Les régimes totalitaires : des régimes dictatoriaux niant les libertés et les Principes démocratiques
I - Des régimes liberticides
En Italie, suite aux lois fascistissimes établies entre 1925 et 1926, la monarchie parlementaire italienne devient une dictature totalitaire.
Par exemple, le 31 décembre 1925, la loi sur la presse entre en vigueur. Cette loi oblige les journaux à déclarer un responsable accrédité par le préfet, donc par le gouvernement italiens. Tous les journaux non autorisés par les préfets sont ainsi considérés comme illégaux.
La 31 mai 1926 est votée une loi donnant la possibilité au pouvoir exécutif d'établir des lois, le parlement n'a donc plus le monopole de la création des lois.
La loi du 3 avril 1926 interdit quant à elle le droit de grève et établit que seuls les syndicats "légalement reconnus" (c'est-à-dire les syndicats fascistes) peuvent créer des conventions collectives. Seuls les syndicats fascistes peuvent exister légalement désormais.
Enfin, en 1928 les lois électorales sont révisées, seule une liste nationale unique de 400 candidats choisis dans le Grand Conseil du fascisme et soumis aux électeurs en bloc est proposée aux électeurs. Les élections libres disparaissent en Italie, au profit de plébiscites
contrôlés par le pouvoir.
En Allemagne, suite à l'incendie du Reichstag (dans la nuit du 27 au 28 février 1933), Adolf Hitler fait adopter par le président Hindenburg le « décret pour la protection du peuple allemand » ou Reichstagsbrandverordnung qui supprime toutes les libertés individuelles garanties par la Constitution de la République de Weimar.
Également, Paul Von Hindenburg légalise par décret la Schutzhaft ou « détention de protection » qui permet d'arrêter et d'emprisonner sans aucun contrôle ni limite de temps un suspect.
L'opposition est bâillonnée. Entre janvier et août 1933 plusieurs centaines de milliers d'opposants quittent le pays.
En URSS, seul le parti communiste est reconnu comme parti politique. Le système politique s'appuie là encore sur un régime politique à parti unique. Les libertés publiques sont restreintes.
Les arts, comme la danse ou la peinture, sont contrôlés. Le parti communistes impose la doctrine du "réalisme socialiste". L'art doit être figuratif et accessible de compréhension à tous.
Les courants de l'Avant-garde soviétique comme le suprématisme de Kazimir Malevich ou le constructivisme d'Alexandre Rodtchenko sont dénoncés par le pouvoir stalinien comme bourgeois.
« Le réalisme socialiste, étant la méthode fondamentale de la littérature et de la critique littéraire soviétiques, exige de l'artiste une représentation véridique, historiquement concrète de la réalité dans son développement révolutionnaire. D'autre part, la véracité et le caractère historiquement concret de la représentation artistique du réel doivent se combiner à la tâche de la transformation et de l'éducation idéologiques des travailleurs dans l'esprit du socialisme. »
Définition du réalisme socialiste extraite des statuts de l'Union des écrivains soviétiques, 1934
II - La traque des opposants
Les autres partis nés de la révolution de février 1917, comme les socialistes, ont été éliminés par les bolcheviks à la faveur de la Révolution d'octobre 1917 puis de la Guerre civile russe (1917-1921). Seul le parti communiste d'URSS est autorisé, son but, réaliser la "dictature du prolétariat" (le gouvernement des classes populaires, autrement dit les ouvriers, les petits employés et les paysans, au profit d'elles-mêmes). Le gouvernement soviétique s'appuie sur une police politique (la Tchéka, qui prend ensuite le nom de Guépéou en 1922, puis devient le NKVD en 1934 et enfin le KGB de 1945 à 1991).
En 1937 et 1938, c'est la Grande Terreur en URSS. Les opposants à Staline ou supposés opposants à Staline sont condamnés lors de procès publics spectaculaires où les procédures sont établis à charge. Les grandes purges touchent l'élite soviétique née de la Révolution de 1917 comme Christian Rakowski, diplomate, compagnon de Lénine et ami de Trotski pendant et après la Révolution de 1917, Nikolaï Boukharine et Alexeï Rykov, opposants à Staline car favorable à la NEP et à une politique moins radicale. Un tiers des officiers de l'Armée rouge sont exécutés, ce qui aura de graves conséquences sur la défense soviétique suite à l'attaque allemande de 1941.
