Les enjeux contemporains de l’environnement et leur construction historique HGGSP Terminales 2022-2023




 Manuel de révision : 

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Manuel Ellipses HGGSP


Les enjeux contemporains de l’environnement et leur construction historique.


Accroche : 


En 2021, le chercheur en sciences de l’environnement à l’Institute for Social Futures at Lancaster University (Angleterre) Lan Mike Berners-Lee publie un ouvrage à fort retentissement énonçant une série de constats mais aussi des solutions apportées par le chercheur pour lutter contre le réchauffement climatique : There Is No Planet B : A Handbook for the Make Or Break Years.


Le slogan “there is no planet B” sera repris dans le monde entier, entre autres par la militante écologiste Greta Thunberg. 


Définitions ( réflexion sur les termes du sujet ) : 


Ce slogan dit bien ce qu’il veut dire, l’humanité n’aura pas de planète de rechange. Si un frein n’est pas mis par les sociétés humaines à l’exploitation et à la dégradation de leur environnement commun, autrement dit ici, le monde physique qui entoure les hommes, pour reprendre un concept religieux le “Création”, les conditions de vie de nos sociétés risquent d’être compromises dans le futur : irrémédiablement. 


Les grands enjeux contemporains, c’est-à-dire les questions importantes qui agitent les penseurs, les décideurs et les citoyens, aujourd’hui, dans le monde, au sujet de l’environnement, de la gestion et de la protection de la Nature, ce sont les menaces qui pèsent sur lui. Mais ces menaces sont d’abord humaines, anthropiques. Ce qui nous amène à nous poser la question de l’histoire de l’anthropisation de l’environnement et des menaces nés de cette anthropisation et qui le menacent aujourd’hui.  


Autrement formulé : quelles ont été les étapes de l'anthropisation du monde et quelles menaces pèsent sur l’environnement aujourd’hui ? 


Au brouillon on note tout ce que le thème de l’environnement nous évoque : menaces (inondations, feux de forêt, avalanches, les animaux dangereux, les maladies, volcanisme, tsunamis, glissement de terrain, tremblement de terre, chute de météorite) exploitation, pollutions, réchauffement climatique, destruction du patrimoine naturel (déforestation), limite des ressources (pénuries : eau; pétrole, charbon, la question du partage des ressources, partage du partage des richesses), montée des eaux-fonte des glaces, acidification des océans, fontes du pergélisol, espèces disparues, incendies.


Le paradoxe né de notre réflexion c’est : le passage d’un environnement menaçant la vie des hommes et l’exploitation des ressources (1) à des humains exploitant tellement l’environnement que celui-ci s’en trouve menacé (2). 


PROBLÉMATIQUE : Comment, dans le cadre d’une réflexion géohistorique, l’environnement, qui entoure les sociétés humaines, est devenu, du cadre menaçant et du lieu d’exploitation de ressources qu’il était pour ces sociétés, un espace menacé, sur lequel les humains, posent un regard inquiet ?


DES LIENS ENTRE HUMAINS ET ENVIRONNEMENT CONSTRUITS PAR LE BINÔME EXPLOITATION / MENACE


Perspective historique : Les humains de la préhistoire ancienne (le paléolithique moyen et supérieur européen, Le Paléolithique moyen (environ de – 300000 à – 40000) et supérieur, systématisation et complexification des outils en pierre taillée, grotte de Lascaux, transition vers le mésolithique en - 10 000 ans) percevait leur environnement via le cadre mental d’un binôme dominant exploitation / menace (Jean-Loïc Le Quellec, 2022, La Caverne originelle: Art, mythes et premières humanités, collection Sciences sociales du vivant, Paris, éditions, La Découverte, ouvrage dans lequel J-L Le Quellec rappelle que l’homme préhistorique est d’abord un chasseur, mais aussi un individu dont la vie est fragile, anxieux, dont l’art même rend compte des difficultés quotidiennes, les figures peintes dans l’art pariétal montre du gibiers, peut-être pour provoquer la régénération des populations de gibiers, et des prédateurs, peut-être pour se prémunir de leur morsure). 


