THÈME III - LA FRANCE ET L'EUROPE AU XIXe SIÈCLE
II - L'INDUSTRIALISATION, MOTEUR DE L'EXPANSION DE L'EUROPE AU XIXe SIÈCLE
QUESTION DU CHAPITRE : Dans quelle mesure le processus d'industrialisation du continent européen participe-t-il à l'expansion de la domination européenne à partir du XIXe siècle?
A - LE CHARBON : UNE ÉNERGIE FOSSILE À L'ORIGINE DU PHÉNOMÈNE INDUSTRIEL
À partir du début du XIXe les machines à vapeur se perfectionnent et se miniaturisent, devenues mobiles, elles permettent de mécaniser certaines tâches et même de mettre en place de nouvelles techniques plus efficaces.
Dans les régions où l'on trouve du fer (pour produire l'acier), du charbon de terre, appelé houille (pour chauffer et faire fondre le métal) et de l'eau (pour refroidir, laver, entraîner des moulins) et souvent du bois (manches d'outils) : l'industrie se développe.
Par exemple dans les forges du pays de Montbéliard (dans le département du Doubs) où l'emploi du "charbon de terre" ou "charbon fossile" permet de mettre au point des aciers plus résistants, mais aussi des fontes d'acier pour couler les objets et non plus les forger.
Document 1. La fonderie d'acier de la famille Peugeot à Hérimoncourt (dans le Doubs, en région Bourgogne-Franche-Comté, près du centre industriel de Montbéliard)
Document 2. L'intérieur d'un haut fourneau (ici à Audincourt, dans le Doubs, en région Bourgogne-Franche-Comté) au premier plan est visible le creuset où le métal est fondu avant d'être coulé dans les moules. La fonte permet de mouler les objets d'acier (radiateur, tubes, pièces de moteur ou autres) et non plus seulement de les forger.
Alors que les premières installations sidérurgiques (crées en 1810) de la famille Peugeot exploitent le charbon de bois, un charbon de bois produit à l'aide de la combustion du bois de hêtre issus des grands domaines forestiers des alentours d'Hérimoncourt (visibles sur la photographie). À partir des années 1830, Peugeot utilise de plus en plus le charbon de terre (appelé aussi houille) exploité localement dans le Doubs.
L'eau, le charbon, le fer et le bois de hêtre présents localement permettent à la famille Peugeot de s'enrichir : d'abord en fabricant des lames de scie et de ressort, puis des outils, de la quincaillerie, toutes sortes d'équipements (les célèbres moulins à café) et enfin, à la fin du XIXe siècle : des automobiles.
Document 3 : Un sondage (puits d'exploration) à Courmont, au Nord de Montbéliard à la fin du XIXe siècle.
Mécaniser : faire produire une tâche par une machine.
Le charbon : ici, le "charbon de terre" (appelé aussi houille, lignite et anthracite selon sa qualité) est une roche fossile carbonée exploitée en tant que combustible, formée à partir de la dégradation de végétaux lors du carbonifère il y a 300 millions d'années environ.
Le charbon de terre est présent dans le sous-sol français majoritairement dans le Nord et l'Est de la France. À partir du XIXe siècle il est exploitée par des concessions minières regroupant des dizaines de site d'exploitation appelés "fosses".
Document 3 : Le site des mines de Lens dans le Pas-de-Calais (région Hauts-de-France) dans les années 1940.
Sur la photographie, vous pouvez localiser : les terrils (les cônes géants formés par l'accumulation des déchets du triage), les chevalets (qui abritent les machineries nécessaires pour descendre les mineurs, le matériel et remonter le minerai des galeries souterraines).
Chaque chevalet est situé au-dessus une fosse (ensemble formé par puits de descente et les galeries d'exploitation où se rendent les mineurs pour exploiter le charbon).
L'ensemble des équipements de surface forme un carreau de mine.
Sur le site de Lens, une gare de chemin de fer est visible, elle servait à exporter le charbon exploité.
