LA SECONDE GUERRE MONDIALE (VERSION TERMINALE 2023-2024)

 La Seconde Guerre mondiale (1939-1945)


1. Introduction


A. Contexte historique : Une guerre née des conséquences de la Première Guerre mondiale


La Première Guerre mondiale a eu un impact considérable sur l'équilibre des puissances en Europe. Les empires centraux (Allemagne, Autriche-Hongrie, Empire ottoman) ont été défaits et ont dû céder de vastes territoires, conduisant à la création de nouveaux États-nations en Europe centrale et orientale. La carte de l'Europe a été redessinée, avec des frontières modifiées et des États nouvellement créés, tels que la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et la Pologne. 


Cette nouvelle organisation politique a souvent été difficile, car elle a conduit à des conflits ethniques et nationaux qui ont souvent conduit à des tensions et à des conflits armés, tels que la guerre des Balkans.


La guerre a également eu des conséquences économiques durables. Les pays européens ont subi des pertes économiques massives pendant la guerre, la dévastation de régions entières, ont entraîné une crise économique prolongée dans les années 1920 et 1930. L'Allemagne a été particulièrement touchée par les réparations de guerre imposées par les puissances victorieuses et par la crise, ce qui a contribué à l'instabilité politique et à la montée du nazisme. La Grande Dépression a exacerbé les problèmes économiques, ce qui a également conduit à l'émergence de mouvements politiques extrémistes dans toute l'Europe.


Enfin, la Première Guerre mondiale a marqué une rupture avec l'ordre politique et social traditionnel de l'Europe. Les empires ont été remplacés par des États-nations, mais la stabilité politique était souvent précaire. Les mouvements nationalistes ont prospéré dans toute l'Europe, tandis que des idéologies extrémistes, telles que le communisme, le fascisme et le nazisme, ont émergé. Le traité de Versailles a créé un sentiment d'injustice chez les Allemands, qui ont nourri des revendications nationalistes et ont été enclins à adhérer à des partis politiques extrémistes. La Première Guerre mondiale a ainsi créé des conditions favorables à la montée des régimes autoritaires et fascistes en Europe.


En somme, la Première Guerre mondiale a eu des conséquences profondes et durables sur l'Europe et le monde. Elle a marqué la fin d'une ère et le début d'une période de conflit et d'instabilité politique. Les conséquences de la guerre ont façonné les événements qui ont conduit à la Seconde Guerre mondiale et ont eu des répercussions sur le monde entier.


B. Les causes directes de la Seconde Guerre mondiale : la montée des fascismes, les expansionnismes japonais, italiens et allemands

 

Nous l’avons vu, le gouvernement italien qui s'était engagé aux côtés de l'Entente (les Alliés) en 1915 n'a pas obtenu satisfaction lors de l'armistice de 1918, l’Italie ne reçoit pas les gains territoriaux attendus. 


Benito Mussolini intègre aux thèses fascistes l’idée d’une expansion du territoire italien très tôt, mais c’est surtout à partir de 1935, avec le lancement de la seconde guerre (dite d'Abyssinie) par le régime fasciste contre l'Ethiopie. En 1935 l'Italie, qui a colonisé l'Érythrée à partir de 1869 se lance en effet dans la conquête de l’Éthiopie, pays indépendant dirigé par le Négus Haïlé Sélassié Ier. 


En Asie, en 1937, le Japon qui occupe entièrement la Corée depuis 1905 se lance dans la conquête du Nord de la Chine. 

 

En Europe, l'Allemagne nazi se lance dans une politique de conquête des territoires peuplés de minorités ou à majorité germanophones et ou d'ethnies germaniques en Europe centrale.


Pour mener à bien ce projet, la conscription est introduite par les Nazis le 16 mars 1935 en violation du Traité de Versailles. Les effectifs de l'armée allemande sont augmentés à plus de 500 000 hommes. Parallèlement, d’immenses crédits sont votés pour reconstituer une armée allemande puissante et mécanisée. 


La kriegsmarine lance la construction de croiseurs de 26 000 tonnes et de sous-marins (c’est le plan Z). 

De nouvelles usines d’armement sont créées pour fabriquer des chars Panzer I. 

La Luftwaffe (armée de l'air) est officiellement recréée à partir du 11 juin 1935. Elle reçoit dans l’année ses premiers Heinkel 111.


Un Heinkel 111 en 1935 sans doute sur un aérodrome allemand. L’avion, un bombardier ultra performant, sera utilisé tout au long du conflit. La légion Condor, en Espagne, utilisera massivement le Heinkel 111. 


De 0,91 millions de Reichsmark en 1933, les dépenses allemandes pour l’armement sont augmentées à 38, 6 millions de Reichsmarks (inflation corrigée) en 1938 ! 


Hitler dénonce le traité de Versailles mais aussi les traités ayant aménagé celui-ci. Ainsi, contrairement aux dispositions du Traité de Locarno de 1925, par lequel le gouvernement allemand reconnaissait à la fois l'inviolabilité de ses frontières Ouest (avec la France le Luxembourg, la Hollande et la Belgique) et la démilitarisation de la Rhénanie, Hitler dénonce le traité et 7 mars 1936 et ordonne à l'armée allemande (renommée Wehrmacht) d'entrer en Rhénanie démilitarisée. 


Cette décision d'Hitler est fermement condamnée par la Grande-Bretagne et la France, mais aucune des deux puissances n'intervient.


Le 12 mars 1938, c'est l'Anschluss. L'armée allemande entre en Autriche. Là encore, Hitler empêche toute expression démocratique. Après un ultimatum lancé au gouvernement autrichien autoritaire de Kurt Schuschnigg, qui refuse l’annexion, le pays est incorporé à l'Allemagne. 


L’Autriche, déstabilisée économiquement et politiquement par des agents allemands depuis 1934 et abandonnée par les Alliés et l’Italie qui s’est associée à l’Allemagne via la signature du traité de l’Axe Rome-Berlin (le 1er novembre 1936), disparaît. 