Tout change au néolithique (en Europe, autour de entre 5800 et 2500 ans avant notre ère environ), les humains deviennent sédentaires, défrichent massivement les forêts, cultivent, et élèvent des animaux. Notre binôme est bouleversé. L’empreinte humaine devient plus forte, les dangers, particulièrement les espèces menaçantes sont repoussées hors des espaces de vie. Demeurent des menaces naturelles (inondations, hivers rudes). 


Plus les sciences et les techniques se développent dans les empires antiques puis les états modernes et plus les menaces environnementales sont jugulées, dominées. On peut citer l’exemple dans l’Empire romain des aménagements de digues, créés le long du Rhin par l’Empire romain, au premier siècle après J.-C. (Source : L'implantation romaine dans le delta rhénan au Ier siècle de notre ère : transformation du paysage deltaïque par Mélissa S.-MORIN, université de Laval, 2014). 


Les trois révolutions industrielles (foyer : l’Angleterre du XVIIIème siècle) sont marquées par l’exploitation de nouvelles énergies : les énergies fossiles, le charbon de terre, puis le pétrole, et dans une moindre mesure, l’uranium, avec l’apparition de la production d’électricité d’origine nucléaire. 


PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT ET CRISE CONTEMPORAINE


L’ordonnance  des  Eaux  et  Forêts de  1669, dans le royaume de France, montre néanmoins que, dans le contexte d’affirmation du pouvoir absolutiste et centralisme fort, cherche à concilier exploitation et  préservation du milieu forestier, alors que celui-ci, sous la pression des déboisements, a tendance à reculer.


Mais, aujourd’hui, la surexploitation de ces ressources entraîne une généralisation de tension, de conflits et d’externalités négatives : pollutions, réchauffement climatique, conflits d’usage et de partage, inégalités d’accès, et épuisement des ressources. Autre problème, les humains, via la technique, sont aptes à provoquer des événements environnementaux dangereux comme des tremblements de terre (Le Teil en 2020 en Ardèche) ou des glissements de terrain (glissement de terrain à Joshimath en Inde en 2023). Nous pouvons également citer le sixième continent de plastique (découvert en 1997, il est localisé dans le Pacifique, 3,4 millions de km2, 110 fois la taille de la Belgique). Par ailleurs, le rythme de régénération des ressources naturelles renouvelables (comme les populations de poissons des océans, par exemple) n’est pas respecté.


Source : Cellule investigation de Radio France, Quand l'homme provoque des tremblements de terre, par Benoît Collombat, 

Publié le vendredi 14 février 2020 à 17h15 sur le site de France Culture. 


Pour aller plus loin : 

(Sur les tremblements de terre provoqués sans doute par les activités humaines en France)

https://www.radiofrance.fr/franceculture/quand-l-homme-provoque-des-tremblements-de-terre-3892409


Sur les glissements de terrain intervenus dans la ville himalayenne de Joshimath en Inde (Uttarakhand). Source : Le Monde, janvier 2023. Cette ville de 20 000 habitants située sur une pente, à près de 1 900 mètres d’altitude dans l’Uttarakhand, au cœur de l’Himalaya indien, menace de s’effondrer, en raison d’un affaissement de terrain. Au total, 678 maisons et hôtels présentent déjà d’énormes fissures qui s’agrandissent chaque jour, les routes sont fendues comme après un tremblement de terre. Toutes les activités de construction autour de la ville ont été arrêtées. Les résidents ont commencé à être évacués. Un temple s’est effondré vendredi 6 janvier 2023. Les causes, le gouvernement indien, conduit par le nationaliste hindou Narendra Modi, s’est engagé dans un développement effréné des infrastructures pour favoriser le tourisme religieux. Il a fait construire, malgré l’avis des experts, sur des terrains instables, des routes, des barrages, des bâtiments, des tunnels, pour accueillir l’énorme flux de pèlerins et de touristes. Les habitants avaient pourtant alerté les autorités depuis plusieurs mois sur l’apparition de fissures et le ruissellement d’une eau boueuse. Mais l’ensemble de leurs avertissements sont restés sans réponse.