Dans les mines de charbon du Nord et du Pas-de-Calais le travail est difficile et dangereux. Au XIXe siècle, les mineurs travaillent jusqu'à 12 heures par jour, les galeries sont basses, mal éclairées, étouffantes. "Coups de grisou" (combustions explosives de poches de gaz libérés par l'exploitation du charbon) et "coups de poussier" (combustion explosive de poussières de charbon en suspension dans les galeries) peuvent tuer les mineurs lors d'explosions terribles.
Âgés, ils souffrent souvent de la silicose (maladie pulmonaire lié à la respiration de poussières carbonées).
Les mineurs du XIXe siècle non ni retraites ni assurance chômage, ni assurances maladies, ni congés payés. Seules les caisses mutuelles d'assistance et les œuvres sociales des sociétés minières permettent de les aider quelque peu.
Depuis la Révolution française les associations de salariés sont interdites. Il faut attendre la loi Waldeck-Rousseau de 1884 pour que les syndicats soient autorisés en France.
Document 4: Un mineur à l'abattage dans une galerie, début du XXe siècle.
Document 5 : Un mineur à la sortie d'une fosse française, dans les années 1940.
Dans son livre Germinal paru en 1885 (treizième tome de son cycle littéraire Les Rougon-Macard) et adapté au cinéma par Claude Berri en 1993, Émile Zola dénonce les conditions de vie et de travail terribles des mineurs. Roman critique, dans Germinal, Émile Zola souligne le cynisme des patrons mais aussi les difficultés des mineurs à s'organiser face aux dirigeants de la société minière qui les emploie.
Document 6: capture d'écran du film de Claude Berri.
QUESTION : Lors du visionnage des extraits du film de Claude Berri, notez les facteurs qui rendent difficile et dangereux le travail des mineurs. (Faites un tableau à deux colonnes, relevez les aspects liés la difficulté dans une première colonne, et dans une deuxième les aspects liés au danger).
B - L'ÉMERGENCE DU CAPITALISME
Les infrastructures (les machines, les bâtiments, les éléments, l'ensemble des équipements nécessaires à la production industrielle) coûtent si cher que ces infrastructures sont financées par des regroupements de capitaux et par les banques.
L'industrialisation s'accompagne donc d'une financiarisation des économies. La propriété des sociétés est alors découpées en action qui rapportent chaque année à leurs détenteurs des dividendes (une somme d'argent déterminée par la direction de la compagnie, son conseil d'administration).
Les grandes entreprises européennes du XIXe siècle sont ainsi rarement la propriété d'une seule famille, mais appartiennent à une myriade de porteurs (les propriétaires des actions).
Document 1. Une action (ou "titre au porteur") d'une société minière belge, début du XXe siècle.
QUESTIONS:
1. Quelle est le numéro de l'action?
2. Dans quelle mesure un tel numéro peut appuyer l'idée que la propriété des mines de Bernissart était largement divisée entre de nombreux actionnaires propriétaires?
3. Quel élément visuel permet de mettre en scène sous un jour favorable l'activité de la compagnie?
4. Quel élément visuels permettent de montrer l'importance de la compagnie?
5. Dans quel but mettre en avant ainsi l'activité de la compagnie et son importance?
L'industrialisation s'accompagne donc d'une financiarisation des économies. La propriété des sociétés est alors découpées en action qui rapportent chaque année à leurs détenteurs des dividendes (une somme d'argent déterminée par la direction de la compagnie, son conseil d'administration).
Les grandes entreprises européennes du XIXe siècle sont ainsi rarement la propriété d'une seule famille, mais appartiennent à une myriade de porteurs (les propriétaires des actions).
Document 1. Une action (ou "titre au porteur") d'une société minière belge, début du XXe siècle.
QUESTIONS:
1. Quelle est le numéro de l'action?
2. Dans quelle mesure un tel numéro peut appuyer l'idée que la propriété des mines de Bernissart était largement divisée entre de nombreux actionnaires propriétaires?
3. Quel élément visuel permet de mettre en scène sous un jour favorable l'activité de la compagnie?
4. Quel élément visuels permettent de montrer l'importance de la compagnie?
5. Dans quel but mettre en avant ainsi l'activité de la compagnie et son importance?
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