 

Du 29 au 30 septembre 1938, c'est la conférence de Munich, où les puissances anglaises et françaises acceptent le démembrement de la Tchécoslovaquie : en octobre les Sudètes sont occupés par l'Allemagne, en mars 1939 la Bohême-Moravie est occupée et la République slovaque inféodée. En parallèle, la Pologne et la Hongrie occupent une partie de la Slovaquie.

 

Hitler annexe également le territoire de Memel en mars 1939 après un ultimatum imposé à la Lituanie.  

 

1. Présentez le document.

2. Interprétez-le. Quel est le message de ce document?


C - La consolidation des alliances (1937-1939)


Le 19 janvier 1937, le gouvernement de l'Empire du Japon avait dénoncé le traité naval de Washington qui limitait la taille et l'armement de sa marine et s’était lancé dans une remilitarisation effrénée sur modèle de la remilitarisation allemande. 


Le 1 novembre 1935 Hitler et Mussolini avaient signé le traité d’alliance de l’Axe Rome-Berlin, le 6 novembre 1937 Mussolini et Hitler lance le pacte anti-Komintern opposé à l’URSS. Le régent de Hongrie Miklós Horthy signe à son tour le 25 février 1939 puis l'Espagne de Franco le 27 mars 1939. Les alliés de l’Axe se mettent en place. 


2. LA SECONDE GUERRE MONDIALE : LE DÉROULÉ DES OPÉRATIONS


A - Des combats dès 1936


Le général Francisco Franco, qui lutte pour le pouvoir depuis le 17 juillet 1936 contre le gouvernement républicain élu, est vainqueur le 1er avril 1939 grâce à l'aide de l'Italie et surtout de celle de l’Allemagne d’Hitler. Si la guerre d'Espagne cesse le 1er avril 1939 et si la monarchie est sauvée, c’est via l'instauration d'un régime autoritaire.


Le Reich allemand appuie entre autres l’armée du général Franco grâce à la légion Condor. Cette escadrille envoyée par l’Allemagne est responsable de plusieurs crimes de guerre en Espagne dont le bombardement de la petite ville basque de Guernica le 26 avril 1937. Les démocraties européennes, là encore, n’interviendront pas.


Au mépris de l’attentisme des gouvernements démocrates européens, des individus s’engagent néanmoins pour l’Espagne républicaine. On peut citer André Malraux, qui en tirra un roman, L’Espoir, publié en 1937, ou encore Ernest Hemingway qui publie en 1940, Pour qui sonne le glas. Ces hommes participeront à la formation des Brigades internationales, des collectifs de volontaires étrangers qui lutteront aux côtés des républicains. Malheureusement, leur rôle s’effacent après l’arrivée de l’aide soviétique qui est conditionnée à une soviétisation de l’armée espagnole. Les envoyés du NKVD éliminent alors physiquement les éléments anarchistes et socialistes opposés au stalinisme.  



Carte postale célébrant l'alliance du Japon, de l'Allemagne et de l'Italie (vers 1939).


En Asie, les combats ont commencé dès le 7 juillet 1937 après l’incident du pont Marco Polo, une manipulation militaire japonaise. En novembre, après trois mois de combats intenses, les troupes japonaises occupent la ville de Shanghaï (200 000 soldats chinois et 70 000 soldats japonais y perdent la vie, plusieurs dizaines de milliers de civils chinois y trouvent la mort). 

Troupes japonais débarquant dans les environs de Shanghai en 1937.


B - 1939-1942 : Une expansion de l'Axe qui semble inexorable

 

Avril 1939 : l'armée italienne envahit l'Albanie qui devient territoire italien. 

22 mai 1939 : Signature à Berlin du Pacte d'acier, l'Allemagne et l'Italie sont désormais alliées dans l'idée d'une guerre offensive. 

23 août 1939 : après l'échec des négociations entre les représentants de l'Angleterre, de la France et de l'URSS, Von Ribbentrop et Molotov, les ministres des affaires étrangères du Reich et de l'URSS signé à Moscou un pacte de non-agression, le Pacte germano-soviétique, d'une durée de dix ans. Un protocole secret additionnel trace les zones d’influence soviétique et allemande en Europe de l’Est actant le partage de la Pologne en cas de guerre.


Le 31 août 1939 est déclenchée l'Opération Himmler, un simulacre d'opération polonaise de prise de contrôle de la tour hertzienne de Gliwice, près de la frontière polonaise, prétexte à l'invasion de la Pologne dont l'ordre d'invasion a déjà été signé par Adolf Hitler.


C - Guerre à l'Est et guerre à l'Ouest.


Le 1er septembre la Wehrmacht franchit la frontière polonaise. Malgré des épisodes de défense flamboyants, comme la résistance de la garnison de Varsovie, dont témoignera le colonel polonais Stanislas Ordon dans son livre, publié en France en janvier 1940 Le siège de Varsovie. Journal de guerre d'un combattant, la Pologne est vaincue en 36 jours. 


Les gouvernements de France et d'Angleterre, malgré leurs déclarations de guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939 et la mobilisation générale, n'ont pas lancé d’offensive, mise à part une offensive sur la Sarre très réduite, et qui se replie en octobre 1939 !  


Les appels au secours du gouvernement polonais sont restés sans effet.


Les mots de Winston Churchill prononcés au retour de la délégation de Munich : "Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre" sont alors vérifiés.


L'hiver se passe sur le Rhin sans combats autres que quelques escarmouches sur mer, c'est la "Drôle de guerre".


Par contre, en Scandinavie, l'URSS attaque la Finlande, c'est la "guerre d'hiver" du 30 novembre 1939 au 13 mars 1940 ou guerre soviéto-finlandaise. La guerre est marquée par la résistance des troupes finlandaises, qui luttent parfois 1 contre 200. Les pertes de la bataille de Suomussalmi où 23 000 soldats soviétiques sont tués pour seulement 800 combattants finlandais morts en témoignent ! Le sniper et franc-tireur Simo Häyhä surnommé “la mort blanche” par les soldats soviétiques totalise à lui seul 542 victoires homologuées, deux cent de plus demeurent non homologuées. La campagne est marquée par le courage et l’inventivité des troupes et francs-tireurs finlandais qui inventent par exemple le cocktail Molotov dont le but est de rendre inopérants les chars soviétiques en mettant le feu à leurs moteurs. Cette arme de fortune est nommée en l’honneur du ministre des affaires étrangères de Staline, artisan et partisan de la guerre avec la Finlande. 