Un responsable de la gestion des catastrophes de l’Uttarakhand a invoqué comme origine des fissures un système de drainage défectueux, qui aurait entraîné des infiltrations d’eau sous les maisons et conduit à leur enfoncement. Mais les habitants et les écologistes mettent en cause les énormes travaux entrepris pour la construction d’un barrage hydroélectrique (Tapovan-Vishnugad), sur la rivière Dhauliganga, qui nécessite de creuser, à l’explosif, un tunnel de 12 kilomètres dans la montagne sous Joshimath coupables selon eux de provoquer des glissements de terrain voire des tremblements de terre, dans cette zone montagneuse sismiquement forte. Les experts indépendants soulignent également le rôle de l’aménagement d’une autoroute (Char dham), lancée en 2016 et destinée à relier les divers lieux de pèlerinage hindous et faciliter l’acheminement des soldats vers la frontière chinoise. L’ensemble des travaux d’aménagement affaiblit la stabilité des sols, mais également sont pointés de possibles tremblements de terres anthropiques. 


LE CHANGEMENT CLIMATIQUE : APPROCHE GÉOHISTORIQUE


Le climat est fluctuant sur la planète depuis des millions d’années. Ainsi, au Crétacé, il y a plus de 65 millions d’années, les calottes glaciaires étaient absentes de la planète. Le Moyen Âge et l'époque moderne sont marqués par des épisodes de fluctuations climatiques particuliers : le petit optimum climatique médiéval et le nouvel âge glaciaire. Le premier épisode se situe autour de l’an mil et définit une période de climat particulièrement chaud sur les régions de l’Atlantique Nord entre le Xe et le XIVe siècle alors que le second désigne une période de refroidissement climatique entre le  XIVe  et  le  XIXe  siècle en Europe. Ces  deux  grandes  périodes  ne changent toutefois pas fondamentalement le caractère relativement tempéré des climats européens et ont été elles-mêmes traversées par d’importantes fluctuations.   Néanmoins, le nouvel âge glaciaire a entraîné les premières crises de subsistances et les premières formes de migrations climatiques. Ainsi, des paysans d’Islande qui migrent vers le Sud durant le Moyen-Âge. En effet, à partir de 1220, les luttes internes connues sous le nom d'âge des Sturlungar mettent fin à l'État libre d’Islande et place l'île sous la couronne norvégienne. L'Islande conserve cependant son autonomie. Mais dans les siècles qui suivirent, l'Islande est devenue l'un des pays les plus pauvres d'Europe. Le sol infertile, les éruptions volcaniques, la déforestation et le climat impitoyable rendirent la vie dure dans une société où la subsistance dépendait presque entièrement de l'agriculture. Dans cette société affaiblie, la peste noire fait des ravages. En 1402-1404 et de nouveau en 1494-1495, la première épidémie tue 50 % à 60 % de la population et la deuxième de 30 % à 50 %. 


Les disettes voire les crises frumentaires entraînent parfois des agitations sociales et politiques (jacqueries du Moyen Âge par exemple). C’est lors d’un ces épisodes qu’ont éclaté les révolutions européennes (Glorieuse Révolution de 1688 en Angleterre, Révolution française et révolutions du XIXe siècle).


LE  CLIMAT,  ENJEU  DES  RELATIONS  INTERNATIONALES


Les questions environnementales sont devenues des sujets de préoccupations politiques et médiatiques majeures, quand on pourrait les croire éloignées des questions géopolitiques traditionnelles. Les mouvements radicaux ou de masse comme le mouvement  Extinction  Rébellion,  Sea Shepherd et la Marche  pour  le Climat montre que l’environnement  est  donc également  le  théâtre  d’un  rapport  de  forces politiques. La création des premiers mouvements écologistes : l'ONG WWF (World Wide Fund for Nature) en 1961 ; l'ONG Greenpeace en 1971, fondée par un groupe de 14 militants pacifistes et écologistes. En France, le premier ministère de l'Environnement est créé en 1971. La première candidature à l'élection présidentielle française d'un écologiste, l'agronome René Dumont (1904-2001) en 1974. Il obtient un résultat faible (1,32 %) mais ses idées vont progresser dans la société (abandon de l'automobile, désurbanisation, limitation des naissances, etc.). La première victoire de l'écologie politique : en Allemagne, le parti écologiste « Die Grünen » entre au Parlement en 1983. Les premiers films d'anticipation qui ont pour thème la destruction de la planète par l'être humain : Soleil vert de Richard Fleischer, en 1973, met en scène un monde situé en 2022 et marqué par la surpopulation, la pollution, la canicule et l'euthanasie volontaire. Ce film remporte un grand succès.


