PREMIERE HISTOIRE - LA MONARCHIE DE JUILLET, LA SECONDE RÉPUBLIQUE, LE SECOND EMPIRE ET LA TROISIEME REPUBLIQUE

I - 1830-1848 : La monarchie de juillet

 

Charles X ayant été renversé par la révolution des « Trois Glorieuses » des 27, 28 et 29 juillet 1830 c'est son cousin, Louis-Philippe, le Duc d'Orléans, qui est appelé sur le trône par les députés libéraux, avec le soutien des émeutiers. 

Louis-Philippe "Roi des Français" de 1830 à 1848

 

Le nouveau souverain est un libéral, influencé par la monarchie anglaise il renonce à la cérémonie du sacré qui symbolisait la monarchie de droit divin française, il renonce également à la monarchie absolue, il installe en France une véritable monarchie parlementaire dominée par la classe bourgeoise : grands financiers, grands industriels. Les élite de la restauration : émigrés, clercs, perdent en influence.

 

Le gouvernement français soutient l'indépendance de la Belgique proclamé en 1831.  

 

Pour assurer son pouvoir la nouvelle monarchie pratique une politique de relance : inauguration de grands chantiers routiers, ferroviaires. Le roi multiplie les gestes d’apaisement : il supprime les fleurs de lys de son carrosse, du sceau du régime, et des demeures royales. Les cendres de Napoléon Ier (morts en 1821) sont inhumés aux Invalides. Le Panthéon est de nouveau consacré au culte des grands hommes.

 

Néanmoins le nouveau régime reste un régime bâtard. Le roi participe au conseil des ministres ainsi que son fils ainé, Ferdinand-Philippe, très libéral et qui n'a pas été élu, ce qui choque les députés. Par ailleurs avec la reprise économique l'agitation reprend. Ainsi les canuts, les salariés des manufactures lyonnaises se révoltent pour de meilleurs salaires en 1831 et 1832. Les émeutes sont écrasées dans le sang. Des femmes, des vieillards et des enfants sont massacrés. 

 

Les conditions de vie des ouvriers sont terribles. Dans les mines et les manufactures les accidents sont nombreux, la sécurité est quasi-absente et les enfants travaillent parfois dès l'âge de 4 ans. Le salaire est donné à la journée, ne garantissant aucune stabilité. Or loi Guizot de 1833 sur l'instruction primaire et sur sa circulaire qui l'accompagne envoyée aux préfets et aux recteurs en juillet 1833 a favorisé l'organisation d'école d'instruction publique et de cours du soir. Les Français s'instruisent, et s'éduque par la presse. Les clubs républicains se développent, appelant à l'établissement du suffrage universel. Or le roi reste sourd à la contestation. Le roi a nommé après Adolphe Thiers, le libéral, un ministre plus réactionnaire François Guizot (acteur des lois sur l'instruction il se révèle une fois premier ministre assez conservateur). Les réformes de Guizot accentue les écarts de classes. Les riches s'enrichissent et les pauvres, s'appauvrissent en partie de fait des mauvaises récoltes de la la fin du règne. L'agitation est combattue par le régime, les manifestations étant interdites, la contestation prend la forme de "banquets républicains". L'interdiction de l'un d'entre-eux en février 1848 débouche sur une nouvelle Révolution. 

 

 

Caricature du roi par Honoré Daumier. 

L’industrialisation (introduisant de nouveaux procédés d'impression rapides et bon marché comme les rotatives et la lithographie) et le développement de l'instruction (qui apporte de nouveaux lecteurs) favorisent le développement d'une presse de masse au cours de la Monarchie de Juillet. Les journalistes, comme Adolphe Thiers dont la popularité naît dans la presse, sont des personnages en vue que Balzac mettra en scène dans ses romans. 

 

EXERCICES : Qui était Honoré Daumier? Retrouvez les journaux dans lesquels il publiait ses dessins. Qui caricaturait-il et pourquoi? 

II - 1848 : Une troisième révolution pour l'Égalité

 

Alphonse de Lamartine refuse le drapeau rouge (février 1848)

 

Barricades (juin 1848) rue du Faubourg-du-temple

En 1847 les récoltes ont été mauvaises. L'économie est en berne alors que plusieurs milliers de parisiens vivent de l'industrie du textile et du bâtiment, quasi à l'arrêt. Par ailleurs le régime de la monarchie de juillet est aux abois, suite au refus d'instaurer le suffrage universel ou "vote universel" mais aussi suite aux affaires de corruption qui ont éclaboussé le régime (comme l'affaire Teste-Cubières). En signe de protestation les "banquets républicains" se multiplient durant le mois de janvier 1848. Le 19 février, l'annulation d'un banquet républicain provoque de vives manifestations. Militants républicains et étudiants qui protestaient contre la suspension des cours de Jules Michelet (historien très populaire) se rejoignent et manifestent ensemble. Un seul mot d'ordre semble animer la foule l'exigence de la démission du gouvernement de François Guizot qui est obtenu le 23 février 1848. Mais le massacre nocturne du boulevard des Capucines la nuit suivante relance l'insurrection, le 24, un gouvernement républicain est proclamé. Le 25, Louis-Philippe abdique.