 

Prenant conscience de la faiblesse soviétique, mais aussi de l'indécision des Alliés de l'Ouest qui mettent énormément de temps à réagir (la majorité du matériel envoyé par la France arrive en Finlande après la fin de la guerre) Hitler décide l'invasion du Danemark et de la Norvège, le 9 avril 1940, c'est l'opération Weserübung. 


Norvège et Danemark sont rapidement occupés, et cela malgré l'opération Narvik menée par la France et l'Angleterre pour occuper les ports de Norvège et des combats de résistance se poursuivront jusqu'en juin 1940. 


Le gouvernement norvégien se déporta alors à Londres où la famille royale avait fui et en premier lieu le roi Haakon VII de Norvège. Le nazi occupe la Norvège avec l'appui d'un parti fasciste norvégien (le "Rassemblement national" ou "Nasjonal Samling") dirigé par  Vidkun Quisling.


Le 10 mai 1940 le haut-commandement de la Wehrmacht, victorieux à l'Est, redéploie ses troupes vers l'Ouest. Dès le 10 mai, la technique allemande de blitzkrieg est engagée contre les lignes françaises, c’est la campagne de France. Celles-ci sont très vite rompues et le pays envahi. La Belgique tombe rapidement après l'action des parachutistes de la Wehrmacht les Fallschirmjäger.

Le 13 mai 1940 Winston Churchill déclare à la Chambre des communes du Royaume-Uni : « Je n'ai rien d'autre à offrir que du sang, du travail, des larmes et de la sueur. » Les troupes britanniques ont envahi l’Islande le 10 mai 1940 pour sécuriser l'Atlantique Nord.

 

Hitler pose avec les membres du 'Sturmabteilung Koch' en 1940.


En quelques semaines, du 10 mai au 20 juin 1940 les armées françaises et britanniques sont vaincues. Quelles sont les causes de la défaite franco-britannique du printemps 1940?  


L'ensemble constitué par l'armée française et l'armée anglaise additionné est plus faible numériquement que l'armée allemande. Par ailleurs, les forces de la Wehrmacht ont su mettre en place lors de la campagne de Pologne une technique de combat rapide basée sur des mouvements de troupes motorisées contre laquelle l'armée de française de la "Drôle de guerre" peine à réagir efficacement. Le haut commandement français compte encore sur un front statique et organisé comme en 1918. Les régiments français, mêmes ceux d'élite comme les spahis s'appuient encore largement sur la force motrice du cheval y compris pour les unités combattantes. L'armée française de 1939 ressemble encore largement à l'armée française de 1918. Et si un armement moderne (comme le char Renault 1935 (R35)) existe, cet armement est cantonné à un rôle de soutien d'infanterie qui empêche toute initiative et rapide contre-attaque. Si les troupes allemandes comptent elles aussi sur la force motrice du cheval, les chariots hippomobiles allemands sont largement allégés par l’emploi de remorques à roues équipées de pneumatiques qui fatiguent moins les chevaux et sont plus efficaces, les unités de têtes sont entièrement mécanisées.


Par ailleurs, les unités de pointe des panzergruppen sont entièrement mécanisées et peuvent donc avancer de plusieurs dizaines de kilomètres par jour, jusqu’à soixante-dix kilomètres par jour ! Les Allemands multiplient les surprises, provoquent des combats interarmes qui leur sont favorables (chars contre cavalerie, chars contre infanterie). L’adoption d’un commandement décentralisé est rapidement privilégiée par Hitler, il permet côté allemand la prise d’initiatives des cadres subalternes, jusqu’aux sous-officiers. L’aviation allemande est par ailleurs engagée en masse, plus de trois cent avions allemands sont détruits en un mois de campagne. Ils détruisent en quelques jours l’ensemble des nœuds ferroviaires du Nord de la France. Les avions allemands et italiens mitraillent par ailleurs les convois sans distinction de types, de nombreux convois et trains civils sont mitraillés. 


Un groupe motorisé allemand en France en 1940. 


Pour parler crûment, l’armée française manque de décision et se déplace trop lentement. 


D - Une guerre déjà inhumaine ?


Un autre élément aujourd’hui mis en avant par l’historiographie anglo-saxonne est la brutalité des troupes de l’Axe.


Il a été mis en évidence que les unités allemandes et italiennes ont multiplié les crimes de guerre pour ouvrir la route de la Manche. La débâcle a en effet dès le 10 mai 1940 jeté sur les routes françaises des milliers de civils, c’est l’Exode.


Ces convois de civils vont contraindre les déplacements de troupes des Alliés français, belges et Anglais. 


Au contraire, de nombreuses unités de l’Axe n'hésiteront pas à tirer sur les convois civils pour vider les routes encombrées devant elles. 


Par ailleurs, certaines unités allemandes engagées (comme la division SS Totenkopf) multiplient les crimes de guerre contre les civils, comme à Lille et Arras, ou les officiers et soldats noirs de l’armée française (on peut citer Charles N'Tchoréré, officier français originaire du Gabon, exécuté d’une balle dans la tête devant ses hommes après s’être opposé à la séparation des soldats blancs et noirs de l’unité, mais aussi de brimades imposées aux soldats noirs lors de leur reddition (intervenue après avoir utilisé toute leurs munitions). Son corps sera profané par les soldats allemands qui rouleront dessus avec un char.



Un R35 dans un musée israélien. 