La géopolitique actuelle interroge donc les jeux d’acteurs qui se nouent autour des politiques environnementales, afin de limiter les impacts négatifs de l’activité humaine. La sonnette d'alarme est tirée une première fois avec le rapport du Club de Rome, « The limits to growth », dit rapport Meadows, en 1972. À partir de 5 paramètres, il met en garde contre l'épuisement des ressources si l'être humain ne change pas son modèle économique.


Le rapport de l'ONU, dit rapport Brundtland, « Notre avenir à tous », en 1987, permet l'institutionnalisation du terme de « développement durable » qui prône une croissance économique soucieuse à la fois d'équité sociale et de respect de l'environnement.

Les scientifiques mandatés par l’ONU dans le cadre du GIEC depuis 1988 observent un réchauffement climatique depuis l’industrialisation et une accélération de celui-ci depuis les années 1970. 


Les spécialistes du climat attirent sur de multiples conséquences déjà visibles localement : disparition d’espèces et de milieux, épisodes de fortes chaleurs, moyennes annuelles de température de plus en plus forte. Le changement climatique global entraîne une multiplication des risques pour les sociétés humaines, accentuant  les conflits d’usage et ayant des conséquences géopolitiques majeures. On prévoit ainsi 140 millions de réfugiés climatiques en 2050 - auront des conséquences majeures sur les ressources, dans un contexte de pénurie et d’épuisement des ressources. 


Malgré quelques travaux précurseurs (autour, en France, par exemple, de la réduction du journal “La gueule ouverte”), la prise de conscience du réchauffement climatique par la communauté internationale apparaît dans  les  années 1970 - 1980 et s’inscrit dans un contexte général de réflexion sur les risques environnementaux générés par  le modèle de croissance économique choisi par les sociétés industrielles. Le sommet de la Terre de Rio en 1992 est un premier tournant : des États s’engagent  plus concrètement sur une nouvelle forme de gouvernance, la Conférence des Parties (COP). Le protocole de Kyoto en 1997 puis la COP 21 de Paris en 2015 sont d’autres étapes-clefs qui mettent le changement climatique anthropique au cœur des  relations internationales. Les Agendas 21 déclinent localement les objectifs des COP 21 et permettent des réalisations locales. Les collectivités locales semblent  avoir  une  marge  de  manœuvre  plus  importante en termes d’environnement. Mais les positions climatosceptiques de certains États comme les États-Unis de Donald Trump ou le Brésil de Jair Bolsonaro, pourtant importants pollueurs, freinent la mise en place d’une gouvernance globale en matière de protection de l’environnement.


LA NATURE ET L’ART


L’esthétisme romantique : un nouveau rapport artistique à la Nature, à l’environnement qui apparaît alors que les humains prennent conscience, avec les prémices de la révolution industrielle, qu'ils modifient, au moins à l’échelle régionale, leur environnement.


Le romantisme apparaît en Allemagne et en Angleterre à la fin du XVIIIème siècle, en réaction au classicisme et au siècle des Lumières dominé par la France. C’est à partir de contributions de nombreux philosophes allemands (incluant Hegel, Schopenhauer, Nietzsche et bien d’autres) avec des interprétations souvent contradictoires que l’esthétique romantique est d’abord apparue. 

Le Romantisme proclame le triomphe du moi et l’expression exacerbée des sentiments ainsi que la glorification du passé et de la nature. C’est en réaction à la révolution industrielle, à l’aristocratie des normes sociales et politiques de l’époque des Lumières, à l’influence de la méthode scientifique et de tous les composants de la modernité que le romantisme se développe.

La nature, violente et sauvage, est exaltée : comme une image de la liberté.

Des écrivains comme Goethe, une partie de l'œuvre de Jean-Jacques Rousseau (Les rêveries du promeneur solitaire), les peintres anglais John Martin ou William Turner et John Constable annoncent dans leurs créations la mise en avant d’une nature libre voire déchaînée.

John Martin - La Destruction de Pompéi et d’Herculanum, 1822. Huile sur toile.Tate gallery.


John Constable, Wivenhoe Park, Essex, 1816, Huile sur toile, National Gallery of Art, Washington D. C, Etats-Unis.


