CLASSE DE PREMIÈRE
CHAPITRE 2 - LA RÉVOLUTION FRANÇAISE : DERNIÈRE PARTIE
L’EMPIRE NAPOLÉONIEN (1804-1815)
A. La fin du Directoire (1799)
Au cours de l'année 1799 des députés dits "néo-jacobins"
sont élus au Conseil des Cinq Cent. Favorables à la rédaction
d'une nouvelle constitution plus démocratique les néo-jacobins
s'opposent aux Directeurs et participent à une tentative de
réforme du Directoire vers plus de démocratie.
Face à cette tentative de démocratisation du régime
les directeurs s’inquiètent et en particulier
l'abbé Sieyès qui devient alors favorable à l'organisation d'un
coup d'état pour installer une nouvelle constitution dans le but
d’installer en France un pouvoir exécutif stable et fort.
Il a l’appui de grands financiers du royaume qui attendent du projet
de Sieyès une nouvelle stabilité favorable au régime.
Le plan de l’abbé Sieyès est simple et est monté avec l’appui
de Napoléon Bonaparte et surtout de son frère Lucien, accompagné,
Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, le ministre des affaires
étrangères du Directoire, allié de Napoléon.
La date choisie pour le coup d'état sera le 18 brumaire an VIII
(9 novembre 1799).
Talleyrand, l’abbé Sieyès et Lucien Bonaparte
obtiennent que le Directoire se saborde.
Sieyès et Barras démissionnent de leurs postes de directeurs
mais les néo-jacobins agitent le conseil des 500 et le coup d’état
ne réussit que de justesse.
Après de nombreuses tractations le complot aboutit à la
création d’une commission consulaire consultative
qui met au centre du nouveau régime un homme fort,
un général populaire et victorieux à Toulon contre les
Anglais en novembre 1793, en Italie (victoire du pont d'Arcole
le 17 novembre 1796) et en Égypte (21 juillet 1798 bataille des
Pyramides et 25 juillet 1799 bataille de la baie d'Aboukir),
un général radical dans ses solutions qui avait fait tirer à la grenaille
(sans hésiter) sur l’opposition monarchiste lors de la tentative
d’insurrection du 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795) (faisan
t plus de 300 morts, entre autre au pied de l’église Saint-Roch à Paris),
Napoléon Bonaparte qui devient
Premier Consul du nouveau régime appelé Consulat le 26 décembre 1799.
Napoléon Bonaparte en 1792.
F - L'Empire (1804-1815)
Napoléon est pour beaucoup en 1799 un héros de la République.Peu de gens voient en lui se dessiner un dictateur,
véritable nouveau César.
Pourtant, rapidement, avec l’aide de Fouché (chef de la police)
et Talleyrand (son ministre des affaires étrangères), Napoléon
met fin à la République. En effet, par des purges régulières et des
mises en accusations il vide les assemblées de l’opposition jacobine
radicalement démocrate. Le Consulat est dès sa création un régime
autoritaire au service de son Premier Consul : Napoléon Bonaparte.
La Constitution de l’an VIII dite “consulaire” entre en vigueur le 25
décembre 1799. Elle valide le pouvoir autocratique de Napoléon.
Comment fonctionne le nouveau régime?
1 - Le pouvoir législatif est divisé en trois assemblées :
le Tribunat qui discute les lois sans les voter, le Corps législatif
(dit « Corps des muets ») qui adopte ou rejette les lois sans les
discuter et enfin, le Sénat conservateur chargé de vérifier la
constitutionnalité des lois (sont elles conformes à la constitution?).
2 - La préparation de la loi appartient à l'exécutif et à un conseil,
le Conseil d’État, chargé de rédiger les textes législatifs.
3 - Le pouvoir est complété par des plébiscites, exercice de
démocratie fictive soigneusement organisés et contrôlés où les
résultats défavorables au régime sont censurés ou corrigés.
4 - La majeure partie de l’exercice du pouvoir appartient au
Premier Consul, qui surveille et dirige tout.
Enfin, le 18 mai 1804, à la suite d'un plébiscite, le Premier Consul
prend finalement le titre d'Empereur, héréditaire puis est sacré par le
pape le 2 décembre 1804 en compagnie de sa femme
Joséphine de Beauharnais dans la cathédrale Notre-Dame de Paris.