 

On peut néanmoins noter quelques épisodes glorieux comme la mise en échec de l’armée italienne sur le front des Alpes en juin 1940. Certaines troupes aguerries ont également donné du fil à retordre à l’armée allemande. À Stonne dans les Ardennes, du 15 au 27 mai, les Français enfoncent le flanc de l’offensive allemande après la percée allemande de Sedan. Le village de Stonne sera pris et repris au moins 17 fois par les Allemands et par les Français, mais ceux-ci ne peuvent exploiter leur succès dans une armée qui s'effondre. Lors de la bataille de Stonne, on dénombre près de 26 500 pertes (dont 3 000 tués), côté allemand pour 7 500 Français hors de combat, dont près de 1 000 tués. L'armée française, au prix de sacrifices importants, retarde dans le Nord, comme à Bouchain, lors de la bataille de l’Escaut les troupes allemandes. Les fantassins du 45ème régiment d’infanterie stoppent entre le 21 et le 26 mai la progression de la Wehrmacht. Dans Lille, six divisions d’infanterie de la 1re armée retardent jusqu’au 1er juin l'entrée des Allemands dans la ville, favorisant ainsi l'embarquement des troupes anglo-françaises de Dunkerque. Célèbre également, la résistance des spahis à La Horgne le 15 mai 1940 ou les “cadets” de Saumur, élèves officiers, sur la Loire, du 18 au 20 juin 1940.


Sur l’Oise, où sur la Loire, les troupes françaises stoppèrent parfois plusieurs jours les forces allemandes. Mais privées des moyens de contre-offensive, ces coups d’éclat ne suffisent pas à éviter le désastre. 

 


 

Un spahi marocain en 1940. Face aux obusiers lourds, aux dizaines de panzers III, aux panzers IV et à l'infanterie motorisée allemande, les spahis français ne disposent que d'un canon de 37mm modèle 1916 et deux petits canons anti-chars, pourtant, ils tiennent le village toute la journée du 15 mai. Selon la légende, les derniers éléments de la 3e brigade auraient chargé les chars allemands à cheval, les officiers sabres au clair. 


Le carré militaire du cimetière de la Horgne où reposent au milieu de leurs spahis les deux chefs de corps de la 3eBS les colonels Emmanuel Burnol et Émile Geoffroy.


Après le "coup de faucille" du Maréchal Guderian, le gros des troupes françaises et britanniques est isolé dans le Nord de la France. La poche de Dunkerque tombe le 4 juin mais 350 000 soldats (majoritairement britanniques) ont pu gagner l'Angleterre. 

 

Le 20 juin les Allemands sont à Brest, le 24 à Bordeaux. Lyon a été atteint le 20. 

Le 22 juin 1940, le maréchal Pétain, qui appelait à l'arrêt des combats depuis le 17 juin, signe l'armistice. 

 

Le bilan de la campagne de France est terrible : 70 000 soldats français sont tués, 300 000 blessés, et 1 800 000 sont prisonniers. Par ailleurs, l'exode massif des civils face à l'avancée allemande a jeté 6 000 000 de français, hommes, femmes et enfants sur les routes. Le pays s'est effondré.


3. La poursuite de la guerre : Les victoires de l’Axe (1940-1942)

A. L’Angleterre poursuit la lutte

La guerre continue malgré la défaite française. Depuis Dunkerque, les troupes anglaises, soutenues par le sacrifice d'unités françaises, réembarquent pour l’Angleterre. C’est l'opération Dynamo, menée du 27 mai 1940 au 4 juin 1940. Il faut rappeler que celle-ci est menée sans concertation avec l’état-major français, ce qui pèsera beaucoup dans la poursuite de la guerre. Avec l’intervention de Mers-el-Kébir (bombardement de la flotte française de Méditerranée réfugiée en partie en Algérie à Mers-el-Kébir, flotte bombardée du 3 au 6 juillet 1940), l’épisode de Dunkerque est mobilisé par l’extrême-droite française pour appuyer l’idée d’une trahison anglaise.

Plus de 330 000 soldats anglais principalement, mais aussi français, sont évacués lors de l’opération Dynamo, en autres, par le secours apportés par de nombreux bâteaux civils réquisitionnés. Le premier ministre anglais, Winston Churchill parlera du “small boats miracle”.

Des soldats anglais assemblés sur une plage de Dunkerque embarquent sous la mitraille au cours de l’opération Dynamo.

  1. Décrivez la photographie. ? Où sont les soldats anglais ?

  2. Quand a eu lieu l’opération Dynamo et pourquoi ? 

  3. Que peut-on dire des moyens utilisés pour rapatrier les soldats ?

  4. Quel danger est visible ? D’où provient-il ? 

  5. Quels éléments montrent la désorganisation inhérente à l’opération Dynamo ?

  6. Qu’est-ce que le miracle des “small boats” ?

B. Les prémices de la Résistance française et la création du régime de Vichy

Mais la défaite n'est pas reconnue par tous, ainsi, le général De Gaulle lance un appel à la BBC le 18 juin 1940, appel qui a pour but de créer, à Londres, une armée française libre chargée de continuer la lutte aux côtés de l’allié anglais.  

Le général de Gaulle invite les français, militaires comme civils, à continuer la lutte en traversant la Manche. L’appel est peu entendu, mais il marque le début net de la Résistance française. 


Le Général De Gaulle au micro de la BBC pendant l’été 1940 (sans doute en juillet ou en août de la même année).  Il n’existe aucune photographie prise le 18 juin 1940. 


QUESTION : 

1. Que dit de la défaite française le Général De Gaulle car que constate-t-il au niveau mondial ? 

2. Par ses mots, à quoi invite-t-il tous les Français ?

3. Concrètement, qui invite-t-ils en priorité à le rejoindre à Londres, et pour quelle raison ? 


Le 15 juin 1940, les troupes soviétiques occupent l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie qui intègrent sous la contrainte de la répression politique l'URSS en août 1940.  

 

Le 10 juillet 1940, la Luftwaffe commence à bombarder systématiquement les navires présents dans la Manche. C'est le début de la bataille d'Angleterre. Le Haut Commandement de la Wehrmacht prépare un plan d’invasion de l'Angleterre. La moitié Nord de la France est occupée. Le maréchal Pétain reçoit les pleins-pouvoirs, il commande l'État Français, le nouveau régime collaborateur depuis Vichy. La troisième République est abolie.