PLANS POSSIBLES : 


I) De la Préhistoire à l'époque moderne : l'environnement entre exploitation et menace. 


a) L’environnement comme menace (tremblement de terre de Lisbonne, 1755).

b) Un lieu d’exploitation indispensable (mines de silex préhistoriques aux trappeurs du XVIIIe siècle au Canada). 

c) Des sociétés régulées par la Nature (les épisodes climatiques glaciaires du paléolithique, épidémies comme la peste noire en Europe (1347-1352)) en équilibre avec elle ?



II) A partir du XIXe siècle, l’environnement, un espace menacé et un lieu de surexploitation.


a) La Révolution industrielle, un point de bascule (car passage à l’exploitation de ressources fossiles non renouvelables). L’homme impose son temps, ses techniques. 

b) Un environnement menacé (pollutions, réchauffement climatique). 


III) Une difficile réunion entre l’exploitation et la protection.


a) Les entreprises et le green shaming. 

b) L’écologie politique. 

c) Les climato-sceptiques. 




I) Un espace à conquérir, à exploiter, mais également, un espace producteur (de la Préhistoire aux sociétés modernes)

  1. L’environnement : le lieu de la survie des hommes du paléolithique.

  2. Un bouleversement l’exploitation de l’environnement par l’homme au néolithique.

  3. Les grands cataclysmes environnementaux : une menace pour les sociétés anciennes.


II) Le romantisme et la révolution industrielle (XVIIIème siècle) 


  1. Jean-Jacques Rousseau et les romantiques, un nouveau regard sur l’environnement.

  2. La révolution industrielle, un bouleversement en matière d’exploitation de l’environnement. 

  3. L’émergence de l’écologie.


III) L’ère de l'anthropocène : l’Homme menace pour son environnement.


  1. La menace des polluants d’origine humaine.

  2. Le danger du réchauffement climatique.

  3. Des mobilisations encore éparses et désunies.

STMG - SECONDE GUERRE MONDIALE (PART 2)

 2. GUERRE A L’EST.


A - Barbarossa.


Le 22 juin 1941 débute l'opération Barbarossa. La guerre est portée à l'Est par Hitler, contre l'URSS de Staline. Comme annoncé par Hitler en mars, cette guerre doit être "une guerre d'anéantissement". Elle est en germe chez les dirigeants du Troisième Reich depuis la guerre d’hiver (1939-1940) où l’Armée rouge, l’immense armée de l’URSS, a été incapable d’écraser l’armée et les volontaires finlandais. 


Quelques photographies allemandes de l'opération Barbarossa. 

22 juin 1941 : l'opération Barbarossa | RFI SAVOIRSOperation Barbarossa

https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2017/06/ivanograd42s.jpg

Ce dernier cliché, pris à Ivangorod en Ukraine, sans doute à l'été 1941, immortalise l’exécution de civils juifs. La photographie a été interceptée par la résistance polonaise dans un transport de courrier de soldats allemands. Elle témoigne des crimes de guerre commis par la Wehrmacht, et des exécutions sommaires systématiques pratiquées par les Einsatzgruppen dans le but d'exterminer les juifs d'Europe de l'Est. Dans le "Plan général pour l'Est", ou "plan de colonisation de l'Est", Hitler et Himmler (le chef de la SS) entérinent l'idée que la colonisation de l'Europe de l'Est doit se faire en s'appuyant sur une politique de massacres des populations locales jugées inintégrables dans l'Europe nazi future (juifs, tziganes, handicapés ou homosexuels) et non par leurs déplacements. L’idée est de massacrer les communautés juives rurales d’Ukraine et de Biélorussie pour établir sur leurs terres des colons aryens. L’opération Barbarossa marque le début des massacres de civils de grande ampleur réalisés par les troupes de la SS et en partie aussi de la Wehrmacht.


QUESTIONS SUR DOCUMENT : 

  1. Présentez la photographie. Dans quel contexte cette photographie a-t-elle été produite et comment a-t-elle été interceptée, par qui ?

