CLASSE DE PREMIERE - LA REVOLUTION FRANCAISE (partie 2) D. Le Directoire (1794-1799)

 

D. Le Directoire (1794-1799)

Gravure colorée reprenant la célèbre formule déiste que Robespierre fait adopter à la Convention lors du vote du décret du 18 floréal an II (7 mai 1794). Ce décret officialise la création du culte de l’Être Suprême. 


Après la mort de Robespierre (guillotiné 28 juillet 1794), la Convention est dominée par des Républicains dits "modérés". C’est-à-dire économiquement libéraux et socialement plus conservateurs que Robespierre. Deux exemples de ce retour aux moeurs anciennes :

- le 21 février 1795: la Convention rétablit de la liberté de culte, de nombreuses églises rouvrent leurs portes. 

- le 3 mars 1795: la Convention rétablit la Bourse. 


Ces hommes sont souvent venus de l'armée, comme Lazare Carnot (général de l’Armée du Nord, héros de la bataille de Wattignies contre l'Autriche les 15 et 16 octobre 1793) ou Paul Barras (Général de l’armée d’Italie, l’un des héros du siège de Toulon avec Napoléon Bonaparte et Dugommier) où, souvent à l’étranger, ils ont échappé aux épurations de la Terreur. 


Opposés aux excès du gouvernement révolutionnaire, les hommes de cette nouvelle Convention, les “modérés” sont les héritiers des “indulgents” (les amis de Danton), des Girondins comme le philosophe Nicolas de Condorcet (opposés aux Jacobins de Robespierre, républicains radicaux) et des révolutionnaires modérés des premiers temps de la Révolution comme Mirabeau ou le marquis de La Fayette. Tous attendent de leur nouveau régime la paix et la stabilité après les excès de la Terreur. Pour se faire, les élus de la Convention mettent en place un gouvernement de cinq directeurs tirés au sort, favorable au consensus plutôt qu'à l'affrontement des partis appelé : Directoire.


Devoir : Dresser un organigramme du Directoire à l'aide du document suivant.


Document 1. Présentation du Directoire. 

"La réaction thermidorienne installe un régime stable mais peu démocratique:

- Rétablissement du vote censitaire, seul les citoyens les plus riches votent (ils ne sont que 30 000 pour tout le pays).

- Élection des députés tous les cinq ans.

- Création de deux chambres : Le Conseil des Cinq-Cents (500 députés) et le Conseil des Anciens (250 membres choisis parmi les plus âgés des députés élus et âgés de plus de 40 ans). 

- Le Conseil des Cinq-Cents discute et propose les textes que le Conseil des Anciens, formés par deux cent cinquante députés valide.

- Le pouvoir exécutif (application des lois) appartient à cinq directeurs tirés au sort parmi les 250 anciens, assistés de ministres. Ils ont la charge de l'application des lois. Ils peuvent prendre des décrets mais sont très surveillés par les députés et choisis au sein du Conseil des Anciens.

- Le conseil des Cinq-Cent siège au palais des Tuileries tout au long du Directoire, le Conseil des Anciens, d'abord dans la salle du manège du palais des Tuileries puis au palais Bourbon (palais construit au XVIIe siècle par Louise-Françoise de Bourbon, fille illégitime de Louis XIV et actuelle assemblée nationale). Les directeurs et leurs ministres travaillent eux au palais du Luxembourg, construit par Marie de Médicis, veuve d'Henri IV à partir de 1615."

Source : d'après l'encyclopédie Larousse, édition 2017

Le Directoire n'intègre pas à sa constitution promulguée en août 1795 la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1789. Les nouveaux principes constitutionnels thermidoriens mettent en avant les droits libéraux (liberté et propriété). L'égalité des hommes, les droits naturels et les droits sociaux (droit au travail, au logement, aux subsistances) de la constitution de 1793 sont écartés.

Les “nouveaux montagnards” ou “néo jacobins” tenteront plusieurs fois de reprendre le pouvoir par la force. Le 20 mai 1795 lors “de l’insurrection de prairial” (6 députés jacobins condamnés pour insurrection se poignardant à mort en sortant du tribunal) et en 1796, lors de la conjuration des égaux (dirigée par Gracchus Baboeuf). Quand aux monarchistes ils échouent à reprendre le pouvoir en 1797. Comment est maté ce retour monarchiste? Le 18 fructidor an V (4 septembre 1797) les anciens conseillers républicains s'opposent aux résultats des élections qui amènent à la convention une majorité de nouveaux élus connus pour leurs positions royalistes. Les élections sont partiellement invalidées, les administrations et l'armée épurées partiellement. La réaction républicaine est rapide et radicale : 160 émigrés revenus en France sont arrêtés puis condamnés à mort, plusieurs centaines de prêtres opposés à la République sont déportés. 

Le Directoire est un temps de retour à une relative prospérité, mais une prospérité assise sur l'essor de la grande bourgeoisie qui s'est enrichie grâce à la spéculation sur les assignats, grâce à l'exploitation des biens nationaux vendus aux particuliers, mais également par le pillage des territoires occupés par les armées de la République (en Italie, dans les Pays-Bas et en Allemagne) ou la vente de matériels et de subsistances aux armées. 


La bataille du pont d'Arcole, tableau d'Horace Vernet représentant les troupes franchissant le pont derrière le drapeau tricolore  Napoléon Bonaparte, général sous le Directoire, lors de l'épisode du pont d'Arcole le 15 novembre 1796.  

 

Les conquêtes françaises et les républiques "sœurs".


"Incroyables et merveilleuses", un muscadin et une prostituée (?) vêtue à l'Antique marchandent sans gêne devant un très jeune cireur, gravure exécutée vers 1798 par Tesca.


Imposant un faste pompeux inspiré par l'antique république romaine, le Directoire est paradoxalement un temps de renouvellement dans les Arts. 


Lors du Directoire. Les hommes ne sont pas les seuls à faire de la politique. Même si, femmes, elles ne peuvent être élues, trois figures féminines marqueront de leurs empreintes le Directoire (les "trois grâces du Directoire") : 

- Joséphine de Beauharnais, riche héritière de planteurs martiniquais, femme de lettres et botaniste, elle est la première épouse de Napoléon Bonaparte, 

- Thérésa Tallien femme de lettres, femme politique, aristocrate mais soutien de la Révolution, engagée auprès des Girondins, elle est une fervente révolutionnaire, compagne de Tallien, député à la Convention qu'elle séduit alors qu'elle est emprisonnée, , puis de Barras après Thermidor et la chute de Robespierre, elle influence largement les Directeurs, elle refuse les avances de Napoléon et épouse le très fortuné spéculateur et fournisseur des armées, Gabriel-Julien Ouvrard, elle épousera en dernière noce un prince belge et prendra le titre de Princesse de Chimay,

- et Juliette Récamier, femme de lettres, épouse du régent de la Banque de France, elle est une figure de l'opposition à Napoléon Bonaparte, c'est elle qui diffuse le style "à l'étrusque" et les robes à l'Antique, soutien des opposants à l'Empereur elle est amie avec Madame de Staël.


 Madame Tallien (1773-1835)


 Juliette Récamier (1777-1849)



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