Gravure de propagande présentant les symboles du régime de Vichy. 


  1. Identifiez tous les symboles visibles sur l’image, à quoi correspondent-ils ?

  2. Quels symboles sont spécifiques au régime de Vichy ? 

  3. Quels symboles sont hérités de la IIIème République ?

  4. Où sont placés les symboles hérités de la République ? 

  5. Comment au contraire des symboles d’origine républicaine (sauf un) sont placés les symboles hérités de la IIIème République ? 

  6. Pour quelle raison est faite cette hiérarchisation ? Comment la comprendre et l’expliquer ?

  7. Dans quelle mesure le régime de Vichy, dans le choix des symboles, apparaît-il présenté comme un régime réactionnaire ? 

  8. Quels éléments visibles permettent d’appuyer l’idée que le régime de Vichy est un régime autoritaire basé sur un culte de la personnalité ? 


Carte de la France occupée (1940-1944) 


Le régime de Vichy, dirigé par le Maréchal Pétain (assisté de ministres comme Pierre Laval) est un régime autoritaire et réactionnaire. Le régime de Vichy, pour faire suite aux mots du Maréchal Pétain “d’entrer dans la voie de la collaboration” (après son entrevue de Montoire avec Adolf Hitler le 24 octobre 1940) met en place une série de mesures en faveur de l’Allemagne : entretien des troupes allemandes présente en France, discrimination des Juifs avant toute demande allemande puis déportation à partir de 1942, STO ou Service du travail obligatoire, la réquisition et le transfert vers l’Allemagne de centaines de milliers de travailleurs français, contre leur gré, afin de participer à l’effort de guerre allemand à partir de 1943. En 1941 a été créée également la LVF, légion des volontaires français, qui combat jusqu’en 1945 du côté de l’Axe. 


Le 13 août 1940, le bombardement aérien de l'Angleterre commence. La Luftwaffe cible spécifiquement les aérodromes anglais mais les pertes allemandes sont énormes. La Luftwaffe est incapable de détruire la RAF. 

Le 22 octobre Hitler sait que l'Angleterre ne sera pas soumise. Le 31 octobre 1940, les bombardements et attaques allemandes diminuent. L'Angleterre n'a pas été soumise. Les bombardements sur l'Angleterre se poursuivent jusqu'en mars 1945. Certains bombardements du "Blitz" ont marqué les esprits, comme le grand bombardement de Londres du 7 septembre et du 29 décembre 1940 ou plus de 300 bombardiers allemands larguent leurs bombes sur la ville. Coventry, Manchester ou Glasgow sont également attaquées.


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Un observateur de la Défense Passive anglaise scrute le ciel de Londres au cours de l'été 1940. 


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Des pilotes anglais courent vers leurs chasseurs lors de la bataille d'Angleterre, en septembre 1940.

 

Le 2 octobre 1940 est donné l'ordre de création du ghetto juif de Varsovie. La population juive est rassemblée dans un seul quartier, que ses habitants ne peuvent plus quitter sans autorisation. 

Enfants et mères chassés d'une habitation de Varsovie.

 

Le 9 septembre 1940, l'Italie attaque l’Égypte depuis ses bases de Libye. L'offensive tourne au désastre pour l'armée italienne dont les véhicules mécanisés ne sont pas adaptés au désert. Les Anglais contre-attaquent rapidement et c'est finalement l'arrivée de l'Afrika Korps d'Erwin Rommel qui permet de stopper l'avancée anglaise en Libye. En Grèce, le schéma se répète en octobre 1940, la Wehrmacht doit soutenir l'armée italienne pour que la Grèce soit occupée par les troupes de l'Axe à partir du 30 octobre 1941.


Question : Pour quelles raisons les troupes allemandes se déploient en Afrique ?

C - Mesures antisémites et collaboration du régime de Vichy

 

3 octobre 1940, la loi de statut des juifs instaure des discriminations et un recensement obligatoire en France.

 

22 octobre 1940, Pétain rencontre Hitler à Montoire. C'est le début officiel de la politique de collaboration. 


Au contraire, le 26 août 1940 le Tchad se rallie à la France Libre sous l'influence de son gouverneur, Félix Éboué.

  

Félix Éboué | AZ Martinique

Félix Éboué en uniforme de gouverneur. Il est l'un des cinq premiers compagnons de la Libération. 

 

Fin septembre 1940, l'empire du Japon envahit l'Indochine française. 


27 octobre 1940, De Gaulle prend ses premières ordonnances depuis Brazzaville, au Congo. Le Congo est le deuxième territoire administré par la France Libre. La capitale française choisie est Brazzaville.


Le 11 novembre 1940, des Français manifestent contre l'occupant allemand et des groupes de résistance commencent à se former.

Dans la Hollande occupée, le parti communiste organise une grève générale de deux jours les 25 et 26 février 1941 pour s'opposer à la déportation des Juifs de Hollande. C'est la première grève de protestation anti-nazi en toute l'Europe occupée. La répression allemande est très dure. Neuf personnes sont tuées dans les rues, quatre exécutées, plusieurs centaines de personnes sont arrêtées et déportées. Les Allemands lèvent d'énormes indemnités pour punir la Hollande.

1 mars 1941, les forces françaises libres prennent la ville de Koufra en Libye. L'officier à la tête de l'opération,  le colonel Leclerc, et ses troupes, prononcent le « serment de Koufra » : la promesse de ne déposer les armes que le jour où le « drapeau français flottera de nouveau sur la cathédrale de Strasbourg ».