  2. Pourquoi la scène représentée est-elle caractéristique d’un crime de guerre ? 

  3. Quel a pu être l’usage de cette photographie pendant (par la résistance polonaise), mais aussi, après la guerre ? 


Le 19 septembre 1941 la capitale de l'Ukraine, Kiev, tombe aux mains des Allemands. La ville est en ruine. Le 2 octobre la Wehrmacht démarre son offensive sur Moscou. Dès novembre les températures chutent à -20 degrés pour -37 degrés en décembre. L'armée allemande est considérablement freinée par le froid. Ses troupes ne sont pas assez bien équipées pour supporter l'hiver russe, néanmoins elles sont à 23 kilomètres du Kremlin le 2 décembre 1942. Le 5 décembre, l'offensive est stoppée par Adolf hitler pour la durée de l'hiver. Les Allemands croient alors les Soviétiques incapables de mener une offensive alors qu'ils les pensent épuisés et que les températures atteignent selon certains témoins les -50 degrés. Pourtant, ayant été informés de la neutralité japonaise à leur égard, Staline ordonne d'envoyer à Moscou les régiments sibériens destinés à prévenir une offensive japonais. Dès le 5 décembre, les régiments sibériens menés par le général Joukov contre-attaquent. Les Allemands sont obligés de reculer de plusieurs centaines de kilomètres. Moscou, la capitale de l’URSS est sauvée. 



https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/1e/Soviet_soldiers_with_PTRD-41_defending_Moscow.jpg

Soldats sibériens dans les environs de Moscou, hiver 1941-1942. 


Dans le Pacifique le 7 décembre 1941, après l'attaque de la base américaine de Pearl Harbor dans l’archipel d’Hawaï, la guerre change de visage. D'européenne, la guerre devient mondiale avec l’entrée en guerre des États-Unis d’Amérique. Tous les continents sont désormais en guerre. 


B - Offensive japonaise et contre-attaque américaine. 


En effet, le 7 décembre 1941, l'aviation japonaise mène un raid meurtrier contre la base militaire de Pearl Harbor, base située sur l’atoll d'Hawaï, un état américain situé au cœur du Pacifique. L'attaque est la plus violente que le territoire américain ait jamais connue et elle s'est faite sans déclaration de guerre du Japon. 2500 soldats américains sont tués pour moins d'une centaine de Japonais. 

 

https://information.tv5monde.com/sites/info.tv5monde.com/files/styles/large/public/assets/images/ppp.JPG?itok=Fa1KJrJf


Dans le même temps, les troupes japonaises envahissent les colonies britanniques d'Asie du Sud-Est : la Malaisie en décembre, puis Singapour en février 1942, en mai 1942 les Philippines sont évacuées par les troupes américano-anglaises. L’Australie est à portée d’une attaque amphibie japonaise.


Le 15 mai 1942 l'offensive allemande perce en Crimée, dans le Sud de l'URSS. L'armée allemande avance vers Stalingrad, l'avancée vers Moscou devient secondaire. 


C’est finalement en Libye que les troupes de l’Axe marquent un temps d’arrêt et un premier reflux. En effet, l'Afrika Korps qui avançait vers l'Est est finalement freinée fin mai à Bir-Hakeim par des troupes de la France libre du 27 mai au 11 juin 1942. C’est le début de l’arrêt des troupes allemandes. 


Partout en Europe la résistance s'organise. Avec l'appui de réseaux de résistance locaux l'armée anglaise mène des opérations de déstabilisation et de renseignement.


Deuxièmement, le 4 juin 1942 démarre la bataille de Midway. L'avancée japonaise est stoppée par cette bataille navale qui voit l'armée japonaise perdre ses meilleurs pilotes et 4 porte-avions, un croiseur-lourd, deux cuirassiers, 8 destroyers et plus de deux cent avions. 


https://www.journaldujapon.com/wp-content/uploads/2020/06/La-guerre-du-Pacifique.jpg



En Égypte,  l'avancée de l'Afrika Korps du "renard du désert" (le surnom d'Erwin Rommel) est stoppée. Le 8 novembre 1942, l'opération Torch et le 9 novembre l'opération Brown ouvrent par ailleurs un nouveau front en Afrique par des débarquements conjoints en Algérie et au Maroc. Les colonies françaises, à l'exception de la Tunisie, occupée par l'Axe, sont désormais aux mains des Alliés.

En réaction au débarquement d'Afrique du Nord, les Allemands ont envahi la zone libre du Sud de la France (11 novembre 1942), ils se déploient en Tunisie (9 novembre 1942).