À noter, l’instauration du consulat et de l’Empire se fait sans opposition
populaire. Les rapports de police montre que ni le coup d’état
du 18 brumaire, ni la création de l’Empire ne provoqueront de
manifestations en France. Mis à part lors de l’attentat royaliste
de la rue Saint-Nicaise (le 24 décembre 1800) la personne de
Napoléon Bonaparte est rarement inquiétée.
L'Empire se maintient dans un état de guerres européennes permanentes.
Six coalitions vont affronter l'Empire français dès 1805.
D'abord assemblées autour de l'Autriche, puis coalisées
autour de l'Angleterre, qui devient l'ennemi principal de la
France napoléonienne de 1809 après la bataille de Wagram
près de Vienne à 1815 (18 juin 1815, défaite finale de Waterloo en Belgique).
Au cours de ses guerres, la France est d’abord victorieuse de
1805 à 1812 malgré l'échec de l'invasion des îles britanniques
et la vente de la Louisiane en 1803 après l’échec de la reprise
de Saint-Domingue en 1802.
Les victoires continentales d'Austerlitz (2 décembre 1805),
d’Iéna (14 octobre 1806), de Friedland (14 juin 1807)
agrandissent considérablement la France et la paix est même signée
avec l'Autriche en 1810. L'Empereur Napoléon Ier épouse même la
propre fille de l'Empereur d'Autriche (Marie-Louise) le 1er avril 1810.
Mais si les victoires successives portent les français jusqu'aux portes
de Moscou en Russie (Napoléon est à Moscou le 14 septembre 1812)
la paix ne sera pas durable. À partir de 1812 l'Empereur est défait
systématiquement sur terre et sur mer. La France évacue l'Allemagne
en 1813. Et en 1814 notre pays lui-même est occupé. Malgré les
"Cent Jours", ou "Vol de l'Aigle" en 1815 (du 1er mars 1815 au 7 juillet 1815)
où l’Empereur revient brièvement de son exil de l’île d’Elbe en
Méditerranée, Napoléon est définitivement battu le 18 juin 1815 à Waterloo
en Belgique, dans la banlieue de Bruxelles et exilé sur l’île de
Sainte-Hélène, dans l’océan Indien.
En 1812, Napoléon Ier domine presque entièrement l’Europe.
Harangue de Napoléon à la bataille de Borodino :
« Soldats ! Voilà la bataille que vous avez tant désirée.
Désormais la victoire dépend de vous ; elle nous est nécessaire,
elle vous donnera l’abondance, de bons quartiers d’hiver et un prompt retour
dans la patrie. Conduisez-vous comme à Austerlitz, à Friedland, et que la
postérité la plus reculée cite avec orgueil votre conduite dans cette journée ;
que l’on dise de vous : « Il était à cette grande bataille livrée sous les murs de
Moscou ». »
L'Empire est un régime politique étonnant, inédit en France, dont
l’iconographie et la geste mélangent acquis de la Révolution,
innovations et survivances des monarchies ayant gouvernées en France,
comme le montre les deux tableaux suivants : Napoléon en majesté,
de Jean-Auguste-Dominique Ingres, réalisé en 1806 et Le sacre de 1804,
peint par Jacques-Louis David entre 1806 et 1807.
Napoléon en majesté, Jean-Auguste-Dominique Ingres, huile sur toile,
1806.
Le sacre de 1804, huile sur toile, peint par Jacques-Louis David entre
1806 et 1807.
Quelques grandes décisions impériales:
- Création d'une noblesse d'Empire,
- Droit au divorce maintenu,
- Création des préfets,
- Création du Conseil d'État,
- Signature du Concordat, avec le Pape, qui refait du catholicisme la
religion d’état de la France,
- Création du code civil (1804) garantissant droits et devoirs égaux,
Exercice : Effectuer une recherche sur Internet. Qu'est-ce que le code civil?
En quoi celui-ci apparaît-il comme un code moderne? En rupture avec les
principes de l'Ancien Régime et en accord avec les principes de la
Révolution? Dans quelle mesure le code civil connaît-il un rayonnement
international? Quels exemples peut-on donner de ce rayonnement?
- Suppression de la féodalité dans les territoires occupés par les armées
françaises,
- Suppression de la liberté de la presse,
- Recours au plébiscite (référendum au suffrage universel masculin) lors
des grandes décisions.
En 1815 les puissances alliées contre Napoléon se réunissent à Vienne
pour un congrès aboutissant au retour des frontières françaises à leur
limite de 1791.
Source principale du cours : l'Atlas de l'empire Napoléonien,
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RépondreSupprimerL'île de Sainte-Hélène est dans l'océan Atlantique.
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