CINQUIÈME Thème 1 - Chrétientés et islam (VIe -XIIIe siècles), des mondes en contact

Thème 1 - Chrétientés et Islam (VIe -XIIIe siècles), des mondes en contact

Problématique : comment des empires étroitement liés à une religion se sont-ils affirmés et confrontés du VIe au XIIIe siècle?

A - Le triomphe du monothéisme

Petit à petit, par leur force de conviction, mais aussi par les persécutions et de véritables expéditions armées, les religions monothéistes nées de la tradition biblique s'imposent en Europe, en Asie mineure, au Moyen-Orient et dans le Nord de l'Afrique. 

En Europe, née de l'enseignement oral de Jésus-Christ, codifiée dans les Évangiles, prophète ayant vécu en Palestine au début du premier siècle de notre ère (fils de Dieu pour les chrétiens), jeune juif descendant selon les Évangiles du roi David, c’est la religion chrétienne qui s'impose, mais son culte se divise rapidement entre plusieurs églises d'enseignement.

Deux grands courants chrétiens s'imposent néanmoins :

- La chrétienté apostolique et romaine, de plus en plus hiérarchisée et centrée sur la figure du pape, installée à Rome et utilisant le latin. On parle aussi de chrétienté occidentale

- La chrétienté byzantine, centrée sur Constantinople, en Orient, dont la langue liturgique est le grec et dont le personnage central est le patriarche de Constantinople. 

La séparation des deux églises (ou Grand Schisme) qui dominent la chrétienté est entérinée par deux événements majeurs : la double excommunication du patriarche de Constantinople Michel Cérullaire par le pape Léon IX et du pape Léon IX par le patriarche de Constantinople Michel Cérullaire en 1054 et le sac de Constantinople par les croisés en 1204. Désormais, les deux églises seront séparées. 

Les différences entre chrétiens catholiques (de "catholicus", "universel" en latin) centrés sur Rome et chrétiens orthodoxes (de "ortho" et "doxa", "opinion droite", "vraie foi" en grec) centrés sur Constantinople sont d'ordre religieux, organisationnel et politique: 
Les dogmes divergent : ainsi les chrétiens d'Orient ne reconnaissent pas l’existence d'un Saint-Esprit indépendant de Dieu le Père et de Jésus-Christ et ne crois pas non plus à l’existence du purgatoire. Par ailleurs les orthodoxes révèrent les icônes comme des images sacrées, saintes, capables de miracles, contrairement aux catholiques qui rejettent le culte des icônes. 
Les orthodoxes ne tolèrent pas la primauté du pape de Rome et son pouvoir de Justice. Par ailleurs les patriarches orthodoxes prennent leurs décisions de façon collégiale, et non à la manière d'un prince absolu comme les papes romains. Les orthodoxes acceptent l'ordination des prêtres mariés et le port de la barbe et des cheveux longs, peu courantes et peu admises dans le clergé catholique médiéval. 
L'église orthodoxe échappent aux réformes léonines et grégoriennes qui changent le visage de l'Eglise catholique. 
Ainsi Léon IX impose à partir de 1049 des politiques énergiques de lutte contre la simonie, c'est-à-dire le trafic contre argent des biens d'Église, la lutte contre le mariage et le concubinage des prêtres. Grégoire VII continue l'oeuvre de Léon IX en renforçant la formation des curés souvent incultes.
L'élection du pape est réformée. Les papes sont désormais élus par les cardinaux et les laïcs sont exclus de toutes les questions d'investiture. 

Document 1. Une représentation médiévale du purgatoire, dans Les très riches heures du duc de Berry (XVe siècle)


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