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En URSS, les troupes allemandes sont entrées dans la ville de Stalingrad le 11 juillet 1942. La résistance soviétique, acharnée, empêche la prise de la ville par les soldats d’Hitler. Dès novembre 1942, les Allemands tiennent la ville mais se retrouvent encerclés par deux contre-offensives soviétiques. Le 2 février 1943, les dernières troupes allemandes, décimées et affaiblies, dirigées par le maréchal Friedrich Paulus se rendent aux troupes soviétiques. L’armée allemande est stoppée dans son avancée sur tous les fronts. 


QUESTION : 

Quels éléments marquent les premiers échecs allemands ? Où ? Et à quelles dates ? 

Pourquoi peut-on dire que le début de l’année 1943 constitue le tournant de la guerre ? 


Géographie Première stmg CHAPITRE 1 - UN MONDE DE PLUS EN PLUS URBANISÉ

 

Géographie Première stmg DABAN


CHAPITRE 1 - UN MONDE DE PLUS EN PLUS URBANISÉ 

 

A - Etude de cas : New-York, ville globale.


Problématique : Pourquoi la ville de New-York peut-elle être considérée comme une ville globale?


Document 1: La skyline de New-York le jour


https://images.icanvas.com/2d/TEO86.jpg 


Document 2: 

Définition d'une ville globale donnée par l'économiste et géographe Saskia Sassen : 

"Une ville globale est une ville inclue dans le processus mondial de la mondialisation, en d'autres termes, une ville globale est une ville qui exerce des fonctions stratégiques à l'échelle mondiale plurielles, variées, un lieux central qui organise des flux et s'inscrit dans des réseaux d'échelle globale. Une ville globale est un pôle de commandement, un centre de décision dans la mondialisation."


Document 3: 

Témoignage de Lydia Lunch écrivaine et new-yorkaise : 

"New-York est une ville de dingues, il y a de tout à New-York. On peut y croiser les types les plus intelligents, les plus acérés, comme les plus déglingués. 

En plus, riches et pauvres viennent de partout ici. 

Si les blancs représentent 40% de la population, la ville compte 3 millions de personnes d'origine italienne, on est pas très WASP (pour White Anglo-Saxon Protestant) à New-York.  2 millions de noirs, à Harlem et dans le Bronx et ailleurs et 2 millions de juifs, pas mal à Manhattan et dans le Queens. 

On est la plus grande ville juive du monde ! 

Des Sri Lankais, des chinois, des Indiens, y a des gens de partout, vraiment.

On se marche un peu dessus mais que voulez-vous? C'est excitant, c'est la Grosse Pomme!" 


Document 4 :

D'après la municipalité de New-York, la population new-yorkaise en 2018 est de 8 200 000 habitants, l'agglomération de New-York compte 22 000 000 d'habitants. La densité moyenne à New-York est de 10 000 habitants au km2. La densité à Manhattan atteint quant à elle 25 000 habitants/km2 quand elle est de seulement 10 000 habitants/km2 à San Francisco en Californie. 

Pour permettre une meilleure circulation des flux de personnes, les voitures privées sont très réglementées, les New-Yorkais privilégient le métro, le taxi, et le bus. 


Document 5 :


New York, capitale économique et culturelle des Etats-Unis

New - York la nuit. 


Document 6 : 

"La capitale officieuse des Etats-Unis semble avoir concentré sur son territoire la totalité des pouvoirs : économique avec Wall Street, sa bourse et les sièges sociaux de grandes entreprises qui l'entourent comme : Standard & Poor's, Goldman Sachs (banques), DC comics, Marvel, Warner (divertissement), Pfizer (pharmaceutique), politique à travers l’ONU, et culturel avec de grands musées et de célèbres galeries d'Art (MoMA, fondation Guggenheim, Metropolitan museum).  New York, ville de pouvoirs au pluriel, génère un imaginaire presque aussi puissant que son influence réelle. La capitale officieuse des Etats-Unis semble avoir concentré sur son territoire la totalité des pouvoirs : économique avec Wall Street, politique à travers l’ONU, siège de la gouvernance mondiale, culturel bien sûr pour l’une des villes les plus filmées au monde. Les gratte-ciel de la skyline incarnent cette puissance. New York est également la ville de tous les paradoxes : symbole de la finance, elle a également été en 2011 l’épicentre de l’un des plus grands mouvements de contestation du capitalisme américain : Occupy Wall Street. Ville foncièrement démocrate, elle a été dirigée pendant près de vingt ans par deux maires républicains, Rudolph Giuliani et Michael Bloomberg avant d’élire en 2014 le démocrate Bill de Blasio.