La France devient une République pour la deuxième fois. 

 

Gravure datant de 1848. Sous le dessin, dans une version populaire est inscrit : "Avec ça (le suffrage universel), plus besoin de toi!" 

1. Présentez le document. 

2. Quel est le message de la gravure?

3. Citez d'autres grandes réformes ou décisions de la Deuxième République. 

III - La nouvelle république créée donne dans un premier temps des gages aux classes populaires

 
Le 25 février 1848, le suffrage universel masculin qui avait fédéré les révolutionnaires est adopté. La peine de mort pour mobiles politiques est abolie ce qui a pour effet d'empêcher toute nouvelle Terreur. Le 27 avril l'esclavage est aboli dans les colonies françaises. Une partie des révolutionnaires souhaitent que le gouvernement français participe à soutenir les insurrections polonaises, italiennes, autrichiennes et prussiennes contre les souverains d'Europe. C'est le Printemps des peuples. Mais le nouveau gouvernement républicain reste timide sur le sujet comme Alphonse de Lamartine ou Alexandre-Auguste Ledru-Rolin, qui prônent la mesure en terme de solidarité révolutionnaire internationale. Ainsi contrairement aux conventionnelles de 1792 les révolutionnaires de 1848 se refusent à porter la révolution hors des frontières françaises. 

Pour faire suite aux demandes populaires sont créés des ateliers nationaux, dont le but est de garantir un emploi aux ouvriers chômeurs. Mais ces ateliers coûtent cher et sont perçus par les parlementaires de droites comme des foyers insurrectionnels. D'ailleurs les socialistes Louis-Auguste Blanqui, Armand Barbès ou l'anarchiste Pierre-Joseph Proudhon sont écartés des ministères. 

En juin, le gouvernement, de plus en plus opposé aux idées socialistes émergentes ferme les ateliers nationaux. Une nouvelle insurrection éclate mais elle réprimée dans le sang par le gouvernement du général Louis Eugène Cavaignac.

Les "journées de juin" ont effrayé les élites rurales et provinciales. Le mythe des "partageux" voulant l'égalité des fortunes et les rumeurs d'un retour de la Montagne au gouvernement a poussé en avant lors des élections de le parti de l'Ordre (des "légitimistes" soutiens d'un retour de la monarchie Bourbon) et des bonapartistes (les soutiens du neveu de Napoléon Ier, Louis-Napoléon Bonaparte). Les républicains modérés, effrayés par un possible retour de la monarchie absolue soutiennent aux élections des 10 et 11 décembre 1848 les candidats du futur Napoléon III. Dès le coup d'état du 2 décembre 1851 l'opposition est muselée, entre autre par les proscriptions. Le 2 décembre 1852 l'Empire est proclamé. 

L'empereur et ses regalias représentés par Franz Walter Winterhalter. Derrière lui, on devine, dans l'ombre, le trône de Napoléon Ier, son oncle.

 

Mais une fois au pouvoir, Louis-Napoléon établit un régime autoritaire qui n'oublia pas complètement les classes laborieuses. Ainsi son coup d'état du 2 décembre 1851 rétablit paradoxalement le suffrage universel qui avait été réduit par les derniers gouvernements de la Deuxième République et instaure le plébiscite en France. Les acquis des lois Guizot et Falloux sur l'enseignement sont conservés. Le Second Empire participe également à favoriser l'implantation des prtaiques démocratiques : chaque mairie devient un lieu de vote, les suffrages "au chef lieu de canton" sont abandonnés, le scrutin à deux tours est généralisé. La loi du 25 mai 1864, aussi appelée « loi Émile Ollivier », reconnait pour la première fois le droit de grève en France. 

 
En 1866 des soupes populaires sont organisées pour les pauvres alors que se mettent en place les premiers systèmes de retraites et qu'une loi fonde une caisse d’assurance décès et une caisse d’assurance contre les accidents du travail. 

 

Le train personnel de l'Empereur, qui croit au rôle central des chemins de fer pour niveler les inégalités territoriales des différentes régions de France.

Économiquement le Second Empire est un temps intense de développement économique. Les mines, la sidérurgie et le tissage industriel se développent. Les campagnes s'enrichissent également grâce au développement des premiers engrais (salpêtre et boues d'égouts) et des transports. Il devient plus aisé de vendre ses productions en ville grâce au développement des chemins de fer et d'un réseau routier de qualité.

 

En 1854 le chantier du Paris Haussmannien est lancé avec la construction d’égouts modernes à Paris.  

L'opéra Garnier à Paris, un monument construit sous le Second Empire.

 

La préfecture de police de Paris est construite entre 1863 et 1867.

 

 

Les halles de Paris (au Châtelet) sont construites sous le Second Empire 

 

Le chantiers des abattoirs de la Villette démarre en 1855 

Un immeuble haussmannien

On pourrait encore citer la fontaine Saint-Michel, le théâtre de la ville et celui du Châtelet, la majorité des ponts et des parcs de Paris, les boulevards magistraux qui découpent Paris... Jusqu'au dessin des immeubles dits "haussmanniens" la capitale est profondément remaniée.