En mars 1941, le programme du Lend-Lease (« Prêt-Bail » en français) américain. Par cette loi, le gouvernement américain autorise le Président des États-Unis à « vendre, céder, échanger, louer, ou doter par d'autres moyens » tout matériel de défense à tout gouvernement « dont le Président estime la défense vitale à la défense des États-Unis. » L'aide américaine atteindra plus de 50 milliards de dollars principalement à destination de l'Angleterre et de la France Libre. Mais également plus de 14 000 avions furent expédiés à l'Union soviétique, plusieurs centaines de bateaux mais aussi des camions, des tanks, du tissu, de la nourriture. Environ 10% furent remboursés dès la guerre par les 38 pays alliés des États-Unis en nature. Puis par des crédits à 2% d'intérêt et aux paiements très étalés (pour certains jusqu'en 2006!). L'URSS ne remboursera pas une partie des armes vendues ou ne retournera pas le matériel comme prévu par les contrats. Majoritairement, les crédits du prêt-bail furent compensés par des avantages en nature (par exemple la fin de barrières commerciales en Europe, l'ouverture de nouveaux marchés aux Américains dans les colonies européennes, la cession de concessions de pêche ou minières à des entreprises américaines).


En avril 1941, en réponse à l'annonce de la signature du pacte de non-agression soviéto-yougoslave, l'Allemagne nazi bombarde Belgrade (opération "châtiment") et envahit la Yougoslavie. Fin avril, avec l’achèvement de l'offensive en Grèce, tous les Balkans sont occupés. La Crète est conquise par les airs (actions de parachutistes) fin mai.


En juin, les Alliés entrent en Syrie et au Liban, protectorat du régime de Vichy.

Les troupes anglaises sont parties de Palestine. La puissance anglaise administrait en effet la Palestine depuis 1920, suite au mandat donné par la Société Des Nations (SDN).


Un soldat britannique parlemente avec une famille palestinienne, vers 1945.


4. GUERRE A L’EST


A - Barbarossa.


Le 22 juin 1941 débute l'opération Barbarossa. La guerre est portée à l'Est par Hitler, contre l'URSS de Staline. Comme annoncé par Hitler en mars, cette guerre doit être "une guerre d'anéantissement". Elle est en germe chez les dirigeants du Troisième Reich depuis la guerre d’hiver (1939-1940) où l’Armée rouge, l’immense armée de l’URSS, a été incapable d’écraser l’armée et les volontaires finlandais. 


Quelques photographies allemandes de l'opération Barbarossa. 



Ce dernier cliché, pris à Ivangorod en Ukraine, sans doute à l'été 1941, immortalise l’exécution de civils juifs. La photographie a été interceptée par la résistance polonaise dans un transport de courrier de soldats allemands. Elle témoigne des crimes de guerre commis par la Wehrmacht, et des exécutions sommaires systématiques pratiquées par les Einsatzgruppen dans le but d'exterminer les juifs d'Europe de l'Est. Dans le "Plan général pour l'Est", ou "plan de colonisation de l'Est", Hitler et Himmler (le chef de la SS) entérinent l'idée que la colonisation de l'Europe de l'Est doit se faire en s'appuyant sur une politique de massacres des populations locales jugées inintégrables dans l'Europe nazi future (juifs, tziganes, handicapés ou homosexuels) et non par leurs déplacements. L’idée est de massacrer les communautés juives rurales d’Ukraine et de Biélorussie pour établir sur leurs terres des colons aryens. L’opération Barbarossa marque le début des massacres de civils de grande ampleur réalisés par les troupes de la SS et en partie aussi de la Wehrmacht.


QUESTIONS SUR DOCUMENT : 

Présentez la photographie. Dans quel contexte cette photographie a-t-elle été produite et comment a-t-elle été interceptée, par qui ?

Pourquoi la scène représentée est-elle caractéristique d’un crime de guerre ? 

Quel a pu être l’usage de cette photographie pendant (par la résistance polonaise), mais aussi, après la guerre ? 


Le 19 septembre 1941 la capitale de l'Ukraine, Kiev, tombe aux mains des Allemands. La ville est en ruine. Le 2 octobre la Wehrmacht démarre son offensive sur Moscou. Dès novembre les températures chutent à -20 degrés pour -37 degrés en décembre. L'armée allemande est considérablement freinée par le froid. Ses troupes ne sont pas assez bien équipées pour supporter l'hiver russe, néanmoins elles sont à 23 kilomètres du Kremlin le 2 décembre 1942. Le 5 décembre, l'offensive est stoppée par Adolf Hitler pour la durée de l'hiver. Les Allemands croient alors les Soviétiques incapables de mener une offensive alors qu'ils les pensent épuisés et que les températures atteignent selon certains témoins les -50 degrés. Pourtant, ayant été informés de la neutralité japonaise à leur égard, Staline ordonne d'envoyer à Moscou les régiments sibériens destinés à prévenir une offensive japonais. Dès le 5 décembre, les régiments sibériens menés par le général Joukov contre-attaquent. Les Allemands sont obligés de reculer de plusieurs centaines de kilomètres. Moscou, la capitale de l’URSS est sauvée. 


Soldats sibériens devant la porte de Brandebourg à Berlin en 1945, les soldats des régions antarctiques sont engagés dans la défense de Moscou en 1942. 


Dans le Pacifique le 7 décembre 1941, après l'attaque de la base américaine de Pearl Harbor dans l’archipel d’Hawaï, la guerre change de visage. D'européenne, la guerre devient mondiale avec l’entrée en guerre des États-Unis d’Amérique. Tous les continents sont désormais fapprés par la guerre. 


B - Offensive japonaise et contre-attaque américaine. 


En effet, le 7 décembre 1941, l'aviation japonaise mène un raid meurtrier contre la base militaire de Pearl Harbor, base située sur l’atoll d'Hawaï, un état américain situé au cœur du Pacifique. L'attaque est la plus violente que le territoire américain ait jamais connue et elle s'est faite sans déclaration de guerre du Japon. 2500 soldats américains sont tués pour moins d'une centaine de Japonais. 


Dans le même temps, les troupes japonaises envahissent les colonies britanniques d'Asie du Sud-Est : la Malaisie en décembre, puis Singapour en février 1942, en mai 1942 les Philippines sont évacuées par les troupes américano-anglaises. L’Australie est à portée d’une attaque amphibie japonaise.