Mégalopole ouverte, multiculturelle et progressiste, elle est aussi celle des inégalités et la ville du candidat républicain Donald Trump qui prétend incarner le New York Way Of Life dans sa campagne."

Source France Culture 

 

Document 7 :  

https://vimeo.com/29885705

 

QUESTIONS : 

1) Localisez New-York, continent, pays. 


2) Situez la ville sur le territoire américain.

3) Pourquoi New-York constitue-t-elle une mégapole (agglomération de plus de 10 millions d'habitants) ? 

4) Comment cette forte population s'incarne-t-elle dans les mots de Lydia (document 3) ?

5) Pourquoi la ville apparaît-elle dans son témoignage comme une ville métissée et socialement plurielle ? 

6) En quoi New-York s'impose-t-elle comme une ville de commandement dans le processus de mondialisation ?

7) En quoi la chanson Empire State of mind d'Alicia Keys et Jay-Z fait-elle apparaître New-York comme une ville mythique, merveilleuse (particulièrement son refrain) ?

8) Dès lors, en quoi ce type de chanson participe-t-il à renforcer le poids de New-York dans la mondialisation? 


E - New-York : ville de la mondialisation, mais également ville de contrastes


QUESTIONS (Documents + schéma) : 

1) Au bord de quel océan est situé New-York? Sur quelle côte des États-Unis?

2) En vous basant sur les éléments visibles sur le croquis, dites pourquoi New-York constitue une ville de commandement majoritairement économiques, scientifiques et culturels dans la mondialisation ?

3) Quels infrastructures permettent d'ouvrir New-York aux échanges mondialisés et pourquoi?

4) Citez un quartier très favorisé et deux quartiers défavorisés de New-York. Pourquoi cette dichotomie (différence tranchée) est-elle remise en cause aujourd'hui? Par quel processus?

5) Pourquoi, malgré tout, New-York est-elle encore une ville de contrastes ethniques et sociaux? (Utilisez vos connaissances également) 


https://cahiersdhistoire.files.wordpress.com/2013/03/schecc81ma-nyc-ville-mondiale.png?w=640

FTN : firme transnationale.

Gentrification : rénovation urbaine passant par le remplacement de groupes sociaux défavorisés par des groupes sociaux plus favorisés.


Définitions : 


Ville : agglomération de plusieurs milliers d’habitants (au moins 2) et dont les habitants participent à des activités professionnelles variées, diversifiées.


Agglomération urbaine : Ensemble géographique urbain se composant d’une ville proprement dite (le centre) et de sa banlieue ou du territoire densément peuplé situé hors de ses limites mais dans sa zone d’influence proche (sa banlieue et zone périurbaine : aussi appelée périphérie). Une grande agglomération urbaine peut comprendre plusieurs villes ou grandes villes et leur banlieue.


Métropole : dérivé du bas latin metropolis « capitale d'une province », lui-même du grec ancien μητρόπολις / metrópolis, « ville-mère ») une métropole est (en géographie) la ville principale d'une région géographique ou d'un pays, et, à la tête d'une aire urbaine importante, par sa grande population et par ses activités économiques et culturelles de pointe, concentre et exerce des fonctions organisationnelles sur l'ensemble de la région qu'elle domine, voire à l’échelle du globe. Elle n’est pas forcément la capitale politique du pays. Le processus qui fait des métropoles les grands pôles décisionnaires du monde contemporain s’appelle la métropolisation. C’est la métropolisation qui amène la concentration des pouvoirs dans les métropoles.  


CHOISIR UNE VILLE : PRODUIRE UN CROQUIS EQUIVALENT.


STMG Première Activité géographie “Métropolisation”

 STMG Activité géographie “Métropolisation”


Document 1. 



Document 2.


Document 3. 



Document 4. 

https://grandes-ecoles.studyrama.com/espace-prepas/concours/ecrits/hggmc/esh/economie/paris-ville-monde-ou-ville-mondiale-5692.html


QUESTION : A l'aide document, expliquez, en pointant ses points forts et ses faiblesses, en quoi Paris est bien une métropole de rang mondial.