduite, et qui reflux en octobre 1939). Les appels au secours du gouvernement polonais sont restés sans effet.
Les mots de Wiston Churchill prononcés au retour de la délégation de Munich : "Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre" sont alors vérifiés.
L'hiver se passe sur le Rhin sans combats autres que quelques escarmouches sur mer, c'est la "Drôle de guerre". Par contre, en Scandinavie, l'URSS attaque la Finlande, c'est la "guerre d'hiver" (30 novembre 1939-13 mars 1940) soviéto-finlandaise. La guerre est marquée par la résistance des troupes finlandaises, qui luttent parfois 1 contre 200. Les pertes de la bataille de Suomussalmi où 23 000 soldats soviétiques sont tués pour 800 combattants finlandais morts en témoigne.
Prenant conscience de la faiblesse soviétique, mais aussi de l'indécision des Alliés de l'Ouest qui mettent énormément de temps à réagir (la majorité du matériel envoyé par la France arrive en Finlande après la fin de la guerre) Hitler décide l'invasion du Danemark et de la Norvège par l'Allemagne, le c'est l'opération Weserübung. Norvège et Danemark sont rapidement occupé, malgré l'opération "Narvik" menée par la France et l'Angleterre en Norvège et des combats de résistance qui se poursuivent jusqu'en juin 1940. Le gouvernement norvégien se déporta alors à Londres où la famille royale avait fui et en premier lieu le roi Haakon VII de Norvège. Le nazi occupe la Norvège avec l'appui d'un parti fasciste norvégien (le "Rassemblement national" ou "Nasjonal Samling") dirigé par Vidkun Quisling.
Le 10 mai 1939 le haut-commandement de la Wehrmacht redéploie ses troupes vers l'Ouest. Dès le 10 mai la technique allemande de blitzkrieg est engagée contre les lignes françaises. Celles-ci sont très vite rompues et le pays envahi. La Belgique tombe rapidement après l'action des parachutistes de la Wehrmacht les Fallschirmjäger.
Le 13 mai 1940 Winston Churchill déclare à la Chambre des communes du Royaume-Uni : « Je n'ai rien d'autre à offrir que du sang, du travail, des larmes et de la sueur. » Les troupes britanniques ont envahi l’Islande le 10 mai pour sécuriser l'Atlantique Nord.
Hitler pose avec les membres du 'Sturmabteilung Koch'.
En quelques semaines, du 10 mai au 20 juin 1940 les armées françaises et britanniques sont vaincues. Quelles sont les causes de la défaite franco-britannique du printemps 1940?
L'ensemble constitué par l'armée française et l'armée anglaise additionné est plus faible numériquement que l'armée allemande. Par ailleurs, les forces de la Wehrmacht ont su mettre en place lors de la campagne de Pologne une technique de combat rapide basée sur des mouvements de troupes motorisées contre laquelle l'armée de française de la "Drôle de guerre" peine à réagir efficacement. Le haut commandement français compte encore sur un front statique et organisé comme en 1918. Les régiments français, mêmes ceux d'élite comme les spahis s'appuient encore largement sur la force motrice du cheval. L'armée française de 1939 ressemble encore largement à l'armée française de 1918. Et si un armement moderne (comme le char Renault 1935 (R35)) existe, cet armement est cantonné à un rôle de soutien d'infanterie qui empêche toute initiative et rapide contre-attaque.
Un R35 dans un musée israélien
On peut néanmoins noter quelques épisodes glorieux comme la mise en échec de l’armée
italienne sur le front des Alpes en juin 1940. Certaines troupes aguerries ont également donné du fil à retordre à
l’armée allemande. À Stonne dans les Ardennes, du 15 au 27 mai, les
Français enfoncent le flanc de l’offensive allemande
après la percée de Sedan. Le village de Stonne sera pris et repris au moins 17
fois par les Allemands et par les Français, mais ceci ne peuvent exploiter leur succès dans une armée qui s'effondre. Lors de la bataille de Stonne, on dénombre près de 26 500 pertes (dont 3 000 tués), côté allemand pour 7 500 Français hors de combat, dont près de 1 000 tués.
L'armée française au prix de sacrifice important retarde dans le Nord, comme à Bouchain, lors de la bataille de l’Escaut les troupes allemandes. Les fantassins du 45e régiment
d’infanterie stoppent entre le 21 et le 26 mai la progression de la
Wehrmacht vers le Nord. Dans Lille, six divisions d’infanterie de
la 1re armée retardent jusqu’au 1er juin l'entrée des Allemands dans la ville, favorisant ainsi l'embarquement des troupes anglo-françaises de Dunkerque. Célèbre également, la résistance des spahis à La Horgne le 15 mai 1940 ou les
fameux cadets de Saumur sur la Loire du 18 au 20 juin 1940.
Un spahi de la 3e brigade de spahi (réunissant du régiment de spahis algériens et marocains) pendant la "drôle de guerre", dans les Ardennes. Face aux deux obusiers lourds, aux dizaines de panzers III, panzers IV et à l'infanterie motorisée allemande, les spahis français ne disposent que d'un canon de 37mm modèle 1916 et deux petits canons anti-chars, pourtant, ils tiennent le village toute la journée du 15 mai. Selon la légende, les derniers éléments de la 3e brigade auraient chargés les chars allemands à cheval.
Le carré militaire du cimetière de la Horgne où reposent au milieu de leurs spahis les deux chefs de corps de la 3eBS les colonels Emmanuel Burnol et Émile Geoffroy.
Après le "coup de faucille" du Maréchal Guderian, le gros des troupes françaises et britanniques est isolé dans le Nord de la France. La poche de Dunkerque tombe le 4 juin mais 350 000 soldats (majoritairement britanniques) ont pu gagner l'Angleterre.
Le 20 juin les Allemands sont à Brest, le 24 à Bordeaux. Lyon a été atteint le 20.
Le 22 juin, le maréchal Pértain, qui appelait à l'arrêt des combats depuis le 17 juin signe l'armistice.
Le bilan de la campagne de France est terrible : 70 000 soldats français sont tués, 300 000 blessés, et 1 800 000 sont prisonniers. Par ailleurs, l'exode massif des civils face à l'avancée allemande a jeté 6 000 000 de français, hommes, femmes et enfants sur les route. Le pays s'est effondré.
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