Le 15 mai 1942 l'offensive allemande perce en Crimée, dans le Sud de l'URSS. L'armée allemande avance vers Stalingrad, l'avancée vers Moscou devient secondaire. 


C’est finalement en Libye que les troupes de l’Axe marquent un temps d’arrêt et un premier reflux. En effet, l'Afrika Korps qui avançait vers l'Est est finalement freinée fin mai à Bir-Hakeim par des troupes de la France libre du 27 mai au 11 juin 1942. C’est le début de l’arrêt des troupes allemandes. 


Partout en Europe la résistance s'organise. Avec l'appui de réseaux de résistance locaux l'armée anglaise mène des opérations de déstabilisation et de renseignement.


Deuxièmement, le 4 juin 1942 démarre la bataille de Midway. L'avancée japonaise est stoppée par cette bataille navale qui voit l'armée japonaise perdre ses meilleurs pilotes et 4 porte-avions, un croiseur-lourd, deux cuirassiers, 8 destroyers et plus de deux cent avions. 



En Égypte,  l'avancée de l'Afrika Korps du "renard du désert" (le surnom d'Erwin Rommel) est stoppée. Le 8 novembre 1942, l'opération Torch et le 9 novembre l'opération Brown ouvrent par ailleurs un nouveau front en Afrique par des débarquements conjoints en Algérie et au Maroc. Les colonies françaises, à l'exception de la Tunisie, occupée par l'Axe, sont désormais aux mains des Alliés.

En réaction au débarquement d'Afrique du Nord, les Allemands ont envahi la zone libre du Sud de la France (11 novembre 1942), ils se déploient en Tunisie (9 novembre 1942).


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En URSS, les troupes allemandes sont entrées dans la ville de Stalingrad le 11 juillet 1942. La résistance soviétique, acharnée, empêche la prise de la ville par les soldats d’Hitler. Dès novembre 1942, les Allemands tiennent la ville mais se retrouvent encerclés par deux contre-offensives soviétiques. Le 2 février 1943, les dernières troupes allemandes, décimées et affaiblies, dirigées par le maréchal Friedrich Paulus se rendent aux troupes soviétiques. L’armée allemande est stoppée dans son avancée sur tous les fronts. 


QUESTION : 

Quels éléments marquent les premiers échecs allemands ? Où ? Et à quelles dates ? 

Pourquoi peut-on dire que le début de l’année 1943 constitue le tournant de la guerre ? 


5 - LA LIBÉRATION DE L’EUROPE (1944-1945)

A - Libération de l’Italie et bataille de Stalingrad. 


En 1943 la situation s'inverse. L'entrée en guerre des États-Unis a changé le visage du conflit en mettant l'énorme potentiel industriel américain au service de tous les Alliés, Union soviétique compris. Ce qui permet aux Alliés d'inverser la tendance. En février 1943 l'Armée rouge triomphe à Stalingrad et les Allemands commencent dès lors à refluer.

 

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En mars avril 1943 les Alliés bombardent massivement l'Allemagne. Les usines Krupp à Essen en Allemagne ou les usines Renault de Boulogne-Billancourt près de Paris (en France) sont durement attaquées. 

 

En novembre 1943, Staline, Roosevelt et Churchill se rencontrent à Téhéran. L'idée d'un débarquement allié à l'Ouest pour soulager le front russe est actée. Les Alliés se rassemblent sur l'idée de refuser toute paix séparée entre eux et l'Allemagne. Par ailleurs, les Alliés réfléchissent à un possible démembrement du pays.


B - Libération de la France. 


Également, en France, la résistance, organisée en mouvement puis réseaux d'action forme des groupes de combat. Les premiers maquis émergent, comme dans le Vercors ou en Haute-Savoie où l'autorité de Vichy n'est plus reconnue. Majoritairement émergés après le 6 juin, la répression allemande et vichyste sera terrible. Plusieurs villages et villes sont incendiés, des civils massacrés. 

 

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Jeunes maquisards à l'entraînement dans le maquis du Vercors, printemps 1944. 900 militaires et civils français trouvent la mort dans les combats du Vercors. 

 

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Le 10 juin 1944, à Oradour-sur-Glane, la 2nde SS Panzerdivision Das Reich prend excuse de la présence de maquisards dans la région pour massacrer plus de 650 innocents. Femmes et enfants sont rassemblés dans l'église et brûlés vif, à la manière de ces exactions nombreuses dont les SS sont coutumiers sur le front de l'Est. 



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Le 6 juin 1944, les troupes alliées ont débarqué en Normandie. Le 15 août 1944, en Provence, un autre débarquement allié a lieu pour ouvrir un nouveau front. 176 000 hommes ont débarqué sur les côtes normandes, pour environ 11000 morts et portés disparus, dont 6600 américains, principalement dans le secteur d'Omaha beach.


1er août au 2 octobre 1944 Varsovie se soulève à l'approche de l'armée rouge, mais Staline laisse la Wehrmacht écraser l'insurrection démocratique.  


En France, la bataille de Normandie s'achève après la percée d'Avranches à partir du 25 juillet. Le 25 août, Paris est libéré. 


Des membres des FFI (pour Forces Françaises de l’Intérieur) défilent dans Carcassonne (département de l’Aude) libérée, le 23 août 1944.


Le 22 juillet Hitler est victime d'un attentat organisé par une partie de ses généraux. Rommel elle contraint au suicide par Hitler alors qu'il n'a joué aucun rôle dans l'attentat. 


Le 23 novembre 1944 la ville de Strasbourg est libérée.

Du 16 décembre au 25 janvier 1945, les Allemands déclenchent une contre-offensive sur les Ardennes. Ils enfoncent le front des Alliés sans pouvoir vraiment reconquérir les territoires perdus depuis l'été.  


Des soldats de la 9ème division d’infanterie coloniale dans le massif des Vosges, hiver 1944-1945. 


Du 4 au 11 février 1945 les chefs alliés se rencontrent à Yalta. L'URSS accepte d'entrer en guerre contre le Japon une fois l'Allemagne vaincue dans le but d'ouvrir un second front en Asie. Le partage de l'Allemagne en zones d'occupation est entériné. Les Américains acceptent, même s'ils réclament que dans toute l'Europe aient lieu des élections libres, le partage de l'Europe en zones d'influence. 