Les procès de Moscou marquent le début de purges massives. La phase la plus violente de la répression se tient entre 1937 et 1938. Les grandes purges, en deux ans, auraient fait alors plus de deux millions de victimes, dont 725 000 exécutions. L'ordre opérationnel no 00447, du 31 juillet 1937, qui ordonne de réprimer les « éléments anti soviétiques et socialement dangereux », marque le début des purges à grande échelle. Iejov, le chef du NKVD, y ordonne à la police secrète de fusiller un quota minimal de 75 950 personnes et d'en envoyer 193 000 au Goulag.
Près d'un million de personnes sont exécutées par des pelotons et bien plus sont envoyées dans des prisons ou des camps du Goulag où beaucoup n'y survivent pas.
Les estimations du nombre de victimes varient beaucoup. Les responsables du KGB affirmeront , via les archives, que pendant ces années de Grandes Purges, il n'y eut pas plus d'un million d'arrestations. Le tableau des exécutions ramène le nombre des condamnations à mort pour ces années-là à 681 692 dans un ensemble d'environ 800 000 (799 455 exactement) entre 1921 et 1953.
Prisonniers du Goulag travaillant au chantier d'une voie ferrée, années 1930
En Allemagne, entre le vendredi 29 juin et le lundi 2 juillet 1934, et plus spécifiquement pendant la première nuit, du 29 au 30 juin 1934, les dirigeants du parti nazi (en particulier Adolf Hitler, Herman Göring et Heinrich Himmler) font assassiner par des membres de la SS, les membres les plus influents de la SA dont Ernst Röhm (dirigeant de la SA).
III - L'interventionnisme économique
Si sous la direction de Lénine, au sortir de la Guerre civile russe, la situation économique et sociale de l'URSS s'était redressé. Lénine s'était appuyé sur une politique économique semi-libérale, la "NEP" favorable à la croissance. Mais à partir de 1928, Staline, qui s'impose à la tête du gouvernement soviétique après la mort de Lénine en 1924, est hostile à la NEP. En 1928 et 1929 il met fin à la NEP et met en place une politique radicalement marxiste de collectivisation des terres et de planification industrielle.
Cet interventionnisme extrême, obtenu par la nationalisation totale de de l'économie est inédite parmi les totalitarismes. En Italie, comme en Allemagne, l'état refuse d'empiéter sur la propriété privée et c'est uniquement par des politiques indirectes (hausse des tarifs douaniers, politique d'autarcie partielle et politique de relance, crédits) que l'état intervient dans le champ économique.
Staline lance à partir de 1929 deux politiques radicales de planification :
- la collectivisation des terres,
- l'industrialisation du pays à marche forcée.
Le premier plan quinquennal, mettant au centre l'augmentation de la production d'acier et l'électrification du pays.
Mais menée d'une main de fer, sans prise en compte des situations locales et des besoins de la population et en même temps que la Grande Terreur, la modernisation du pays s'accompagne de nombreuses morts, et démarre en URSS un phénomène de mal développement qui sera inhérent au pays.
IV - L'Antisémitisme nazi
Les lois de Nuremberg sont adoptés par le Reichstag à l'initiative d'Adolf Hitler, lors d'une session du parlement tenue à Nuremberg, à l'occasion du septième congrès annuel du Parti nazi, le 15 septembre 1935. C'est principaux :
La Reichsflaggengesetz (loi sur le drapeau du Reich) ;
La Reichsbürgergesetz (loi sur la citoyenneté du Reich) ;
La Gesetz zum Schutze des deutschen Blutes und der deutschen Ehre (loi sur la protection du sang allemand et de l'honneur allemand).
En interdisant les mariages mixtes, en interdisant aux Juifs de devenir fonctionnaires, en interdisant aux Juifs d'exercer comme avocats ou médecins. Les lois de Nuremberg excluent les Juifs de la société allemande. En les catégorisant comme des sous-hommes, en les excluant de la société, les lois de Nuremberg préparent la voie des violences contre les Juifs.
Du 9 au 10 novembre 1938, c'est la Nuit de Cristal, les SS, SA et les forces de police détruisent et encouragent le pillage des magasins juifs d'Allemagne.
Sur tout le territoire du Reich, près de deux cents synagogues et lieux de culte juifs furent détruits, 7 500 commerces et entreprises gérés par des Juifs furent saccagés et une centaine de Juifs furent assassinés, des milliers de Juifs furent blessés et près de 30 000 furent déportés en camp de concentration : au total, le pogrom et les déportations qui le suivirent causèrent la mort de 2 000 à 2 500 personnes.
Événement majeur de la vague antisémite qui submergea l'Allemagne dès l'arrivée des nazis au pouvoir en janvier 1933, la « nuit de Cristal » fait partie des événements initiateurs de la Shoah.
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