 

En février 1945 les troupes alliées entrent en Allemagne. La ville de Cologne est occupée le 6 mars. Le 24 avril, les Soviétiques entrent dans Berlin. Le 30 avril, Adolf Hitler et Eva Braun se suicident dans le bunker de la chancellerie à Berlin. Le 8 mai 1945, l'acte de capitulation de l'Allemagne est signé par le général Stumpff, l’amiral von Friedeburg et le maréchal Keitel à Berlin en présence du maréchal Joukov (pour l'URSS), du général Spaatz (pour les États-Unis), du général Tedder (pour le Royaume-Uni) et du général de Lattre de Tassigny (pour la France).

 

Sur le front du Pacifique, les troupes américaines progressent plus lentement que prévu. La petite île de Peleliu, que les Américains pensaient conquérir en 4 jours n'est conquise qu'au bout de 2 mois. Pour conquérir Iwo Jima et Okinawa, les Américains doivent mobiliser des moyens matériels et humains énormes. À Okinawa, plus de 50 000 soldats américains sont mis hors de combat entre le 1er avril et le 21 juin 1945. 

 

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La photographie "raising the flag atop Mount Suribachi" prise par Joe Rosenthal lors de la bataille d’Iwo Jima est devenue emblématique de la guerre du Pacifique. Elle servira de base au Marine Corps War Memorial de Washington.


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Le 25 juillet les Alliés se rencontrent de nouveau à Potsdam dans la banlieue de Berlin. Le sort des pays vaincus est précisé et un ultimatum est envoyé au Japon. L'URSS entrera en guerre contre l'Empire japonais le 9 août, trois mois après la capitulation allemande. 

 

Le 6 et le 9 août 1945, les forces américaines larguent deux bombes atomiques sur le sol japonais, faisant plus de 100 000 victimes directes. Le 2 septembre l'empereur signe la capitulation du Japon. La Seconde Guerre mondiale prend fin après la reddition de la garnison japonaise de Hong-Kong, le 15 septembre 1945. 


La guerre a fait plus de 51 millions de morts. Elle demeure à ce jour le conflit le plus meurtrier de l’Histoire. 

C - La Shoah : un tentative d’extermination des Juifs d’Europe par les nazis, un génocide

 

Le 15 septembre 1935, l'adoption des lois de Nuremberg (prohibant mariages et relations sexuelles et sentimentales entre aryens et juifs) inscrit dans la loi la mise au banc des citoyens juifs du Reich. Le 7 avril 1933 avait été décidé par le régime nazi la mise à la retraite de tous les fonctionnaires non aryens.

 

Les persécutions s'accentuent suite à la "nuit de cristal" du 9 au 10 novembre 1938 où une explosion de violences antisémites se produit en Allemagne et en Autriche, à l'initiative du parti nazi. Lors des violences, des magasins tenus par des juifs mais aussi des lieux de culte juifs sont pillés et incendiés. 91 juifs sont assassinés dans ces pogroms, 30 000 internés en camps de concentration. 


La guerre provoque l'accélération des politiques discriminatoires dans toute l'Europe occupée. 

 

À l'été 1941, Hitler prévient les grands dirigeants nazis que les expropriations et le rassemblement des juifs dans les ghettos ne suffiront plus. Hitler souhaite l'extermination physique des juifs. Des ordres spéciaux sont donnés à la SS et à la Wehrmacht pour qu'à la faveur de l'offensive vers l'Est, l'opération Barbarossa, les terres conquises soient vidées des juifs et des tziganes. Du 29 et 30 septembre 1941 près de Kiev, 33 700 juifs sont massacrés dans le ravin de Babi Yar. Plusieurs centaines de milliers de juifs ont été massacrés la première année de l'opération Barbarossa. 


Pendant l'automne 1941, également, de nombreux juifs allemands sont déportés vers l'Est pour y être massacrés. Les assassinats des Einsatzgruppen ne concernent donc plus que les juifs d'Europe orientale. 

 

Après la conférence de Wannsee tenue le 20 janvier 1942, l'extermination prend une dimension industrielle et générale en Europe. La SS a désormais en charge la rafle, la concentration puis l'extermination des juifs de l'Europe occupée. Dès 1941 le gazage par le monoxyde et le dioxyde de carbone puis par l'acide cyanhydrique dégagé par le Zyklon B sont préférés aux assassinats par armes à feu. 

 

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Le camp d'Auschwitz est devenu le principal lieu de mémoire de l'extermination.

 

Le 29 mai 1942, le port de l'étoile jaune obligatoire est décrété en France, il l'est en Allemagne depuis 1941. Les Juifs n'ont plus le droit de quitter les territoires occupés par le Reich. Les 16 et 17 juillet 1943 plus de 13 000 juifs sont raflés dans Paris (dont 4 000 enfants) et rassemblés au vélodrome d'hiver. Moins de 100 adultes, et aucun enfant, survivront à la déportation à Auschwitz. 

 

Les rafles et déportations se poursuivent en France jusqu'à l'été 1944. En Allemagne, les exécutions de juifs se poursuivent jusqu'à la toute fin de la guerre.



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Un déporté trop faible pour se lever dévisage des soldats soviétiques lors de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau en janvier 1945. 


En 1944 le camp d'Auschwitz possède 5 complexes de gazage et de crémation. Plus d'un millions de personnes sur les 6 millions de victimes de la Shoah, l'extermination des juifs d'Europe, trouveront la mort à Auschwitz qui devient le symbole de l'horreur nazi.

 

Le 25 janvier 1945, le camp de concentration d'Auschwitz est libéré par les troupes soviétiques. Les SS ont dans les jours précédents dynamité les trois fours crématoires encore présents dans le but de camoufler les preuves de la tentative d'extermination des juifs européens. 

 

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Les lieux de la tentative nazie d'extermination des juifs d'Europe


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